Annales de l’Empire/Édition Garnier/De l’Allemagne

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DE L’ALLEMAGNE
DU TEMPS DE JOSEPH Ier[1] ET DE CHARLES VI[2].

L’empereur Joseph Ier avait été élu roi des Romains à l’âge de douze ans, par tous les électeurs, en 1690, preuve évidente de l’autorité de Léopold, son père ; preuve de la sécurité où les électeurs étaient sur tous leurs droits, qu’ils n’auraient pas voulu sacrifier ; preuve du concert de tous les États d’Allemagne avec son chef, que la puissance de Louis XIV réunissait plus que jamais.

Il signa dans sa capitulation qu’il observerait les traités de Vestphalie, excepté dans ce qui concernait l’avantage de la France.

Le règne de Joseph Ier fut encore plus heureux que celui de Léopold ; l’argent des Anglais et des Hollandais, les victoires du prince Eugène et du duc de Marlborough, le rendirent partout victorieux, et ce bonheur le rendit presque absolu. Il commença en 1706 par mettre de son autorité au ban de l’empire les électeurs de Bavière et de Cologne, partisans de la France, et s’empara de leurs États. Voici la sentence que porta la chambre impériale de Vienne au nom de l’empereur, malgré les lois de l’empire :

« Nous déclarons que Maximilien, jusqu’à présent électeur et duc de Bavière... a encouru de fait le ban et le reban de nous et du Saint-Empire romain, ainsi que toutes les peines qui sont attachées de droit et par l’usage à de semblables déclarations et publications, ou qui en sont la conséquence : Nous le déposons, le déclarons, et dénonçons déposé, privé, et déchu des grâces, priviléges, droits régaliens, dignités, titres, scels, propriétés, expectatives. États, possessions, vassaux, et sujets, quels qu’ils soient, qu’il tient de nous et de l’empire ; Nous abandonnons aussi le corps dudit Maximilien, ci-devant électeur de Bavière, à tous et à un chacun, de manière qu’étant privé, de notre part et de celle de l’empire, de toute paix et de toute protection, et ayant été mis, ou plutôt s’étant mis par son propre fait, dans un état où il ne devait avoir ni paix ni sûreté, un chacun pourra tout entreprendre contre lui, impunément et sans forfaire... Défendons aussi à tous et à un chacun, dans l’empire, d’avoir avec lui aucun commerce, de lui donner l’hospitalité ni prêter secours ou protection, etc. »

Les électeurs réclamèrent contre cet acte de despotisme ; on les apaisa en leur promettant de le faire ratifier à la diète de Ratisbonne, et leur haine contre Louis XIV l’emporta sur la considération de leurs propres intérêts. Joseph Ier donna le haut Palatinat à la branche palatine, qui l’avait perdu sous Ferdinand II, et qui le rendit ensuite à la branche de Bavière, à la paix de Rastadt et de Bade.

Il agit véritablement en empereur romain dans l’Italie : il confisqua tout le Mantouan à son profit, prit d’abord pour lui le Milanais, qu’il donna ensuite à son frère l’archiduc, mais dont il garda les places et les revenus, en démembrant de ce pays Alexandrie, Valenza, la Loméline, en faveur du duc de Savoie, auquel il donna encore l’investiture du Montferrat pour le retenir dans ses intérêts. Il dépouilla le duc de la Mirandole, et fit présent de son État au duc de Modène. Charles-Quint n’avait pas été plus souverain en Italie. Le pape Clément XI fut aussi alarmé que l’avait été Clément VII. Joseph Ier allait lui ôter le duché de Ferrare, pour le rendre à la maison de Modène que les papes en avaient privée.

Ses armées, maîtresses de Naples au nom de l’archiduc son frère, et maîtresses en son propre nom du Bolonais, du Ferrarois, d’une partie de la Romagne, menaçaient déjà Rome. C’était l’intérêt du pape qu’il y eût une balance en Italie ; mais la victoire avait brisé cette balance. On faisait sommer tous les princes, tous les possesseurs des fiefs, de produire leurs titres.

