Annales de pomologie belge et étrangère/Poire Zéphirin Louis

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Poire Zéphirin Louis.

(Grégoire.)
Syn. : Nouveau Zéphirin.

(Spécimen récolté sur pyramide.)

Cette variété est encore très-nouvelle, sa première production ayant eu lieu en 1849 ; mais comme elle a été mise dans le commerce l’année suivante, il est probable que quelques-uns de nos lecteurs ont déjà été mis à mémé d’apprécier son mérite ; elle provient des semis de M.  Grégoire de Jodoigne, qui l’a dédiée à un de ses fils.

Le fruit est plus que moyen, arrondi en forme de Bergamote, mais un peu turbiné vers le pédoncule. L’épiderme est rude, vert clair, ponctué et panaché de fauve, maculé de noir, ombré de brun-roux autour du calice et coloré de rouge foncé du côté frappé par les rayons solaires ; à l’époque de la maturité il jaunit assez fortement. Le pédoncule, long de 45 millimètres, gros, ligneux, noir, est implanté dans un léger enfoncement. Le calice couronné, demi-clos, occupe une cavité peu profonde et arrondie ; ses divisions sont dressées, brun clair. La chair est blanc jaunâtre, demi-fine, fondante ; son eau est abondante, sucrée, fortement aromatisée ; d’un goût délicieux et tout particulier, participant du Doyenné et de la Bergamote ; ses pepins sont petits, ovales, pointus, brun clair, en majeure partie avortés.

La poire Zéphirin Louis est de première qualité ; sa maturité a lieu vers la fin de décembre et se prolonge jusque vers la fin de janvier.

La description de l’arbre de semis que nous avons donnée en 1850, dans l’Album de Pomologie, ne peut plus guère s’appliquer aux sujets greffés sur franc que nous possédons aujourd’hui ; ceux-ci sont vigoureux et pourraient s’élever aussi bien en haut-vent qu’en pyramide, si leurs branches ne s’inclinaient un peu trop en dessous de l’horizontal et si leurs fruits étaient moins délicats, c’est-à-dire moins sujets à subir les diverses influences atmosphériques.

Ses branches à fruits sont moyennes, grises ; les supports, grêles, rides, gris-brun.

Le bouton à fleur est moyen, ovale, pointu, brun foncé.

Les jeunes rameaux sont gros, longs, flexueux, stries et tortueux. L’épiderme, gris-brun, ordinairement violacé du côté du soleil et au sommet du rameau, est ponctué de grandes et nombreuses lenticelles, ovales, saillantes, gris-blanc et fauves inégalement disséminées sur toute sa surface.

Le gemme est gros, conique, aigu, brun ombré de brun-noir, apprimé à sa base, écarté à son sommet, porté sur un renflement notable ou sur des rudiments de lambourde.

Les mérithalles sont inégaux, courts.

Les feuilles des rameaux sont moyennes, ovales pointues, parfois presque rondes et aiguës, légèrement arquées, planes, à serrature large, profonde et aiguë ; vert sombre. Les feuilles sur lambourde et les secondaires sont lancéolées pointues, finement serretées, d’un vert plus pâle.

Le pétiole, long de 10 à 20 millimètres, est largement canaliculé, vert clair nuancé de rouge.

Les stipules sont filiformes.

Alexandre Bivort.