Revue des Romans/François Béroalde de Verville

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Revue des Romans.
Recueil d’analyses raisonnées des productions remarquables des plus célèbres romanciers français et étrangers.
Contenant 1100 analyses raisonnées, faisant connaître avec assez d’étendue pour en donner une idée exacte, le sujet, les personnages, l’intrigue et le dénoûment de chaque roman.
1839
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BÉROALDE DE VERVILLE (Fréd.), né à Troyes.


*LE MOYEN DE PARVENIR, œuvre contenant la raison de tout ce qui a été et qui sera en 100,070,032, nouv. édit., 2 vol. in-12, 1732. — Cet ouvrage parut pour la première fois vers 1610 ; il peut être regardé comme une bibliothèque complète de contes joyeux : c’est un tout singulier, composé de pièces détachées assez divertissantes, mais qui n’ont pas quelquefois de rapport entre elles. La bonne édition de Hollande, de 1610, contient 439 pages en beaux caractères. L’édition de 1732 est préférable à toutes celles qui l’ont précédée : elle est augmentée d’une table alphabétique des matières, d’un avertissement et de notes marginales. Le Moyen de parvenir a été réimprimé sous les titres de : Coupe-cul de la Mélancolie, et sous celui de Salmigondis. — L’auteur de cette bizarre production n’a certainement pas écrit sans but, comme sans mesure et sans frein ; une attention médiocre suffit pour reconnaître que Béroalde de Verville se proposa de couvrir d’un égal ridicule les violences et les exagérations des deux partis dans la lutte de la réforme et du catholicisme : il laisse même percer, sur le fond de la question, une indifférence qui paraît avoir été dans son caractère. Mais il réussit à donner le change sur son intention, en employant le secret de Rabelais. Il alla, en ce sens, bien plus loin que son modèle ; son originalité et sa bouffonnerie ne sont souvent que de l’extravagance et du dévergondage. Les lecteurs que le cynisme ne rebute pas apprendront de lui qu’à Lubeck, deux siècles avant la publication de la doctrine de Malthus, on avait senti le danger d’une population toujours croissante, et qu’on avait trouvé un moyen efficace pour imposer à la classe indigente la contrainte morale que recommande le publiciste anglais. On a encore de cet auteur :

*Aventures d’Ali-el-Moselan (Nicolas Flamel), surnommé dans ses conquêtes Slomnal, calife de Tepisone (Pontoise), au pays de Sterplie (à sept lieues de Paris), trad. de l’arabe de Rabi-el-Ulloe de Deon (Beroalde de Verville), in-12, 1582. — *Aventures de Floride, où l’on voit les différents événements d’amour, de fortune et d’honneur, 2 vol. in-12, 1594. — *Le Cabinet de Minerve (cinquième partie des Aventures de Floride), auquel sont plusieurs singularités, figures, tableaux antiques, observations amoureuses, etc., in-12, 1595. — *L’Infante déterminée, qui est le quatrième livre des Aventures de Floride, in-12, 1596. — Les Amours d’Esionne, où se voient les hasards des armes, les jalousies, désespoir, espérances, changements et passions que les succès balancent par la vertu, in-12, 1597. — Discours du songe de Polyphile, trad. en français, in-fol, 1600. — Voyage des princes fortunés, in-8, 1610.