Page:Wilde - Poèmes, trad. Savine, 1907.djvu/117

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 Fixée dans cette orageuse Mer du Nord, reine
 de ces plaines sans repos que soulève la marée,
 Angleterre, que diront les hommes sur loi, devant
 qui les mondes se partagent.
 La terre, fragile globe de verre, tient dans le
 creux de ta main, et à travers son coeur de cristal
 passent, comme les ombres par une région crépusculaire,
 les lances de la guerre au vêtement cramoisi,
 les longues vagues empanachées de blanc, de la
 bataille, et toutes ces flammes qui sèment la mort,
 les torches des seigneurs, de la Nuit.
 Les pauvres léopards, efflanqués et maigres, que
 connaît si bien la traitreuse Russie, on les voit
 ouvrant largement leurs gueules noircies et bondissant
 à travers la grêle des bombes hurlantes.