Annales de pomologie belge et étrangère/Cooper’s Large

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Cooper’s Large.

(Downing.)
Synonymies : Cooper’s Large Red American. — Grosse rouge de Cooper. — La délicieuse (Lindley).

(Spécimens récoltés sur espalier.)

La variété connue sous ces noms en Angleterre et aux États-Unis, est encore peu répandue sur le continent européen ; selon Downing, auteur américain, elle aurait été obtenue dans son pays par M. Joseph Cooper, d’un semis de Prune de Monsieur ; bien que ce soit une belle et bonne prune, elle y serait devenue assez rare. Cette variété a été décrite aussi par Lindley, Coxe et Tompson ; mais ces auteurs diffèrent beaucoup dans leurs appréciations. Tompson représente la Cooper’s Large comme un fruit moyen, de la fin de septembre ; Coxe dit que c’est une grosse prune dont la maturité arrive à la fin du mois d’août ; enfin Lindley assure qu’elle mûrit en octobre, en même temps que l’Impératrice.

Toutes ces assertions peuvent se justifier jusqu’à un certain point ; car nous avons récolté cette année, sur un espalier au levant, environ 150 prunes Cooper’s Large, dont une partie mûrit dès la fin du mois d’août, en se succédant en septembre et se prolongeant jusqu’au 15 octobre. C’est pour ce beau fruit un mérite de plus.

Lindley a décrit, sous le nom de la Délicieuse, une prune apportée de New-Jersey en Angleterre, vers 1815, laquelle fut vendue une guinée le plant ; et quoique M. Tompson regarde ce fruit comme identique au Cooper’s Large, il ne diffère pas moins d’opinion avec Lindley, sur quelques points importants.

Les appréciations de Lindley sont plus conformes aux spécimens récoltés par nous et représentés dans ces Annales.

Le fruit est ovale, d’une longueur de 4 à 5 centimètres. La couture est assez large et profonde. Le pédoncule, long et grêle, est attaché presque à fleur du fruit. La peau, du côté du soleil, est rouge-pourpre foncé, plus pâle et un peu jaunâtre du côté de l’ombre.

La chair, jaune et très-juteuse, se détache parfaitement du noyau. La peau s’enlève avec la même facilité. La pulpe est sucrée, relevée, d’un goût excellent. Le noyau est ovale, aplati et pointu aux deux extrémités.

L’arbre est vigoureux ; les rameaux sont longs, grêles, lisses, rouge-brun du côté du soleil. Le vieux bois est gris-clair.

Les feuilles sont très-grandes, ovales ; les bords fortement serretés.

Les fleurs sont moyennes.

Des cultivateurs américains ont prétendu que la Cooper’s Large étant sujette à pourrir sur l’arbre, on en avait abandonné la culture dans plusieurs localités. En 1854, année assez humide en Belgique, nous n’avons rien vu de semblable sur un espalier très-chargé de fruits. Peut-être n’en serait-il pas de même si la variété était cultivée en haut-vent ou en pyramide.

M. Tompson assure que la Cooper’s Large est très-fertile ; d’après notre expérience, nous n’avons pas de peine à le croire.

A. Royer.