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V
L’AME HUMAINE
ET LE SOCIALISME

L’avantage principal qui résulterait de l’établissement du Socialisme serait, indubitablement, de nous délivrer de la misérable nécessité de vivre pour les autres, nécessité qui, dans l’état actuel, pèse si durement sur presque tous. En fait, à peine quelqu’un d’entre nous y échappe.

De temps à autre, dans le cours du siècle, un grand homme de science, comme Darwin ; un grand poète, comme Keats ; un subtil esprit critique, comme M. Renan ; un artiste accompli, comme Flaubert, est arrivé à s’isoler, à se tenir hors de l’atteinte des bruyantes sollicitations des autres, à rester « sous l’abri du mur », comme Platon le propose, et à réaliser ainsi, pour son incomparable avantage, et pour l’incomparable et éternel avantage du monde, la perfection dont il est susceptible. Ceux-là, néan-