Œuvres de La Rochefoucauld - T.1/Portrait du duc de la Rochefoucauld par lui-même

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Texte établi par D. L. Gilbert, Librairie de L. Hachette et Cie (Tome premierp. 1-14).


PORTRAIT
DU DUC
DE LA ROCHEFOUCAULD
FAIT PAR LUI-MÊME
(1659)

NOTICE.

Ce morceau, composé sans doute en 1658 ou dans les premiers jours de 1659, fut inséré dans le Recueil des portraits et éloges en vers et en prose, dédié à S. A. R. Mademoiselle (de Montpensier). Paris, Ch. de Sercy et Cl. Barbin, M. DC. LIX. Nous avons vu de ce recueil trois éditions de 1659, une in-4o  et deux in-8o . V. Cousin, dans Madame de Sablé (p. 143, 2e  édition), croit qu’il n’y en a qu’une qui contienne le portrait de la Rochefoucauld : « C’est, dit-il, en 1659 qu’il débuta devant le public avec son Portrait fait par lui-même, inséré dans une des éditions des Portraits de Mademoiselle. » Ce portrait manque en effet dans l’édition in-4o , intitulée : Divers portraits, imprimés en 1659 (sans nom de libraire et sans Achevé d’imprimer) ; il se trouve dans les deux éditions in-8o . Ces deux éditions, de grandeur inégale, sont, quant au contenu, identiques entre elles ; mais elles diffèrent de l’édition in-4o , qui évidemment les a précédées. On a négligé dans les deux réimpressions, composées chacune de deux parties (tandis que l’in-4o  n’en a qu’une), un certain nombre de portraits d’abord publiés, qui comptent entre les meilleurs, et on en a ajouté plusieurs qui sont fort bons, parmi d’autres qui sont fort médiocres.

Le portrait de la Rochefoucauld, intitulé : Portrait de M. R. D. (première et dernière lettres du nom) fait par lui-même, est dans la seconde partie, aux pages 116-124 de la plus petite des deux éditions in-8o , aux pages 618-630 de la plus grande, dont la pagination se continue d’une partie à l’autre[1]. Elles portent toutes deux : « Achevé d’imprimer le 25 janvier 1659. »

Nous avons vérifié notre texte sur l’une et sur l’autre, et n’avons remarqué entre elles que de très-rares et très-légères différences, que l’on trouvera dans les notes. L’abbé Brotier, en joignant le Portrait à son édition des Maximes (1789), y avait fait çà et là quelques changements, qui ont passé dans les éditions venues après la sienne, particulièrement dans celle de G. Duplessis (1853).

À la suite de ce Portrait de la Rochefoucauld fait par lui-même, nous plaçons en appendice, comme une contre-partie assez piquante, celui qui se trouve dans les Mémoires du cardinal de Retz.

PORTRAIT

DU DUC

DE LA ROCHEFOUCAULD

FAIT PAR LUI-MÊME.

