Page:Wilde - Poèmes, trad. Savine, 1907.djvu/244

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 Ses lèvres, petites, plus faites pour le baiser que
 pour exhaler la plainte amère de la douleur, tremblotent
 comme fait l'eau du ruisseau, ou comme les
 roses après la pluie du soir.
 Son cou a la blancheur du mélilot, qui rougit de
 plaisir au soleil; la palpitation de la gorge de la linotte
 n'est pas plus charmante à contempler.
 Ainsi qu'une grenade coupée en deux, avec ses
 grains blancs, telle est sa bouche écarlate; ses joues
 sont comme la nuance fondue qu'offre la pêche qui
 rougit du côté du sud.
 O mains entrelacées! O corps délicat et blanc, fait
 pour l'amour et la souffrance! O Demeure d'amour!
 Opale fleur désolée et battue par la pluie!