Anthologie japonaise ; poésies anciennes et modernes/Hyakou-nin-is-syou/Le hameau de la montagne pendant l’hiver

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LE HAMEAU DE LA MONTAGNE
PENDANT L’HIVER




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Yama-zato-va fuyu zo sabisisa masari-keru,
Hito-me mo kusa mo karenu to omoheba[1].


Affreuse est en hiver la solitude du hameau (situé) dans la montagne,

Lorsque je songe (qu’on n’y aperçoit) plus une figure humaine et que les plantes sont desséchées (sur leur tige).

Extrait du Ko-kin-siû. L’auteur, Mina-moto-no Mŭne-yŭki A-son, était fils du prince impérial Itsi-bon Siki-bou-kyô Kore Tada Sin-ô. Le mot かれぬ karenu (pour karenuru), sur lequel repose l’idée principale de la pièce, et dont le sens ordinaire est « se faner, se dessécher, mourir comme un arbre », régit tout à la fois les mots kusa « plante » et hito-me « visage d’homme ». Avec cette dernière expression, il signifie « il y a absence (mort) de visage humain », c’est-à-dire « on ne voit pas une âme ».

  1. Hyakŭ-nin-is-syu, pièce xxvii ; Hito-yo gatari, vol. III, fo 42 ; Si-ka-zen-yô, p. 27.