On ne donna que quinze jours au duc de Parme, qui relevait alors du saint-siége, pour faire hommage à l’empereur. On distribuait dans Rome un manifeste qui attaquait la puissance temporelle du pape, et qui annulait toutes les donations des empereurs faites sans l’intervention de l’empire. Il est vrai que, si par ce manifeste on soumettait le pape à l’empereur, on y faisait dépendre aussi les décrets impériaux du corps germanique ; mais on se sert dans un temps des armes qu’on rejette dans un autre, et il ne s’agissait que de dominer en Italie à quelque titre et à quelque prix que ce fût.

Tous les princes étaient consternés. On ne se serait pas attendu que trente-quatre cardinaux eussent eu alors la hardiesse et la générosité de faire ce que ni Venise, ni Florence, ni Gênes, ni Parme, n’osaient entreprendre. Ils levèrent une petite armée à leurs dépens : l’un donna cent mille écus, l’autre quatre-vingt mille ; celui-ci cent chevaux, cet autre cinquante fantassins ; les paysans furent armés ; mais tout le fruit de cette entreprise fut de se soumettre, les armes à la main, aux conditions que prescrivit Joseph. Le pape fut obligé de congédier son armée, de ne conserver que cinq mille hommes dans tout l’État ecclésiastique, de nourrir les troupes impériales, de leur abandonner Comacchio, et de reconnaître l’archiduc Charles pour roi d’Espagne. Amis et ennemis, tout ressentit le pouvoir de Joseph : il ôte, en 1709, le Vigevanase et les fiefs des Langues au duc de Savoie, et cependant ce prince n’ose quitter son parti.

Joseph Ier meurt à trente-trois ans, en 1711, dans le cours de ses prospérités.

Charles VI, son frère, se trouve maître de presque toute la Hongrie soumise, des États héréditaires d’Allemagne florissants, du Milanais, du Mantouan, de Naples et Sicile, de neuf provinces des Pays-Bas ; et si on avait écouté, en 1709, les propositions de la France alors accablée, ce même Charles VI aurait eu encore l’Espagne et le nouveau monde. C’était alors qu’il n’y aurait point eu de balance en Europe. Les Anglais, qui avaient combattu uniquement pour cette balance, murmurèrent contre la reine Anne, qui la rétablit par la paix d’Utrecht ; tant la haine contre Louis XIV prévalait sur les intérêts réels. Charles VI resta encore le plus puissant prince de l’Europe, après sa paix particulière de Bade et de Rastadt.

Mais quelque puissant qu’il fût quand il prit possession de l’empire, le corps germanique soutint plus que jamais ses droits, il les augmenta même. La capitulation de Charles VI porte qu’aucun prince, aucun État de l’Allemagne ne pourra être mis au ban de l’empire que par un jugement des trois colléges, etc. On rappelle encore dans cette capitulation les traités de Vestphalie, regardés toujours comme une loi fondamentale.

L’Allemagne fut tranquille et florissante sous ce dernier empereur de la maison d’Autriche : car la guerre de 1716 contre les Turcs ne se fit que sur les frontières de l’empire ottoman, et rien ne fut plus glorieux.

Le prince Eugène y accrut encore cette grande réputation qu’il s’était acquise en Italie, en Flandre, en Allemagne. La victoire de Péterwaradin, la prise de Témesvar, signalèrent la campagne de 1716, et la suivante eut des succès encore plus étonnants : car le prince Eugène, en assiégeant Belgrade, se trouva lui-même assiégé dans son camp par cent cinquante mille Turcs. Il était dans la même situation où fut César au siége d’Alexie, et où le czar Pierre s’était trouvé au bord du Pruth. Il n’imita point l’empereur russe, qui mendia la paix. Il fit comme César ; il battit ses nombreux ennemis, et prit la ville. Couvert de gloire, il retourna à Vienne, où l’on parlait de lui faire son procès pour avoir hasardé l’État qu’il avait sauvé, et dont il avait reculé les bornes. Une paix avantageuse fut le fruit de ces victoires. Le système de l’Allemagne ne fut dérangé ni par cette guerre ni par cette paix, qui augmentaient les États de l’empereur ; au contraire, la constitution germanique s’affermissait. Les disgrâces du roi de Suède, Charles XII, accrurent les domaines des électeurs de Brandebourg et de Hanovre. Le corps de l’Allemagne en devenait plus considérable.

