Œuvres poétiques de Chénier (Moland, 1889)/Élégie orientale. La solitude

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Œuvres poétiques, Texte établi par Louis MolandGarnierVolume 1 (p. 310-311).


XCII[1]

ÉLÉGIE ORIENTALE


LA SOLITUDE


Ô grottes du mont Harra, vous viles l’enfant d’Ismaël méditer longtemps, etc… Voyez Savary, Vie de Mahomet, page 19… Mettre cette apostrophe dans un poème sur la solitude, ou bien dans une promenade sur les bords de tel ou tel fleuve oriental où il y aurait un morceau sur les charmes de la solitude, et où je décrirais ce que j’aurais vu en Syrie, en Égypte, si j’avais eu le bonheur d’y aller.

Cet ouvrage pourrait commencer par une invocation a la solitude : Ô toi qui habites sous les arbres de… qui fais ceci et cela, qui fais qu’un homme est lui-même et que tous les esprits ne sont pas jetés dans le même moule ; solitude, le véritable élément d’un enfant des neuf sœurs. Je pourrai me représenter environné du souvenir de tous mes amis…

La solitude qui erre à pas lents dans tel ou tel bois, sur telle ou telle montagne, dans telle ou telle vallée.

Cela peut commencer ainsi… mon imagination, viens voir le torrent tomber… échauffons-nous là et chantons. (Mais cela commencera mieux une ode étrangère. Je m’entends bien.)

  1. Éd. G. de Chénier.