À l’ombre de mes dieux/Mélancolie

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À l’ombre de mes dieuxLibrairie Garnier frères (p. 16).
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MÉLANCOLIE


 
Tandis que je contemple aux feux du Souvenir
Le fantôme dansant de mes jeunes années,
Un glas tinte et ton front continue à jaunir,
Automne, qui te mire au tain des eaux fanées !

Vous n’êtes plus qu’un songe, ô claires matinées,
Où j’écoutais chanter les voix de l’Avenir !
Tout se fond en brouillards mais je veux retenir
Votre image en dépit des Parques acharnées.

Un autre parle en maître et règne indifférent
Dans ce logis qu’ombrage un doux pampre odorant.
Son pas détruit ma trace inscrite sur le sable.

Il ne sait rien de moi ni de mon rêve aimé,
Ni, qu’en prenant ce livre oublié sur la table,
Il le rouvre à l’endroit où je l’avais fermé.