Page:Zola - Vérité.djvu/454

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Déjà, Mlle  Mazeline avait donné un excellent exemple, couronné du plus vif succès, en ouvrant, certains soirs de la semaine, des cours de cuisine, d’hygiène familiale, de soins aux malades, destinés à ses élèves, devenues de grandes filles. Devant l’affluence de ces dernières, elle avait même fini par sacrifier ses dimanches, afin de faire un cours l’après-midi, où viendraient celles qui n’étaient pas facilement libres le soir. Elle était si heureuse, comme elle le disait souvent, d’aider ses fillettes, après leur avoir enseigné le plus de vérité possible, à être de bonnes épouses et de bonnes mères, capables de tenir une maison, d’épandre autour d’elles de la gaieté, de la santé et du bonheur. Et Marc agissait comme elle, rouvrait son école le soir, trois fois par semaine, y rappelait les garçons qui l’avaient quitté, s’efforçait de compléter leur instruction sur toutes les questions pratiques de l’existence. Il jetait la bonne semence sans compter, dans ces jeunes cervelles, en se disant qu’il serait récompensé de sa fatigue, si un seul grain, sur cent, germait et fructifiait. Surtout, il s’intéressait aux rares élèves qu’il décidait à faire leur carrière de l’enseignement, il les gardait, les préparait, pour l’examen de l’École normale, se donnant tout entier. Et, lui, c’était à ces leçons particulières qu’il consacrait ses après-midi du dimanche, ravi le soir comme de la plus amusante des distractions.

Une des victoires de Marc fut alors de convaincre Mme  Doloir et d’obtenir qu’elle lui laissât continuer l’instruction du petit Jules pour lui permettre d’entrer ensuite à l’École normale. Un de ses anciens élèves s’y trouvait déjà, le plus cher à son cœur, Sébastien Milhomme, dont la mère, Mme  Alexandre, était revenue prendre sa place à la papeterie, près de sa belle-sœur, Mme  Édouard, depuis que l’innocence de Simon était en question de nouveau, remettant en honneur l’école laïque. Mais