Je suis d’une taille médiocre, libre, et bien proportionnée. J’ai le teint brun, mais assez uni ; le front élevé et d’une raisonnable grandeur ; les yeux noirs, petits, et enfoncés, et les sourcils noirs et épais, mais bien tournés. Je serois fort empêché à[2] dire de quelle sorte j’ai le nez fait, car il n’est ni camus, ni aquilin, ni gros, ni pointu, au moins à ce que je crois : tout ce que je sais, c’est qu’il est plutôt grand que petit, et qu’il descend un peu trop en bas[3]. J’ai la bouche grande, et les lèvres assez rouges d’ordinaire, et ni bien ni mal taillées ; j’ai les dents blanches, et passablement bien rangées. On m’a dit autrefois que j’avois un peu trop de menton : je viens de me tâter et[4] de me regarder dans le miroir, pour savoir ce qui en est, et je ne sais pas trop bien qu’en juger. Pour le tour du visage, je l’ai ou carré, ou en ovale ; lequel des deux, il me seroit fort difficile de le dire. J’ai les cheveux noirs, naturellement frisés, et avec cela assez épais et assez longs pour pouvoir prétendre en belle tête. J’ai quelque chose de chagrin et de fier dans la mine : cela fait croire à la plupart des gens que je suis méprisant, quoique je ne le sois point du tout. J’ai l’action fort aisée, et même[5] un peu trop, et jusque à faire beaucoup de gestes en parlant. Voilà naïvement comme je pense que je suis fait au dehors ; et l’on trouvera, je crois, que ce que je pense de moi là-dessus n’est pas fort éloigné de ce qui en est. J’en userai avec la même fidélité dans ce qui me reste à faire de mon portrait ; car je me suis assez étudié pour me bien connoître, et je ne manque[6] ni d’assurance pour dire librement ce que je puis avoir de bonnes qualités, ni de sincérité pour avouer franchement ce que j’ai de défauts[7]. Premièrement, pour parler de mon humeur, je suis mélancolique, et je le suis à un point que, depuis trois ou quatre ans[8], à peine m’a-t-on vu rire trois ou quatre fois. J’aurois pourtant, ce me semble, une mélancolie assez supportable et assez douce, si je n’en avois point d’autre que celle qui me vient de mon tempérament ; mais il m’en vient tant d’ailleurs, et ce qui m’en vient me remplit de telle sorte l’imagination, et m’occupe si fort l’esprit, que la plupart du temps ou je rêve sans dire mot, ou je n’ai presque point d’attache à ce que je dis. Je suis fort resserré avec ceux que je ne connois pas, et je ne suis pas même extrêmement ouvert avec la plupart de ceux que je connois. C’est un défaut, je le sais bien, et je ne négligerai rien pour m’en corriger ; mais comme un certain air sombre que j’ai dans le visage contribue à me faire paroître encore plus réservé que je ne le suis, et qu’il n’est pas en notre pouvoir de nous défaire d’un méchant air qui nous vient de la disposition naturelle des traits, je pense qu’après m’être corrigé au dedans, il ne laissera pas de me demeurer toujours de mauvaises marques au dehors. J’ai de l’esprit, et je ne fais point difficulté[9] de le dire ; car à quoi bon façonner là-dessus ? Tant biaiser et tant apporter d’adoucissement pour dire les avantages que l’on a, c’est, ce me semble, cacher un peu de vanité sous une modestie apparente[10], et se servir d’une manière bien adroite pour faire croire de soi beaucoup plus de bien que l’on n’en dit. Pour moi, je suis content qu’on ne me croie ni plus beau que je me fais, ni de meilleure humeur que je me dépeins, ni plus spirituel et plus raison nable que je dirai que[11] je le suis. J’ai donc de l’esprit, encore une fois, mais un esprit que la mélancolie gâte ; car encore que je possède assez bien ma langue, que j’aie la mémoire heureuse[12], et que je ne pense pas les choses fort confusément, j’ai pourtant une si forte application à mon chagrin, que souvent j’exprime assez mal ce que je veux dire. La conversation des honnêtes gens est un des plaisirs qui me touchent le plus. J’aime qu’elle soit sérieuse, et que la morale en fasse la plus grande partie ; cependant je sais la goûter aussi quand elle est enjouée, et si je n’y dis pas[13] beaucoup de petites choses pour rire, ce n’est pas du moins que je ne connoisse bien ce que valent les bagatelles bien dites, et que je ne trouve[14] fort divertissante cette manière de badiner, où il y a certains esprits prompts et aisés qui réussissent si bien. J’écris bien en prose, je fais bien en vers, et si j’étois sensible à la gloire qui vient de ce côté-là, je pense qu’avec peu de travail je pourrois m’acquérir assez de réputation.

