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La Cithare (Gille)/Silène

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La Cithare, Texte établi par Georges Barral Voir et modifier les données sur WikidataLibrairie Fischbacher (Collection des poètes français de l’étranger) (p. 127-128).
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SILÈNE


 
Le cortège apparaît au détour du ravin.
Ayant sur son épaule une cruche de vin,
Une vierge s’avance ; et le bouc impudique,
Auprès de beaux enfants à la longue tunique,
Marche docilement, par l’un d’entre eux conduit.
Un groupe harmonieux d’adolescents le suit :
Les uns portent des ceps, les autres des corbeilles
Que remplit jusqu’aux bords le trésor des abeilles,
Et tous, ceints d’olivier sauvage, sont chargés
De guirlandes de fleurs et de fruits vendangés.

 
Les Ménades, en proie à leurs divins délires,
Pressent confusément les Pans et les Satyres
Qui, reformant alors leur chœur interrompu,
Dansent, joyeux, autour de Silène trapu ;
Mais lui, serrant son âne à la docile croupe,
Hilare et bienveillant, vide sa large coupe.