Le Mespris de la vie et consolation contre la mort/« Souvente-fois l’esclat d’un penchant édifice »

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Le Mespris de la vie et consolation contre la mort
Le Mespris de la vie et consolation contre la mortNicolas de Moinge (p. 40).

XXXI.


Souvente-fois l’esclat d’un penchant édifice
Mon oreille à frappé, jay veu souvente-fois
Au-devant de mon huis un funebre convois
Presenter à Pluton ses pleurs en sacrifice,

Souventefois la nuit des voluptez nourrice
A plusieurs miens amis à fait perdre la vois,
Et presque entre mes mains leur à couppé les doigs,
Et le bourreau conduit mes voisins au supplice :

Je m'esbais comment tant de perils divers
Sont approchez de moy, & tombant à l'envers
Quant ils m'ont apperceu, font tournez en arriere.

Pourtant, cher Romanet, ne me repute heureus
Encore ay je à passer le saut plus dangereus,
Le jour n'est point finis avant l'heure derniere.