Page:Wilde - Poèmes, trad. Savine, 1907.djvu/210

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 Si ce fut toi, cher oiseau, qui as fait ton berceau
 dans le jasmin, si ce fut toi, qui de l'immobile
 feuillage de ton trône, as chanté pour le merveilleux
 enfant jusqu'à ce qu'il entendit le cor d'Atalante
 retentir faiblement parmi les collines de Cumner,
 et que dans ses courses vagabondes par les bois de
 Bagley, il rencontrât, le soir, la fontaine des poètes
 grecs,
 Ah! mignon avocat au simple costume, qui
 plaides pour la lune contre le jour, si c'est grâce à
 toi que le berger cherche sa compagne, en celle
 douce poursuite, alors que Proserpine oublia qu'elle
 n'était point en Sicile, et qu'elle s'appuya, toute
 émerveillée, contre cette barrière moussue de Sandfort,
 Prodige du bois, à l'aile légère, aux yeux
 brillants, si jamais tu as consolé par ta mélodie
 quelqu'un de ce petit clan, de cette troupe fraternelle
 qui aima l'étoile matinale de la Toscane,
 plus que le soleil accompli de Raphaël, et qui est
 immortelle, chante pour moi, car je l'aime bien,
 chante, chante encore! Que le morne univers redevienne
 jeune, que les éléments prennent des
 formes nouvelles, et que les antiques formes de la
 Beauté se promènent parmi les formes simples,
 parmi les petits champs sans barrières, comme au
 temps où le fils de Latone portait la houlette de