Page:Wilde - Le Portrait de monsieur W. H., trad. Savine, 1906.djvu/67

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la pièce n’était autre que Roméo et Juliette.

Ni le marbre, ni les mausolées dorés des princes ne dureront plus longtemps que mon rythme puissant. Vous conserverez plus d’éclat dans ces mesures que sur la dalle non balayée que le temps barbouille de sa lie.

Quand la guerre dévastatrice bouleversera les statues et que les tumultes déracineront l’œuvre de la maçonnerie, ni l’épée de Mars ni le feu ardent de la guerre n’entameront la tradition vivante de votre renommée.

En dépit de la mort et de la rage de l’oubli, vous avancerez dans l’avenir, votre gloire trouvera place incessamment sous les yeux de toutes les générations qui doivent user ce monde jusqu’au jugement dernier.

Ainsi jusqu’à l’appel suprême auquel vous vous lèverez vous-même, vous vivrez ici et dans la postérité sous les yeux des amants.

Il était aussi extrêmement suggestif de noter combien là et ailleurs Shakespeare promettait à Willie Hughes l’immortalité sous