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Le Parnasse contemporain/1866/À un enfant mort

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Le Parnasse contemporainAlphonse Lemerre [Slatkine Reprints]I. 1866 (p. 46-47).
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A UN ENFANT MORT


Tu vivais tant ! Toujours dans le bois qui t’invite,
Et jamais fatigué, haïssant de t’asseoir,
On avait tant de peine à t’endormir le soir,
Et ton sommeil d’oiseau se réveillait si vite !

Tes nuits s’inquiétaient d’une haleine de l’air,
Comme un canot tressaille encore dans la crique ;
Chargé de vie hélas ! ton repos électrique
Laissait à tes yeux clos trembler un vague éclair.


Et l’aube te faisait toutes paupières vaines,
Et la maison riait, cher bruit aux cheveux d’or,
De sentir aussitôt dans l’étroit corridor
Circuler ta gaîté, ce pur sang de ses veines.

Ah ! maintenant, tombé dans l’ombre au premier pas,
Couché depuis trois jours sous cette pierre lourde,
Ah ! dormeur obstiné, la tombe est donc bien sourde
Que ta mère ainsi crie et ne t’éveille pas !