Page:Young - Les Nuits, trad. Le Tourneur, t. 1-2, 1827.djvu/24

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deste pieté lui fit souhaiter de quitter la vie sans bruit et sans appareil, les hommes ont accompli son vœu à la lettre. Les muses mêmes n'ont pas pleuré sur sa tombe. Il y est descendu dans un profond silence. Les solennités les plus succinctes avec lesquelles on congédie le pauvre, furent négligées pour lui. La cloche attendit pour sonner que le cercueil fût sorti de la maison; et ce corps, qu'avaient illustré une âme vertueuse, un génie sublime, ne reçut pas même les honneurs vulgaires. Il était le fondateur d'une école de charité dans sa paroisse; les écoliers et le maître dédaignèrent d'accompagner leur bienfaiteur à son tombeau !...

Les Anglais rendent un témoignage honorable à sa mémoire. Sa vie prêchait la vertu aussi éloquemment que ses écrits. Il est aisé de voir par ses Nuits qu'il parlait d'après son cœur : c'est même le désir et le zèle qu'il avait de féconder dans les autres les vérités morales et religieuses dont son âme était nourrie, qui ont occa-