Page:Wilde - Poèmes, trad. Savine, 1907.djvu/226

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 Et le platane dit à demi-voix au pin quelque
 conte d'amour, si bien que celui-ci, sans sourire,
 s'agite et secoue son manteau vert, et l'obscurité,
 dans le creux de l'orme des montagnes, s'illumine
 de l'éclat irisé que jette l'arc-en-ciel brillant sur la
 gorge et la poitrine argentée de la colombe.
 Voyez, là-bas, l'alouette quitte brusquement son
 lit dans la prairie en brisant les fils de la Vierge et
 les réseaux de la rosée, et filant au cours de la rivière,
 pareil à une flamme bleue, le martin-pêcheur
 vole comme une flèche et fend l'air.