Page:Zola - Le Vœu d’une morte, 1890.djvu/17

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I


La chambre se trouvait à peine éclairée par la clarté pâle du crépuscule. Les rideaux des fenêtres, à demi écartés, laissaient voir les branches hautes des arbres, que rougissaient les derniers rayons du soleil. En bas, sur le boulevard des Invalides, des enfants jouaient, et leurs rires aigus montaient, adoucis et caressants.

Le printemps qui suivit les terribles journées de l’insurrection de février eut des fraîcheurs pénétrantes. Les tièdes soirées de mai gardent ainsi parfois les frissons de l’hiver. Des souffles frais agitaient les rideaux et apportaient les roulements lointains des voitures.

Ici, tombait une mélancolie. Les meubles,