Page:Wilde - Poèmes, trad. Savine, 1907.djvu/157

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SAN MINIATO

 Vous le voyez, j'ai gravi la pente de la montagne
 jusqu'à cette sainte maison de Dieu, où jadis allait
 et venait le peintre angélique, qui vit les cieux largement
 ouverts,
 et sur un trône au-dessus du croissant de la
 lune, la blanche et virginale Reine de grâce. Marie!
 Si je pouvais seulement voir ta face, la mort
 ne viendrait jamais trop tôt.
 O toi que Dieu couronna d'épines et de douleurs!
 Mère du Christ! ô Épouse mystique! Mon coeur est
 las de cette vie, et trop accablé de tristesse pour
 chanter encore.
 O toi, que Dieu couronna d'amour et de flamme,
 que couronna le Christ, le très saint; oh! écoute,
 avant que le soleil impitoyable n'expose à l'univers
 mon péché et ma honte.