À genoux/Opiniâtrement

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Alphonse Lemerre (p. 33-34).
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XI

OPINIÂTREMENT


 
Je me suis laissé dire (un soir que j’étais ivre !)
Que toute la beauté corporelle n’est pas
Autre chose, ô mon Dieu, qu’un lourd boulet de cuivre
Que l’âme tire et traîne à chacun de ses pas ;
Et que, lorsque le corps redeviendra poussière,
L’âme, prenant son vol par la plaine de feu,
S’élancera comme une indomptable guerrière
Et redeviendra flamme au milieu du ciel bleu.
Mais celle qui m’a dit cette vérité sûre,
Femme dont le grand cœur occupe tout le mien,

Était d’une beauté si divine et si pure
Que je la laissai dire et que je n’en crus rien ;
Et maintenant encor, charmé par ses prunelles
Que ne ternit aucun de nos rêves humains,
J’adore la splendeur des choses éternelles
Dans ses yeux, dans son front et jusque dans ses mains.