J’aime la lecture en général ; celle où il se trouve quelque chose qui peut façonner l’esprit et fortifier l’âme est celle que j’aime le plus ; surtout j’ai une extrême satisfaction à lire avec une personne d’esprit ; car de cette sorte on réfléchit à tous moments sur ce qu’on lit, et des réflexions que l’on fait il se forme une conversation la plus agréable du monde et la plus utile. Je juge assez bien des ouvrages de vers et de prose que l’on me montre ; mais j’en dis peut-être mon sentiment avec un peu trop de liberté. Ce qu’il y a encore de mal en moi, c’est que j’ai quelquefois une délicatesse trop scrupuleuse et une critique trop sévère. Je ne hais pas à entendre[15] disputer, et souvent aussi je me mêle assez volontiers dans la dispute ; mais je soutiens d’ordinaire mon opinion avec trop de chaleur, et lorsqu’on défend un parti injuste contre moi, quelquefois, à force de me passionner pour celui de la raison[16], je deviens moi-même fort peu raisonnable. J’ai les sentiments vertueux, les inclinations belles, et une si forte envie d’être tout à fait honnête homme[17], que mes amis ne me sauroient faire un plus grand plaisir que de m’avertir sincèrement de mes défauts. Ceux qui me connoissent un peu particulièrement, et qui ont eu la bonté de me donner quelquefois des avis là-dessus, savent que je les ai toujours reçus avec toute la joie imaginable, et toute la soumission d’esprit que l’on sauroit désirer[18]. J’ai toutes les passions assez douces et assez réglées : on ne m’a presque jamais vu en colère, et je n’ai jamais eu de haine pour[19] personne. Je ne suis pas pourtant incapable de me venger, si l’on m’avoit offensé, et qu’il y allât de mon honneur à me ressentir de l’injure qu’on m’auroit faite. Au contraire, je suis assuré que le devoir feroit si bien en moi l’office de la haine, que je poursuivrois ma vengeance avec encore plus de vigueur qu’un autre[20]. L’ambition ne me travaille point. Je ne crains guère de choses, et ne crains aucunement la mort[21]. Je suis peu sensible à la pitié, et je voudrois ne l’y être point du tout. Cependant il n’est rien que je ne fisse pour le soulagement d’une personne affligée ; et je crois effectivement que l’on doit tout faire, jusques à lui témoigner même beaucoup de compassion de son mal ; car les misérables sont si sots, que cela leur fait le plus grand bien du monde. Mais je tiens aussi qu’il faut se contenter d’en témoigner, et se garder soigneusement d’en avoir. C’est une passion qui n’est bonne à rien au dedans d’une âme bien faite, qui ne sert qu’à affoiblir le cœur, et qu’on doit laisser au peuple[22], qui n’exécutant jamais rien par raison, a besoin

de passions pour le porter à faire les choses. J’aime mes amis, et je les aime d’une façon que je ne balancerois pas un moment à sacrifier mes intérêts aux leurs. J’ai de la condescendance pour eux ; je souffre patiemment leurs mauvaises humeurs[23] et j’en excuse facilement toutes choses[24] ; seulement je ne leur fais pas beaucoup de caresses, et je n’ai pas non plus de grandes inquiétudes en leur absence. J’ai naturellement fort peu de curiosité pour la plus grande partie de tout ce qui en donne aux autres gens. Je suis fort secret, et j’ai moins

de difficulté[25] que personne à taire ce qu’on m’a dit en confidence[26]. Je suis extrêmement régulier à ma parole : je n’y manque jamais, de quelque conséquence que puisse être ce que j’ai promis, et je m’en suis fait toute ma vie une obligation indispensable. J’ai une civilité fort exacte parmi les femmes, et je ne crois pas avoir jamais rien dit devant elles qui leur ait pu faire de la peine. Quand elles ont l’esprit bien fait, j’aime mieux leur conversation que celle des hommes : on y trouve une certaine douceur qui ne se rencontre point parmi nous ; et il me semble outre cela qu’elles s’expliquent avec plus de netteté, et qu’elles donnent un tour plus agréable aux choses qu’elles disent. Pour galant[27], je l’ai été un peu autrefois ; présentement je ne le suis plus, quelque jeune que je sois[28]. J’ai renoncé aux fleurettes, et je m’étonne seulement de ce qu’il y a encore tant d’honnêtes gens qui s’occupent à en débiter. J’approuve extrêmement les belles passions ; elles marquent la grandeur de l’âme, et quoique dans les inquiétudes qu’elles donnent il y ait quelque chose de contraire à la sévère sagesse, elles s’accommodent si bien d’ailleurs avec la plus austère vertu, que je crois qu’on ne les sauroit condamner avec justice. Moi qui connois tout ce qu’il y a de délicat et de fort dans les grands sentiments de l’amour, si jamais je viens à aimer, ce sera assurément de cette sorte ; mais de la façon dont je suis, je ne crois pas que cette connoissance que j’ai me passe jamais de l’esprit au cœur.