Les traités de Vestphalie reçurent à la vérité une atteinte dans ces acquisitions ; mais on conserva tous les droits acquis aux États de l’Allemagne par ces traités, en enlevant des provinces aux Suédois, à qui on devait en partie ces droits mêmes dont on jouissait. Les trois religions établies dans l’Allemagne s’y maintinrent paisiblement à l’ombre de leurs priviléges, et les petits différends inévitables n’y causèrent point de troubles civils.

Il faut surtout observer que l’Allemagne changea entièrement de face, du temps de Léopold, de Joseph Ier et de Charles VI. Les mœurs auparavant étaient rudes, la vie dure, les beaux-arts presque ignorés, la magnificence commode inconnue, presque pas une seule ville agréablement bâtie, aucune maison d’un architecture régulière et noble, point de jardins, point de factures de choses précieuses et de goût. Les provinces du Nord étaient entièrement agrestes. La guerre de trente ans les avait ruinées. L’Allemagne, en soixante années de temps, a été plus différente d’elle-même qu’elle ne le fut depuis Othon jusqu’à Léopold.

Charles VI fut constamment heureux jusqu’en 1734.

Les célèbres victoires du prince Eugène sur les Turcs, à Témesvar et à Belgrade, avaient reculé les frontières de la Hongrie. L’empereur dominait dans l’Italie. Il y possédait le domaine direct de Naples et Sicile, du Milanais, du Mantouan. Le domaine impérial et suprême de la Toscane, de Parme et Plaisance, si longtemps contesté, lui était confirmé par l’investiture même qu’il donna de ces États à don Carlos, fils de Philippe V, qui par là devenait son vassal. Les droits de l’empire exercés en Italie par Léopold et par Joseph Ier étaient donc encore en vigueur ; et certainement, si un empereur avait conservé en Italie tant d’États, tant de droits avec tant de prétentions, ce combat de sept cents années de la liberté italique contre la domination allemande pouvait aisément finir par l’asservissement.

Ces prospérités eurent un terme par l’exercice même que Charles VI fit de son crédit dans l’Europe, en procurant conjointement avec la Russie le trône de Pologne à Auguste III, électeur de Saxe.

Ce fut une singulière révolution que celle qui lui fit perdre pour jamais Naples et Sicile, et qui enrichit encore le roi de Sardaigne à ses dépens, pour avoir contribué à donner un roi aux Polonais. Rien ne montre mieux quelle fatalité enchaîne tous les événements, et se joue de la prévoyance des hommes. Son bonheur l’avait deux fois rendu victorieux de cent cinquante mille Turcs ; et Naples et Sicile lui furent enlevés par dix mille Espagnols, en une seule campagne. Aurait-on imaginé, en 1700, que Stanislas, palatin de Posnanie, serait fait roi de Pologne par Charles XII ; qu’ayant perdu la Pologne, il deviendrait duc de Lorraine, et que, pour cette raison-là même, la maison de Lorraine aurait la Toscane ? Si on réfléchit à tous les événements qui ont troublé et changé les États, on trouvera que presque rien n’est arrivé de ce que les peuples attendaient, et de ce que les politiques avaient préparé.

