Aller au contenu

La France en Cochinchine - débuts d’une colonie

La bibliothèque libre.
La France en Cochinchine - débuts d’une colonie
Revue maritime et colonialeTome XVIII (p. 773-807).

LA FRANCE EN COCHINCHINE.


______


DÉBUTS D’UNE COLONIE[1].


______


I.


Il faut avoir lu dans nos vieux auteurs ce qu’était la colonisation aux époques de découvertes et dans les années qui suivirent, pour se faire une idée de ce que nous devons aux progrès de notre dix-neuvième siècle. Jadis, lorsqu’un navire avait jeté sur une plage inconnue la petite bande de hardis compagnons qui venait y chercher fortune, nul d’entre eux ne savait combien de temps s’écoulerait avant qu’il pût renouer le fil qui le rattacherait à la mère-patrie. Le fort solidement palissadé que l’on se hâtait de construire était la seule habitation possible, hors de laquelle on ne s’aventurait que le mousquet sur l’épaule pour aller défricher l’épais hallier où rôdait le sauvage. Nul médecin n’était là pour combattre les foudroyantes atteintes d’un climat dévorant ; les plus simples détails de la vie matérielle devenaient des obstacles, et quand le fléau de la disette s’abattait sur ces populations naissantes, ce qui n’arrivait que trop souvent malgré la fertilité du sol, il les trouvait désarmées. Les voyages étaient peu fréquents alors ; et de longues séries de mois s’écoulaient sans qu’aucun bâtiment apportât aux exilés des nouvelles du pays ; mais quels jours de fête lorsque la blanche silhouette d’une voile se dessinait à l’horizon ! Quel fraternel accueil attendait ces nouveau-venus, parmi lesquels chacun espérait trouver un ami, un parent peut-être, car ces émigrations se recrutaient généralement dans certaines provinces déterminées de la mère-patrie. Parfois aussi la guerre coupait court même à ces rares communications, et le colon devenait soldat pour repousser les attaques du dehors, sans se préoccuper des secours incertains de la métropole. Cette rude existence fut celle de d’Esnambuc et de Duparquet à la Martinique, de Jacques Cartier et de Champlain au Canada, ainsi que de tant d’autres moins illustres. Quel n’aurait pas été l’étonnement de ces hommes de fer, si on leur eût prédit qu’un jour viendrait où peu d’années suffiraient à une colonie pour être aussi richement dotée qu’elle l’était de leur temps par le travail de plusieurs générations ! Ce fut l’heureuse fortune de la Cochinchine. Pour elle, le laborieux enfantement du dix-septième siècle a été remplacé par une courte et glorieuse période de conquête. Le colon y a toujours ignoré l’appel aux armes ; la crainte de la disette ou du pillage lui est inconnue ; enfin les communications régulières que la vapeur assure avec la France lui permettent de se faire illusion sur son éloignement du pays. Ces facilités sans nombre ont-elles été un bien ou un mal ? L’aiguillon de la nécessité n’a-t-il pas, au moins dans une certaine mesure, son utilité et sa raison d’être dans la complexe organisation d’un nouvel état de choses, et l’administration qui endosse de la sorte toute responsabilité à son compte ne ressemble-t-elle pas un peu au maître qui rédigerait lui-même les devoirs de son élève pour qu’ils fussent mieux faits ? C’est à quoi nous ne pouvons mieux répondre qu’en esquissant rapidement l’histoire des quatre premières années de notre établissement en Cochinchine.

