Analyse du Kandjour/Gyut/09

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Traduction par Léon Feer.
Texte établi par Musée Guimet, Paris (Tome 2p. 308-310).

VOLUME IX. — (Ta)

Sept ouvrages distincts :

1. Sarva durgati pariçodhana, tib. Ngan-song thams-cad-yong-su sbyong-va, ངན་སོང་ཐམས་ཅད་ཡོངས་སུ་སྦྱོང་བ. Autre titre : Tejo Râja kalpa (tib. Gzi-brjid-kyi rgyal-pohi brtag-pa). གཟི་བརྗིད་ཀྱི་རྒྱལ་པོའི་བརྟག་པ (folios 1-61) : « Purification de tous les lieux de mauvaises transmigrations (ou de damnation) », ou « discussions sur le prince brillant, éclatant » (l’Être suprême). — Adoration à Dpal-rdo-rje sems dpah (Sk. Çri Vajra Sattva). Sujet : Bhagavat (Çâkya) est en présence de toutes sortes de dieux, démons et Bodhisattvas ; à la demande d’Indra, il donne une instruction sur les moyens d’éviter tout lieu de damnation et la manière d’être délivré de l’enfer. L’action de prendre son refuge en Buddha. Mandalas qu’il faut, soit préparer en réalité, soit se représenter (ou imaginer) mentalement : — cérémonies à accomplir ; — sacrifices à faire (par exemple, en offrant de l’encens que l’on brûle, ou des substances odorantes, des parfums, des fleurs, etc., etc.) ; — mantras à répéter pour obtenir la purification du péché ; folio 29. Com-dan-das formule ainsi une Dhâranî (tib. Gzungs) : Om ! Ratne, Mahâ Ratne, Ratna Sambhave, Ratna Kirane, Ratna Mahâ Viçuddhe Çuddhaya Sarva Pâpâni Hum-Phat. — Traduit par le Pandit indien Çânti-Garbha et le Lotsava tibétain Jaya Raxita.

2. Autre ouvrage de même titre et sur le même sujet. Traduit par Manika Çri Jñâna et le Lotsava Chak (folios 61-134). La salutation (en tibétain) est : Adoration à Bhagavat Çri Çâkya Simha. Même sujet que ci-dessus. Instruction pour préparer les mandalas. — Énumération des articles à offrir. Description de plusieurs emblèmes ou symboles représentés dans les mandalas. Plusieurs mantras, prières, éloges, purification du péché. — Consécration de personnes ou de choses (folio 80). Un mantra (tib. Sngags) est ainsi conçu : « Om ! Namo Bhagavat Sarva durgati pariçodhane rajaya tathâgata, arhate samyaksambuddhâya tadyathâ ; Om ! Çodhane çodhane sarva pâpa viçodhane çuddhe viçuddhe sarva karmâvarana svâhâ. »

3. Vajramandâlankâra, tib. Rdo-rje-sñing-po rgyan, རྡོ་རྗེ་སྙིང་པོ་རྒྱན​ (folios 134-249). Ornement d’essence de diamant. Tantra de premier ordre en forme de dialogue entre Bhagavat-Vairocana, Manjuçri-kumâra-bhuta et autres saints déifiés. Sujet : théologie mystique, description du Mahâ mandala avec les figures emblématiques qui s’y trouvent, cérémonies, initiation (consécration) aux mystères, action de comuiuuiquer le pouvoir, délivrance.

4. Pañca vimçati prajñâ-paramitâ-mukha (maha-yâna-sûtra), tib. Çes-rab-kyi-pha-rol-tu-phyin-pa-sgo ñi-çu-rtsa-lnga-pa, ཤེས་རབ་ཀྱི་ཕ་རོལ་ཏུ་ཕྱིན་པ་སྒོ་ཉི་ཤུ་རྩ་ལྔ་པ (folios 249-250) : « Les vingt-cinq portes de la sagesse transcendante ». Quelques courts mantras sur une seule feuille, prononcés par Bhagavat pour Vajrapâni.

5. Guhya-mani-tilaka (nâma-sûtra) tib. Gsang-va nor-buhi thig-le. གསང་བ་ནོར་བུའི་ཐིག་ལེ (folios 250-300) : « Marques (ou ornements) de joyaux des mystères », par Bhagavat Vairocana, à la demande du Bodhisattva Vajrapâni. Sujet : théologie symbolique ou mystique, délivrance, l’âme, l’Être suprême, mandalas, cérémonies, mantras (tib. Dkyil-hkhor, Cho-ga, Sngags).

6. Mahâ Vairocana abhisambodhi, tib. Rnam-par snang-mdzad chenpo mngon-par rdzogs-par-byang-chub-pa, རྣམ་པར་སྣན་མཛད་ཆེན་པོ་མངོན་པར་རྫོགས་པར་བྱང་ཆུབ་པ (folios 300-412). Grand traité (ou Sûtra) contenant plusieurs articles religieux et mantras. Prononcé par Vairocana le plus parfait Bodhisattva, à la demande de Vajrapâni.

Nota. — C’est là le volume, ou l’ouvrage, dont un fragment en caractères tibétains fut publié en Europe, en 1722, à Leipzig dans Actes des savants ; l’original avait été envoyé par Pierre le Grand, tsar de Russie. — Voir Alphabetum tibetanum par Géorgi, Rome, 1702, p. 603 ; et aussi le « Journal de la Société asiatique de Bengale » (Vol. I, p. 270.

Le texte a été imprimé d’une manière très fautive dans l’Alph. Tib. comme on peut le voir par ce volume-ci (folios 337-339). Ce fragment se compose surtout de bija-mantras prononcés (par la bénédiction ou la grâce de Bhagavat

1 Répétition du Çer-phyin, vol. XXI. Sna-ts’ogs, 12e. (Voir ci-dessus p. 202). (L. F.) 
Vairocana par plusieurs Bodhisattvas, dieux et déesses, et adressés aux saints Buddhas (Samanta-Buddhânam).

Il y a un autre ouvrage (folios 412-455), sans titre aucun. — Sujet : instruction sur les moyens et les mantras à employer pour guérir les maladies, procurer l’abondance, mettre une personne ou une chose au pouvoir de quelqu’un, nuire à d’autres ou les détruire.

7. Bhagavân Nilambara dhara Vajrapâni (Tantra), tib. Bcom-ldan-hdas phyag-na-rdo-rje-gos-sngon-po-can-gyi-rgyud, བཅོམ་ལྡན་འདས་ཕྱག་ན་རྡོ་རྗེ་གོས་སྔོན་པོ་ཅན་གྱི་རྒྱུད (folios 435-467). Tantra par le Buddha suprême, à la requête du Bodhisattva Bhagavân Vajrapâni, vêtu de bleu. — Sur les moyens de soumettre ou de dompter tous les animaux vivants (ou toutes les créatures). — Cérémonies, — mantras.