Les dernières années de Charles VI furent encore plus malheureuses ; il crut que le prince Eugène, ayant défait les Turcs avec des armées allemandes inférieures, il les vaincrait à plus forte raison quand l’empire ottoman serait attaqué à la fois par les Allemands et par les Russes : mais il n’avait plus le prince Eugène, et tandis que les armées de la czarine Anne prenaient la Crimée, entraient dans la Valachie, et se proposaient de pénétrer à Andrinople, les Allemands furent vaincus. Une paix dommageable suivit leur défaite, Belgrade, Témesvar, Orsova, tout le pays entre le Danube et la Saxe demeura aux Ottomans ; le fruit des conquêtes du prince Eugène fut perdu, et l’empereur n’eut que la ressource cruelle de mettre en prison les généraux malheureux, de faire couper la tête à des officiers qui avaient rendu des villes, et de punir ceux qui se hâtèrent de faire, suivant ses ordres, une paix nécessaire.

Il mourut bientôt après. Les révolutions qui suivirent sa mort sont du ressort d’une autre histoire[3], et ces plaies, qui saignent encore, sont trop récentes pour les découvrir.

Un lecteur philosophe, après avoir parcouru cette longue suite d’empereurs, pourra faire réflexion qu’il n’y a eu que Frédéric III qui ait passé soixante et quinze ans, comme parmi les rois de France il n’y a eu que le seul Louis XIV. On voit au contraire un très-grand nombre de papes dont la carrière a été au-delà de quatre-vingts années. Ce n’est pas qu’en général les lois de la nature accordent une vie plus longue en Italie qu’en Allemagne et en France, mais c’est qu’en général les pontifes ont mené une vie plus sobre que les rois, qu’ils commencent plus tard à régner, et qu’il y a plus de papes que d’empereurs et de rois de France.

La durée des règnes de tous les empereurs qui ont passé en revue sert à confirmer la règle qu’a donnée Newton pour réformer l’ancienne chronologie[4]. Il veut que les générations des anciens souverains se comptent à vingt et un ans environ, l’une portant l’autre. En effet les cinquante empereurs depuis Charlemagne jusqu’à Charles VI composent une période de près de mille années : ce qui donne à chacun d’eux vingt ans de règne. On peut même réduire encore beaucoup cette règle de Newton dans les États sujets à des révolutions fréquentes. Sans remonter plus haut que l’empire romain, on trouvera environ quatre-vingt-dix règnes, depuis César jusqu’à Augustule, dans l’espace de cinq cents années.

Une autre réflexion importante qui se présente, c’est que de tous ces empereurs on n’en voit presque pas un, depuis Charlemagne, dont on puisse dire qu’il a été heureux. Charles-Quint est celui dont l’éclat fait disparaître tous les autres devant lui ; mais, lassé des secousses continuelles de sa vie et fatigué des tourments d’une administration si épineuse, plus encore que détrompé du néant des grandeurs, il alla cacher dans une retraite une vieillesse prématurée.

Nous avons vu depuis peu un empereur[5], plein de qualités respectables, essuyer les plus violents revers de la fortune, tandis que la nature le conduisait au tombeau par des maladies cruelles au milieu de sa carrière.

Cette histoire n’est donc presque autre chose qu’une vaste scène de faiblesses, de fautes, de crimes, d’infortunes parmi lesquelles on voit quelques vertus et quelques succès, comme on voit des vallées fertiles dans une longue chaîne de rochers et de précipices : et il en est ainsi des autres histoires.




  1. Joseph Ier, empereur en 1705, mourut en 1711. Voyez le Catalogue des empereurs, page 207.
  2. Charles VI régna de 1711 à 1740.
  3. Voyez les chapitres v et vi du Précis du Siècle de Louis XV.
  4. Voyez, dans les Mélanges, année 1734, la dix-septième des Lettres philosophiques.
  5. Charles VII, fils et successeur, comme électeur de Bavière, en 1726, de Maximilien-Marie Emmanuel, sous le nom de Charles-Albert ; mort le 20 janvier 1745, dans sa quarante-huitième année, après trois ans de règne comme empereur. D’après la manière de compter de Voltaire, Charles VII est le cinquante et unième empereur. Voici la liste des autres jusqu’à nos jours :

    LIIe empereur. François-Étienne de Lorraine, né à la fin de 1708, marié en 1736, à Marie-Thérèse ; élu empereur le 13 septembre 1745, sous le nom de François Ier, mort le 18 auguste 1765. Voltaire lui adressa une épître en vers en 1756. (Voyez tome X, page 367.)

