Atlas universel d’histoire et géographie/VIe siècle avant J.-C.

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VIe siècle avant Jésus-Christ.

Prépondérance des Perses dans la haute Asie. — Fin dé la captivité de Babylone, — Décadence des colonies grecques de l’Asie Mineure. — Puissance des Lydiens. — Renaissance de la civilisation dans la Grèce européenne. — Les Tyrannies remplacent les Oligarchies dans presque toutes les cités. — État florissant des colonies grecques de la Sicile et de l’Italie. — A Rome, abolition de la royauté ; fondation de la République.

599. 1re guerre de Tarquin l’Ancien contre les Sabins. Elle dure 2 ans. Fondation de Camarine par les Syracusains

598. 2e prise de Jérusalem par les Babyloniens ; Joachim est mis à mort. Joachim ou Jéchonias, fils de Joachim, lui succède. Nabuchodonosor le fait prisonnier et l’emmène à Babylone avec un grand nombre de captifs, parmi lesquels le célèbre prophète Ezéchiel.

597. Nabuchodonosor établit roi de Judée Mathanias, oncle paternel de Joachim, et change le nom de ce prince en celui de Sédécias.

Bataille entre Alyatte, roi de Lydie, et Cyaxare, roi des Mèdes. Cette bataille est célèbre par l’éclipsé qui sépara les combattants et amena la paix entre les deux pays. Cette éclipse avait été prédite par Thaïes.

Commencement de la guerre des Etrusques contre Tarquin. Elle dure 9 ans.

596. Athènes est purifiée par Épiménide du crime des Alcméonides.

595. Apriès, roi d’Égypte. Il fait la guerre aux Tyriens et leur enlève Sidon. Alcée et Erinna, amie de Sapho, fleurissent.

594. Archontat de Solon ; il donne des lois à Athènes.

589. A Mitylène, dans l’île de Lesbos, Pittacus reçoit le gouvernement pour 10 ans, malgré le poète Alcée.

Invasion de la haute Italie par les Gaulois, sous la conduite de Bellovèse.

587. Destruction du temple de Jérusalem par Nabuchodonosor II. Fin du royaume de Juda. Le roi Sédécias est emmené en captivité à Babylone avec tout le peuple. Derniers chants de Jérémie. Deux prophètes se rendent célèbres durant la captivité, Ezéchiel et Daniel.

Commencement de la seconde guerre des Sabins contre Tarquin ; elle dure 5 ans et se termine par la soumission de ce peuple.

586. Institution des jeux pythiques.

585. Mort de Périandre, tyran de Corinthe.

582. Fondation d’Agrigente par les habitants de Géla.

581. Fin de la puissance des Cypsélides à Corinthe, avec Psamméticus, petit-fils de Périandre. Établissement de l’oligarchie.

580. Pittacus abdique la tyrannie à Mitylène.

579. Fondation de Lipara par des habitants de Cnide.

578. Meurtre de Tarquin l’Ancien par les fils d’Ancus Martius. — Avènement de l’Étrusque Servius Tullius, 6e roi de Rome. Cens ou dénombrement de la cité. Division du peuple en 6 classes, et répartition des citoyens suivant leur fortune ; impôts proportionnels à la fortune et à l’exercice des droits politiques.

572. Fables écrites en grec par Ésope, esclave originaire de Mésymbrie, en Thrace, mais qui resta longtemps à Samos. Av. J.-C.

571. Commencement de la guerre de Servius contre les Etrusques. Elle dure 20 ans.

570. Susarion de Mégare, auquel on fait remonter les premiers essais de la comédie.

Solon visitant l'Asie Mineure est reçu en Lydie par le jeune Crésus. Solon ira en Égypte, en Chypre, etc.

A Agrigente, Phalaris exerce la tyrannie pendant 16 ou 30 ans.

569. Révolte des Egyptiens contre Apriès, qui avait été défait par les Cyrénéens. Fin de la 26 s dynastie. — Avènement d'Amasis. Ce prince épouse une fille de Psamméticus II, attire de Péluse à Memphis la colonie grecque établie par Psamméticus I, et forme un nouvel établissement à Naucratis. Il fonda aussi à Sais un célèbre édifice consacré à la divinité Neith.

