Utilisateur:Andre315/Essai

La bibliothèque libre.


Parlez, et je promets d’employer mon crédit297
À vous faciliter ce passage interdit.


CLITON.


Monsieur, que faites-vous ? Votre raison troublée298
Par l’effort des douleurs dont elle est accablée
Figure à votre vue…


ÉRASTE.


Figure à votre vue…_Ah ! te voilà, Charon ;
Dépêche promptement, et d’un coup d’aviron
Passe-moi, si tu peux, jusqu’à l’autre rivage.


CLITON.


Monsieur, rentrez en vous, regardez mon visage299 :
Reconnoissez Cliton.


ÉRASTE.


Reconnoissez Cliton._Dépêche, vieux nocher,
Avant que ces esprits nous puissent approcher.
Ton bateau de leur poids fondroit300 dans les abîmes ;
Il n’en aura que trop d’Éraste et de ses crimes301.
Quoi ! tu veux te sauver à l’autre bord sans moi ?


297. Var. Dites, et je promets d’employer mon crédit. (1633-60)

298. Var. Monsieur, que faites-vous ? Votre raison s’égare :
Voyez qu’il n’est ici de Styx ni de Ténare ;
Revenez à vous-même. [ér. Ah ! te voilà, Charon.] (1633-57)

299. Var. Monsieur, rentrez en vous, contemplez mon visage. (1633-57)

300. Fondre, aller au fond, s’engloutir.

301. Var. [Il n’en aura que trop d’Éraste et de ses crimes ak.]
Clit. Il vaut mieux esquiver, car avecque des fous al
Souvent on ne rencontre à gagner que des coups :
Si jamais un amant fut dans l’extravagance,
Il s’en peut bien vanter avec toute assurance.
éraste, se jetant sur ses épaulesam.
Tu veux donc échapper à l’autre bord sans moi ?
[Si faut-il qu’à ton cou je passe malgré toi.] (1633-57)

ak. Il n’en aura que trop d’Éraste, de ses crimes. (1657)

al. Il vaut mieux se tirer, car avecque des fous, (1644-57)

am. Il se jette sur les épaules de Cliton, qui l’emporte du théâtre. (1633, en marge.)