Année des dames/2/29 juillet
29 juillet. — ANNE DE LA VIGNE.
Anne de la Vigne, fille d’un médecin de Vernon-sur-Seine, fit éclater, dès sa plus tendre enfance, son goût et ses talens pour la poésie. Elle rendit son nom célèbre dans la littérature, à laquelle elle se livra entièrement. Ses poésies se font remarquer par la grâce et l’agrément qu’elles renferment. Elle répondit, par le quatrain suivant, à u homme d’esprit qui voulait être aimé d’elle :
Ah ! sur mon cœur cessez de rien prétendre,
Cessez de le faire souffrir.
Le ciel ne l’a pas fait si sensible et si tendre
Pour aimer ce qui doit périr…
Mlle de la Vigne joignit, à un esprit distingué, un caractère doux et une conduite régulière. Elle mourut à Paris dans la fleur de l’âge, le 29 juillet 1684 des suites d’une maladie causée par trop d’application à l’étude. Il nous reste de cette muse une Ode intitulée : Monseigneur le Dauphin au Roi ; une autre Mlle de Scudéry, son amie, et quelques autres pièces de vers qu’on a recueillies en un vol. in-8°, Un inconnu lui envoya, en récompense de son premier ouvrage, une boîte de coco que renfermait une lyre d’or émaillée, et des vers à sa louange.