Page:Young - Les Nuits, trad. Le Tourneur, t. 1-2, 1827.djvu/33

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ment plaisant vous fatiguera bientôt, vous ennuiera. Ce n'est pas lui que vous choisirez pour vous consoler, si vous avez quelque sujet particulier de tristesse, ou si vous éprouvez ce sentiment vague et confus qu'on nomme ennui, et dont le vrai remède est placé dans l'attendrissement de l'âme et dans les pleurs de la sensibilité. Dès que l'âme est atteinte de ce malaise, lorsqu'elle éprouve cette espèce de plénitude et de satiété qui lui donne du dégoût pour la vie, rapportez- la dans la solitude : livrez-la quelques heures à ces auteurs mélancoliques qui étaient dans un état analogue au sien, lorsqu'ils ont écrit, et dès qu'ils auront tiré d'elle quelques larmes, vous ne tarderez pas à la sentir soulagée.

Il me reste à parler des autres ouvrages d'Young, que j'ai ajoutés à ses Nuits.
On peut regarder son poëme sur le Jugement dernier comme un heureux essai de son génie dans le genre où il devait exceller. Il annonce cette imagination