    LIIIe. Joseph II, fils du précédent et son successeur immédiat, ne commença vraiment à régner que le 29 novembre 1780, après la mort de Marie-Thérèse, sa mère. Ce prince, qui connaissait trop bien les jésuites pour leur accorder aucune confiance, et qui diminua singulièrement le nombre des moines dans ses États catholiques, a été l’objet des sarcasmes de quelques historiens, chauds partisans de la puissance temporelle des papes. Joseph II, beau-frère de l’infortuné Louis XVI, était né le 13 mars 1741 ; il est mort sans enfants le 20 février 1790.

    LIVe. Léopold II, frère de Joseph II et son successeur, a été accusé de philosophie, mais moins que son frère aîné. Il poussa la philosophie jusqu’à se montrer tolérant envers les Juifs : ce qui vaut mieux que les brûler, comme on fait aujourd’hui (1826) en Espagne ; mort au commencement de 1792.

    LVe. François II, élu empereur d’Allemagne sous ce nom, le 1er mars 1792, est le fils de Léopold II. Ayant pris le titre d’empereur héréditaire d’Autriche en 1804, il fut obligé, le 6 auguste 1806, de renoncer à la couronne d’empereur d’Allemagne et à celle de roi des Romains ; et ce fut à cette dernière époque qu’il prit le nom de François Ier. Ce prince est né en 1768, le 12 février, dix-huit mois avant son gendre Napoléon.

    Ainsi cinquante-cinq empereurs ont régné en Allemagne dans un intervalle d’environ mille six ans, depuis le couronnement de Charlemagne jusqu’au jour où François II prit le nom de François Ier, comme empereur d’Autriche. (Cl.)

    — Le recez de l’empire, du 25 février 1803, apporta de notables changements. La dignité électorale fut accordée à l’archiduc grand-duc de Saltzbourg, au margrave de Bade, au duc de Wurtemberg, au landgrave de Hesse-Cassel. Les électorats de Cologne et de Trêves se trouvèrent supprimés. L’empereur ayant, en 1804, déposé la couronne impériale allemande, il y eut une organisation sous le titre de Confédération du Rhin. Napoléon Bonaparte en fut le protecteur. Cette confédération fut détruite par suite des événements de 1814. Il existe aujourd’hui une Confédération germanique dont les affaires sont confiées à une diète permanente, où figurent, avec le titre de rois, cinq seulement des huit électeurs (Bohême, Prusse, Hanovre, Saxe, Bavière). Les trois électorats ecclésiastiques ont été supprimés. Quatre villes libres (Lubeck, Francfort-sur-le-Mein, siége de la diète, Drôme et Hambourg) ont ensemble une seule voix à la diète, et chacune une voix à l’assemblée générale, composée de trente-neuf membres, ayant ensemble soixante-dix voix inégalement réparties. Parmi les membres de la diète, on compte huit rois, savoir : les cinq anciens électeurs, et les rois de Wurtemberg, de Danemark et des Pays-Bas.

    Clément XI, le dernier pape compris dans le catalogue en tête de cet ouvrage, est mort le 19 mars 1721.

    Innocent XIII (Conti), élu en 1721, mort en 1724.

    Benoît XII (Orsini), élu en 1724, mort en 1730.

    Clément XII (Corsini), élu en 1730, mort le 6 février 1740.

    Benoît XIV (Lambertini), élu en 1740, mort le 4 mai 1758.

    Clément XIII (Rezzonico), élu en 1738, mort en 1769.

    Clément XIV (Ganganelli), élu en 1769, mort le 22 septembre 1774.

    Pie VI (Braschi), élu en 1775, mort à Valence (département de la Drôme), le 29 août 1799.

    Pie VII (Chiaramonti), élu en 1800, mort à Rome le 20 août 1823. (B.)