Le début de nos opérations remonte au mois de septembre 1858. Deux ans auparavant, des réclamations énergiques avaient été présentées par M. de Montigny à la cour d’Annam au sujet des persécutions dont nos missionnaires avaient eu à se plaindre. Malheureusement à cette époque notre division navale dans les mers de Chine était trop faible pour obtenir quoique ce fût d’un gouvernement qui ne reconnaît que la force, et l’empereur Tuc-Du, qui régnait à Hué depuis 1847, éconduisit sans peine notre plénipotentiaire. « Les Français aboient comme des chiens et fuient comme des chèvres, » telle avait été l’insolente inscription placardée par les mandarins après notre départ. Le passage de cette mission à Tourane avait été marqué cependant par un hardi coup de main, qui faisait honneur aux marins du Catinat et à leur commandant ; mais il fallait désormais autre chose pour ramener Les Annamites au sentiment de leur infériorité et au respect du nom européen. Une. expédition fut donc résolue, à laquelle les Espagnols voulurent s’associer pour venger la mort d’un de leurs compatriotes, Mgr Diaz, martyrisé au Tonkin en 1857. Le commandement en fut confié au contre-amiral Rigault de Genouilly, qui venait déjà de diriger les opérations de notre première guerre de Chine. Sa division mouilla sur la rade de Tourane dans la soirée du 31 septembre 1858. De tout temps, cette baie fameuse avait été signalée comme le point vulnérable de l’empire d’Annam, probablement parce que c’était le seul de la côte qui fût bien connu des navigateurs. M. de Bougainville, sous la Restauration, et sous le gouvernement de Juillet la Favorite, l’Héroïne et l’Alcmène, y étaient successivement venus tenter d’infructueuses démonstrations. Nous devions apprendre à nos dépens combien étaient peu fondées les traditions qui recommandaient avec une telle unanimité le choix de ce point d’attaque. Que l’on se figure un ennemi débarquant à Toulon sur la presqu’île du cap Sepet, s’y retranchant, y improvisant une ville d’aventure, sans franchir néanmoins la langue de terre des Sablettes pour pénétrer dans l’intérieur du pays, et prétendant amener de la sorte le cabinet des Tuileries à composition. Tels nous étions à Tourane, sur la presqu’île de Tien-tcha. Nous y avions créé à grands frais des magasins, des camps, des parcs, des batteries ; notre flotte couvrait la rade, et, malgré les brillants combats qui se succédaient périodiquement, les mois s’écoulaient sans que nous fissions le moindre progrès, sans que la cour de Hué laissât percer le moindre désir de traiter sérieusement, persuadée qu’elle était que nous finirions par nous lasser de dépenser ainsi hommes et millions dans ces coûteux et stériles efforts. J’ai, vu depuis cette presqu’île tristement célèbre. « Là, me disait un de ceux qui l’avaient habitée pendant la durée entière de l’occupation, là était le camp des marins, là celui des Espagnols, là le quartier général, ici la ville marchande, plus loin l’aiguade. » — Mais tout avait disparu, abandonné par les Annamites, qui ne se sont même pas donné la peine de relever les batteries effondrées, et nulle trace ne reste aujourd’hui de notre passage qu’un cimetière trop rempli, dont les tombes sont déjà ensevelies sous la ronce envahissante.

L’impuissance qui résultait de la nature des lieux ne pouvait échapper au chef de l’expédition. Aussi se décidait-il, dès le mois de février 1859, à conduire une partie de ses forces au Sud. De nouveaux renseignements, bien préférables aux premiers, lui représentaient de ce côté Saïgon comme le point vraiment vulnérable d’un ennemi alors concentré à Tourane. Le succès fut complet ; on força sans peine les défenses du Donnaï, et le 17 février Saigon tombait en notre pouvoir. La vue du magnifique delta de la Basse-Cochinchine avait été une révélation : chacun en comprit la haute importance sous le triple rapport militaire, maritime et commercial, et le commandant en chef résolut de s’y établir opiniâtrement en attendant la suite des événements, afin de conserver à tout prix l’admirable position que la fortune venait de nous donner. L’amiral Page, qui le remplaça peu après, pensa et agit de même. C’est à cette heureuse inspiration que la France doit sa nouvelle colonie. Il est hors de doute en effet que si, satisfaits du résultat de cette diversion, nous eussions alors évacué le Donnaï et Saïgon ; les Annamites, instruits à leurs dépens, s’y seraient immédiatement fortifiés de telle façon que l’on eût reculé plus tard devant les sacrifices nécessaires pour s’emparer de nouveau du pays.

