Le Mespris de la vie et consolation contre la mort/« Tu as beau entasser monnoye sur monnoye »

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Le Mespris de la vie et consolation contre la mort
Le Mespris de la vie et consolation contre la mortNicolas de Moinge (p. 67).
LXXXVI.


Tu as beau entasser monnoye dessus monnoye,
Et pour amonceller thresors dessus thresors
Charger des lingos d’Or en mille estranges pors,
À l’indiscrette mer t’abandonnant en proye :

Tu as beau te pomper de velous, & de soye
Et de rubis ardens, illuminant les bors
De tes accoustremens, te monstrer en dehors,
Luisant comme un soleil qui jaunement flamboye.

Pour tous ces affiquez je ne te diray pas
Riche, ny opulant jusqu’apres le trespas
Que tu ne seras plus à personne contable :

On ne peut justement nommer le crediteur
Riche ou pecunieus qui d’ailleurs est debteur :
Tout comme est de sa vie à la mort redevable.