Œuvres poétiques de Chénier (Moland, 1889)/Élégie italienne. Au sommet de la montagne

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Œuvres poétiques, Texte établi par Louis MolandGarnierVolume 1 (p. 307-308).

LXXXVIII[1]

ÉLÉGIE ITALIENNE


Au sommet de la montagne je découvre à mes pieds la belle Italie :


Salut, terre où Saturne a trouvé le repos,
Mère de l’abondance et mère des héros !
Salut, dieux paternels d’une terre sacrée !
Romulus ! et toi, Vesta, reine adorée !

Toi qui tiens sous ta garde, en les asiles saints,
Et le Tibre toscan et les palais romains[2].

  1. Éd. G. de Chénier.
  2. Des élégies italiennes devaient encore être puisées dans des imitations de Sapho. Voici trois canevas que je ne ferai que mentionner, parce qu’il n’est pas permis aux Français de parler avec la liberté de la langue grecque.

    La première élégie est indiquée par ces abréviations que je me contenterai de reproduire sans autre explication :

    Ἕλεγ. ἰταλ. τριϐ. σαπφικ.

    Il devait appeler Cydno la beauté qui aurait été le sujet de cette élégie : Candida Cydno. Sapho eût été elle-même en scène.

    La seconde, qui ne porte pour signe que Ἕλεγ. β., eût été la description d’un souper de jeunes filles où Sapho aurait aussi personnellement figuré ; et enfin la troisième, qui est indiquée de cette manière : Él. après celle du souper de jeunes filles, aurait été une causerie entre les mêmes jeunes filles du souper. (G. de Ch.)