Cependant les événements étaient loin de favoriser ce premier projet d’établissement. Non-seulement la guerre d’Italie venait d’éclater en Europe, mais la seconde guerre de Chine était survenue presque en même temps, et elle réclamait le concours de toutes les forces dont nous pouvions disposer dans l’extrême Orient. L’année 1860 fut peut-être par suite la période la plus critique de la colonie naissante. On avait enfin évacué Tourane au mois de mars 1860, pour ne garder que Saïgon, où le capitaine de vaisseau d’Ariès avait été laissé avec quelques centaines d’hommes et quelques avisos. A 4 kilomètres de lui, l’armée annamite, fortement retranchée dans le camp de Kihoa, recevait sans cesse de nouveaux renforts du Nord, et s’étendait chaque jour davantage de manière à le cerner dans sa position. Attaquer cette armée était matériellement impossible avec le peu de monde qui nous restait ; le prédécesseur du commandant d’Ariès en avait fait la triste expérience. Tout ce que l’on pouvait espérer était de se maintenir dans le cercle étroit que nous occupions jusqu’au retour de l’escadre de Chine. On y réussit, non sans maints combats acharnés, dont le plus sanglant et le plus glorieux fut celui de la pagode des Clochetons. Pendant une nuit entière, du 3 au 4 juillet 1860, cinquante Français et cent Tagals, sous le commandement des enseignes de vaisseau Narac Gervais et du capitaine espagnol Hernandez, y résistèrent héroïquement aux attaques de l’armée ennemie. Enfin le traité de Pékin mit un terme à cette situation difficile en permettant à l’amiral Charner, alors commandant en chef, de ramener toutes ses forces en Cochinchine pour un coup décisif, qui fut la bataille de Kihoa. Il suffit de rappeler le nom de ce brillant épisode de la conquête, qui a été raconté ici même par un témoin oculaire[2]. Le succès de cette affaire capitale tranchait définitivement la question en notre faveur.

Les lignes de Kihoa avaient été emportées au mois de février 1861. Deux mois après, l’expédition de Mytho, habilement conduite par l’amiral Page, plaçait en notre pouvoir les bouches du Cambodge et la seconde ville de la Basse-Cochinchine. Dans le Nord, le pays avait été occupé sans résistance jusqu’à Tay-ninh. La saison des pluies, qui règne d’avril en octobre et paralyse pendant six mois toutes les opérations militaires, vint mettre un temps d’arrêt à cette série de victoires. Il était réservé à l’amiral Bonard, successeur de l’amiral Charner, de la continuer par la prise de Bien-hoa au mois de décembre suivant ; ce fut là que les mandarins, fidèles à leurs traditions barbares, laissèrent périr dans les flammes des centaines d’Annamites chrétiens, enchaînés au milieu de matières combustibles auxquelles ils firent mettre le feu en s’éloignant. Enfin en mars 1862 l’occupation de la citadelle de Vinh-long, sur la rive droite du Cambodge, acheva de nous rendre maîtres de tous les points principaux du pays. Tandis que nous marchions ainsi de triomphe en triomphe, une diversion inattendue dans le Nord venait hâter la solution des événements, et surmontait les dernières résistances de l’opiniâtre et malheureux Tu-Duc. Une grave insurrection en effet se déclarait au Tonkin vers le commencement de 1862. Dès le début, le prince Lé, prétendant au trône et descendant de l’ancienne famille royale d’Annam, réussissait à s’emparer de quatre provinces, et ses progrès étaient si rapides qu’il menaçait peu après Kecho, la capitale du pays. Tu-Duc n’avait personne à lui opposer ; toutes ses forces étaient employées de notre côté. De plus la récolte de riz venait de manquer et lui faisait sérieusement craindre une disette, fléau redoutable contre lequel il ne pouvait trouver de ressources que dans les fertiles rizières de la Basse-Cochinchine. L’impérieuse nécessité le réduisit donc à traiter, et dans les premiers jours de mai 1862 il s’adressait à cet effet au commandant du Forbin, alors en croisière sur la côte. Ce dernier transmit ces ouvertures à l’amiral Bonard, qui s’empressa d’y donner suite, et le 24 mai le Forbin remorquait en rivière jusqu’à Saïgon une grande jonque de guerre annamite, envoyée de Hué avec les plénipotentiaires Phan-Tan-Giang, ministre des rites, et Lam-Gien-Thiep, ministre de l’armée. Le 5 juin suivant était signé le traité qui règle encore aujourd’hui les conditions essentielles de notre établissement en Cochinchine ; c’était assurément le premier exemple d’une semblable célérité dans les fastes diplomatiques de l’extrême Orient. Par ce traité, les trois provinces de Giadinh ou de Saïgon, de Bien-hoa et de Mytho nous étaient données en toute souveraineté. Nulle portion du territoire annamite ne pouvait être cédée à une puissance étrangère sans notre consentement. Une indemnité de 20 millions de francs devait nous être payée en dix ans. Enfin la citadelle de Vinh-long restait comme gage entre nos mains jusqu’à l’entière et définitive pacification de tout le pays.