PORTRAIT

DU DUC

DE LA ROCHEFOUCAULD,

PAR LE CARDINAL DE RETZ[29].

Il y a toujours eu du je ne sais quoi en tout M. de la Rochefoucauld : il a voulu se mêler d’intrigue, dès son enfance, et dans un temps où il ne sentoit pas les petits intérêts, qui n’ont jamais été son foible, et où il ne connoissoit pas les grands, qui, d’un autre sens, n’ont pas été son fort ; il n’a jamais été capable d’aucune affaire, et je ne sais pourquoi, car il avoit des qualités qui eussent suppléé, en tout autre, celles qu’il n’avoit pas[30]. Sa vue n’étoit pas assez étendue, et il ne voyoit pas même tout ensemble ce qui étoit à sa portée ; mais son bon sens, et très-bon dans la spéculation, joint à sa douceur, à son insinuation et à sa facilité de mœurs, qui est admirable, devoit compenser[31] plus qu’il n’a fait le défaut de sa pénétration. Il a toujours eu une irrésolution habituelle, mais je ne sais même à quoi attribuer cette irrésolution : elle n’a pu venir en lui de la fécondité de son imagination, qui n’est rien moins que vive ; je ne la puis donner à la stérilité de son jugement, car, quoiqu’il ne l’ait pas exquis dans l’action, il a un bon fonds de raison : nous voyons les effets de cette irrésolution, quoique nous n’en connoissions pas la cause. Il n’a jamais été guerrier, quoiqu’il fût très. soldat[32] ; il n’a jamais été par lui-même bon courtisan, quoiqu’il ait eu toujours bonne intention de l’être ; il n’a jamais été bon homme de parti, quoique toute sa vie il y ait été engagé. Cet air de honte et de timidité que vous lui voyez dans la vie civile, s’étoit tourné, dans les affaires, en air d’apologie ; il croyoit toujours en avoir besoin : ce qui, joint à ses Maximes, qui ne marquent pas assez de foi en la vertu, et à sa pratique, qui a toujours été de chercher à sortir des affaires avec autant d’impatience qu’il y étoit entré, me fait conclure qu’il eût beaucoup mieux fait de se connoître, et de se réduire à passer, comme il l’eût pu, pour le courtisan le plus poli[33] qui eût paru dans son siècle.




