Œuvres (Ferrandière)/Fables/Fable 104
FABLE CIV.
LE CORBEAU ET LA TOURTERELLE.
Je vous plains de bon cœur, dit un jour un corbeau
À la plus tendre tourterelle ;
Comment ! vous êtes jeune et belle,
Et vous passez la vie au creux d’un vieil ormeau,
Et toujours à côté du même tourtereau
Qui près de vous a l’air de faire sentinelle !
Cet ennuyeux réduit qui cache vos appas,
Vous doit causer une tristesse extrême.
— Pauvre idiot ! qui ne devine pas
Que je vis près de ce que j’aime.