Ce qu’avait coûté ce traité à l’intraitable orgueil de la cour de Hué, on le devine. Il était donc naturel de supposer que, tout en le subissant ostensiblement, elle ne négligerait aucun moyen de le combattre par les sourdes menées qui lui sont familières, et l’on ne tarda pas en effet à s’apercevoir à divers symptômes que la population indigène était activement travaillée par les agents secrets de Tu-Duc. À proprement parler, jamais ces mouvements insurrectionnels n’avaient cessé d’agiter successivement les provinces que nous occupions ; l’ennemi espérait évidemment, en faisant ainsi le vide autour de nous, nous rendre le pays inhabitable et nous dégoûter de notre conquête. Les villages étaient continuellement pillés et incendiés par des bandes insaisissables ; la circulation du fleuve et des arroyos n’était possible que pour les embarcations armées, et toutes les autres devenaient la proie des nuées de pirates qui infestaient ces cours d’eau. Pendant toute l’année 1861, la province de Mytho, malgré la prise de la capitale, avait été ravagée de la sorte par le lépreux Phu-Kao, qui ne put être pris et exécuté qu’au commencement de 1862. De plus, en décembre 1861, une attaque générale de nos postes avait été combinée entre les chefs, et n’échoua que grâce à l’énergie de nos officiers. L’audace de ces bandes avait même Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/792 Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/793 Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/794 Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/795 Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/796 Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/797 Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/798 Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/799 Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/800 Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/801 Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/802 Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/803 Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/804 Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/805 Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/806 Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/807 Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/808 Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/809 Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/810 Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/811 Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/812 Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/813 Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/814 Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/815 Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/816 Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/817 Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/818 Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/819 Avec le maigre courant d’émigration des Français du XIXe siècle, il fallait en effet un pays tout peuplé ; il fallait de plus que ce pays offrît les éléments d’un commerce rémunérateur, et que ses ressources lui permissent de se suffire à lui-même, pour que les dépenses de l’administration ne vinssent pas s’ajouter aux charges de l’établissement militaire. Enfin il fallait que cet établissement fût à la fois militaire et naval, afin de pouvoir au besoin servir de base d’opérations dans l’éventualité d’une guerre maritime.

La Basse-Cochinchine résolvait admirablement tous les termes de ce problème compliqué, et elle les résoudra bien mieux encore le jour où nous aurons complété l’occupation de ce splendide delta par l’annexion des trois provinces annamites de Vinh-Long, de Chaudoc et d’Hatien. Peuplé d’un million d’habitants laborieux et rompus aux travaux de la terre, ce pays nous a donné en peu d’années, sans pression et par le seul effet d’une habile administration, des revenus suffisants pour équilibrer ses dépenses propres. Les exportations, presque au lendemain de la guerre, s’y sont élevées à plus de 20 millions de francs. Quant aux avantages stratégiques, ils sont plus frappants encore, et je ne saurais mieux les faire ressortir qu’en prenant pour terme de comparaison notre ancienne colonie française du Canada. Des deux parts on voit un magnifique fleuve navigable pour des vaisseaux de haut bord jusqu’à la ville principale, bien au-dessus de l’embouchure. Encore le Donnaï, par la moindre largeur du lit comme par l’heureuse disposition des coudes qu’il présente, est-il bien plus facile à fortifier que le Saint-Laurent : une poignée d’hommes résolus peut s’y défendre pendant des années sans secours du dehors. En Cochinchine, nous n’avons d’ailleurs à redouter d’attaque que du côté de la mer, tandis que le Canada était vulnérable sur toute la longue étendue de la frontière américaine. Cependant, avec 4,000 ou 5,000 hommes de troupes et les vaillantes milices canadiennes, Montcalm , abandonné de la métropole, résista près de cinq ans aux efforts de la Grande-Bretagne, et ce fut l’honneur de nos armes qu’il ne

succomba dans cette lutte que sous l’incroyable acharnement déployé par les colonies anglaises d’Amérique. Quelques années plus tard, dans une autre guerre également glorieuse, nous savons comment les brillants succès de Suffren restèrent stériles par manque d’un point d’appui. Les circonstances qui l’amenaient alors dans l’Inde conduiraient aujourd’hui ses successeurs dans les mers de Chine : Saïgon y sera pour eux le point d’appui qui fit défaut à l’héroïque bailli.
Éd. du Hailly.
  1. Ce document est extrait d’une série d’articles publiés par la Revue des Deux-Mondes sous le titre de « Souvenirs d’une Campagne dans l’Extrême-Orient. »
  2. Voyez, dans la Revue des Deux Mondes du 15 novembre 1862, l’intéressant travail de M. Pallu sur la Campagne de Cochinchine.