Profession de foi électorale de 1848

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AUX ÉLECTEURS DES LANDES


Mugron, 22 mars 1848.

Mes chers concitoyens,

Vous allez confier à des représentants de votre choix les destinées de la France, celles du monde peut-être, et je n’ai pas besoin de dire combien je me trouverai honoré si vous me jugez digne de votre confiance.

Vous ne pouvez attendre que j’expose ici mes vues sur les travaux si nombreux et si graves qui doivent occuper l’assemblée nationale ; vous trouverez, j’espère, dans mon passé, quelques garanties de l’avenir. Je suis prêt d’ailleurs à répondre, par la voie des journaux ou dans des réunions publiques, aux questions qui me seraient adressées.

Voici dans quel esprit j’appuierai de tout mon dévouement la République :

Guerre à tous les abus : un peuple enlacé dans les liens du privilége, de la bureaucratie et de la fiscalité, est comme un arbre rongé de plantes parasites.

Protection à tous les droits : ceux de la Conscience comme ceux de l’Intelligence ; ceux de la Propriété comme ceux du Travail ; ceux de la Famille comme ceux de la Commune ; ceux de la Patrie comme ceux de l’Humanité. Je n’ai d’autre idéal que la Justice universelle ; d’autre devise que celle de notre drapeau : Liberté, Égalité, Fraternité.

Votre dévoué compatriote…