  1. L’exemplaire de la plus grande, que nous avons examiné dans la bibliothèque de V. Cousin, a, en tête de la première partie, un frontispice, au bas duquel on lit cet autre titre : La Galerie des peintures, ou Recueil des portraits en vers et en prose.
  2. Brotier et Duplessis ont remplacé à par de.
  3. « Trop bas, » dans le texte de Brotier et dans celui de Duplessis.
  4. Les mots : « de me tâter et, » ont été omis par Brotier et par Duplessis.
  5. Il y a mêmes dans les deux éditions originales.
  6. À manque Brotier et Duplessis ont substitué manquerai.
  7. Voyez la maxime 202.
  8. Voyez à ce sujet, ainsi que pour l’appréciation et l’explication de tout ce portrait, la Notice biographique.
  9. Dans Broder : « je ne fais point de difficulté. »
  10. Voyez la maxime 149. — Montaigne (Essais, livre II, chapitre vi, édition J. V. le Clerc, 1866, tome II, p. 70) : « De dire moins de soy qu’il n’y en a, c’est sottise, non modestie. » — Mme de Sablé (édition de 1678, maxime 17) : « C’est une force d’esprit d’avouer sincèrement nos défauts et nos perfections ; et c’est une foiblesse de ne pas demeurer d’accord du bien ou du mal qui est en nous. »
  11. Brotier et Duplessis ont omis : « je dirai que. »
  12. Dans l’édition de 1639, petit in-8o : « que j’aie la mémoire assez heureuse. »
  13. Dans Brotier et dans les éditions suivantes : « et si je ne dis pas. »
  14. Treuve dans l’édition de 1659, petit in-8o.
  15. Dans l’édition de Duplessis ; « Je ne hais pas entendre. » — Dans la Galerie des portraits publiée par M. Éd. de Barthélémy : « Je ne hais pas à entendre » a été remplacé par : « Je ne tiens pas à entendre. »
  16. Brotier et Duplessis : « pour la raison. » — Voyez plus loin, p. 284, note 3.
  17. Malgré le voisinage des mots sentiments vertueux et inclinations belles, honnête homme est pris ici dans l’acception, ordinaire au dix- septième siècle, d’homme bien élevé, de galant homme. Nous retrouverons souvent cette expression dans le même sens.
  18. Voyez les maximes 283 et 639.
  19. L’édition de Duplessis substitue contre à pour.
  20. Montaigne est d’humeur plus accommodante (Essais, livre III, chapitre xii, vers la fin) : « le ne hais personne, et suis si lasche à offenser, que, pour le sernice de la raison mesme, ie ne le puis faire. »
  21. Voyez la maxime 504.
  22. Voyez la maxime 264, et, plus loin, p. 280, note 4. — « Qu’on doit laisser au peuple, » c’est-à-dire au vulgaire, à ceux qui par la condition, les sentiments, le défaut de culture, sont gens du commun. C’est la doctrine des stoïciens, ainsi que le rappelle Montaigne (Essais, livre I, chapitre i) : « Ils veulent qu’on secoure les affligez, mais non pas qu’on fléchisse et compatisse auecques eulx. » — Cicéron (Tusculanæ Quæstiones, livre IV, chapitre xxvi) : At etiam utile est misereri. Cur misereare potius, quam feras opem, si id facere possis ? An sine misericordia libérales esse non possumus ? « Mais (disent les péripatéticiens) la pitié est utile. Au lieu de prendre pitié d’un malheureux, que ne l’assistez-vous plutôt, si vous le pouvez ? A-ton besoin d’être touché, pour se montrer secourable ? » — Sénèque (de Clementia, livre II, chapitre iv) : Ad rem pertinet quærere hoc loco quid sit misericordia ; plerique enim ut virtulem eam laudant… At hæc vitium animi est. « C’est le cas de rechercher ici ce que c’est que la pitié ; car le vulgaire la vante comme une vertu… Ce n’est pourtant qu’un défaut de l’âme. » — Misericordiam… vitabunt ; est enim vitium pusilli animi, ad speciem alienorum malorum succidentis. (Ibidem, chapitre v.) « On évitera la pitié ; car c’est le défaut d’une âme faible, qui succombe au spectacle des maux d’autrui. » — Charron (de la Sagesse, livre I, chapitre xxxii, édition de 1632) abonde dans le sens de Cicéron, de Sénèque et de la Rochefoucauld : C’est « vne passion d’ame foible, vne sotte et féminine pitié, qui vient de mollesse, trouble d’esprit ; loge volontiers aux femmes. » Cependant son maître, Montaigne, avait dit (Essais, livre I, chapitre i) : « l’ay vne merueilleuse lascheté vers la miséricorde et mansuetude. »
  23. « Leur mauvaise humeur, » au singulier, dans le texte de Duplessis et dans celui de M. Éd. de Barthélémy.
  24. Ce membre de phrase : « et j’en excuse, etc., » manque dans les éditions de Brotier et de Duplessis.
  25. Dans le texte de Duplessis : « et j’ai moins difficulté. »
  26. Voyez la 5e des Réflexions diverses.
  27. Il y a galand, par un d, dans les deux éditions in-8o de 1659.
  28. L’auteur avait en 1658 quarante-cinq ans.
  29. Ce portrait, comme nous l’avons dit, est tiré des Mémoires du Cardinal. Le texte a été vérifié sur le manuscrit autographe de la Bibliothèque impériale (fonds français 10 325, p. 736-739).
  30. Ici, sur le manuscrit de la Bibliothèque impériale, se trouve, soigneusement biffé, ce court passage, que le Cardinal a récrit, en changeant est en et, un peu plus bas : « Mais son bon sens est très-bon dans la spéculation. »
  31. Il y avait d’abord : recompenser, mais re a été effacé.
  32. « Soldat se dit aussi de tout homme de guerre qui est brave. » (Dictionnaire de Furetière, 1690.)
  33. Le Cardinal avait d’abord ajouté ici : « et pour le plus honnête homme à l’égard de la vie commune ; » mais il a ensuite supprimé ces mots.