Annales de pomologie belge et étrangère/Abricot gros hâtif de la Saint-Jean
Abricot gros hâtif de la Saint-Jean.
Cet abricot tient de l’abricot précoce de Duhamel par sa forme, par le facies de son noyau, par l’amertume de son amande et par sa chair d’un blanc jaunâtre. Il a bien aussi quelque rapport avec l’abricot gros blanc commun, mais il en diffère par la saveur de son amande.
Les catalogues anglais et M. André Leroy, d’Angers, avec eux, indiquent cet abricot comme une variété de celui d’Alexandrie. C’est une assertion dont il ne nous a pas été donné de vérifier l’exactitude.
L’arbre n’a rien de particulier dans son port, ses feuilles et ses fleurs. On sait, du reste, qu’on remarque peu de différence entre les divers abricotiers, et qu’il est difficile de déterminer les caractères précis de chaque variété.
Le fruit, ordinairement obrond[1], est quelquefois oblong ; il est d’une grosseur moyenne et a le sillon assez prononcé. La peau est jaune-orange et marbrée d’un rouge-foncé du côté frappé du soleil. La chair est jaunâtre et fine ; dans les années normales, elle est juteuse et sucrée ; mais dans des années comme celle-ci, où les pluies ont été abondantes et les chaleurs tardives, la saveur en est insignifiante ; elle laisse quelques lambeaux au noyau. Celui-ci est brun, ovale, bombé, et l’amande qu’il contient est amère.
Les fruits que nous avons représentés ont été récoltés sur un arbre cultivé en espalier. Ceux que produit le plein-vent se colorent davantage et se couvrent de petites protubérances rouges.
La maturité de l’abricot dont nous nous occupons ici, arrive, en Belgique, du 1er au 15 juillet ; à Paris, du 20 au 30 juin, d’où probablement son nom de gros hâtif de la Saint-Jean.
On cultive cette variété en espalier au midi, si l’on veut en hâter la maturité ; dans les localités favorisées, on tient l’arbre en pyramide ou en haut-vent ; il y acquiert plus de sucre et une saveur plus agréable.
En somme, l’abricot gros hâtif de la Saint-Jean est un fruit excellent, et l’arbre, surtout lorsqu’il est élevé en espalier, est d’une rare fertilité.
- ↑ Pourquoi ne dirions-nous pas obrond pour indiquer ce qui est beaucoup plus rond que long ? De la pratique, où elle est généralement admise, cette expression nous paraît digne de passer dans les dictionnaires, où jusqu’ici elle ne figure pas.