566. Les Spartiates triomphent des Arcadiens Tégéates. — Institution des grandes Panathénées, à Athènes, en l’honneur de Minerve. Elles seront célébrées la 3e année de chaque olympiade.

565. A Athènes, factions de Lycurgue, de Mégaclès, de Pisistrate.

564. Fondation d'Alalie dans l’île de Corse par les Phocéens.

563. Fondation d'Amisus par les Phocéens.

562. Fondation d'Héraclée sur le Pont-Euxin.

561. Mort de Nabuchodonosor II. Son fils Evilmérodach rend la liberté à Jéchonias, captif depuis 37 ans. Ce prince est le Balthasar de Daniel. Il fut tué non par les Perses, mais par son beaupère, gendre de Nabuchodonosor et Mède de naissance. Nous voyons dans le livre de Daniel que le meurtrier se nommait Darius, mais il portait à Babylone le nom chaldéen de Nériglissor.

560. Pisistrate s’empare de l’autorité à Athènes en s’appuyant sur la multitude.

559. Astyage, roi de Médie, est renversé par son petit- fils, le Perse Cyrus. Les Perses substituent leur pouvoir à celui des Mèdes.

Mort de Solon à Athènes, après avoir essayé vainement de s’opposer aux projets de Pisistrate. Occupation de la Chersonèse par Miltiade, fils de Cypsélus.

Pisistrate est chassé d'Athènes par Lycurgue et Mégaclès.

558. Avènement de Crésus au trône de Lydie. Sous ce prince la monarchie lydienne comprenait tout le pays entre l'Hellespont, le Pont-Euxin, le fleuve Halys et le mont Taurus, à l’exception de la Lycie.

556. Pisistrate est rappelé à Athènes par Mégaclès, qui l’oppose à Lycurgue.

555-538. Nabonid, roi de Babylone.

552. Pisistrate est chassé de nouveau d'Athènes par Mégaclès, dont il avait épousé et outragé la fille.

547. Mort vers cette époque d'Anaximandre de Milet, disciple de Thaïes. lia construit une sphère et tracé la lre mappemonde connue. C’est à Anaximandre ou à son disciple Anaximène que l’on rapporte le premier emploi des gnomons ou cadrans solaires, empruntés sans doute aux Assyriens.

545. Fondation de Panticapée, d'Odessus, de Théodosie et de Phanagorée sur la côte méridionale du Pont-Euxin par les Milésiens.

544. Prise de Sardes par Cyrus après une victoire remportée sur Crésus dans une vaste plaine découverte au confluent de l'Hyllus et de l'Hermus, en avant de Sardes[1]. Fin de l’empire lydien.


Av. J.-C.


Conquête de l'Asie Mineure par Harpagus (544-536). Les Grecs de Téos et de Phocée préfèrent abandonner leur patrie plutôt que de subir la loi des Perses. Les Téïens passent en Thrace, où ils fondent la ville d'Abdères, et les Phocéens dans l’île de Corse, où ils restent jusqu'en 535.

Combat de 300 Spartiates contre 300 Argiens. Défaite des Argiens. Cession aux Spartiates de Thyrée et de la Cynurie, que les deux peuples se disputaient depuis plusieurs siècles. Théognis de Mégare, poète gnomique.

543. Développement de la puissance de Carthage. Traité conclu avec Cyrène, par lequel elle possède tout le territoire compris entre les Syrtes.

541. Les Carthaginois pénètrent en Sicile, où ils font des conquêtes importantes ;, sous la conduite de Malée, premier suffète connu.

538. Prise de Babylone par Cyrus. Fin du royaume babylonien. — Soumission volontaire des Phéniciens.

536. Édit de Cyrus qui termine la captivité des Juifs à Babylone et leur permet de retourner dans leur patrie. 42,360 Juifs seulement abandonnent Babylone et retournent à Jérusalem, sous la conduite de Jésus, fils de Josedec, et de Zorobabel, fils de Salathiel. — Apogée de la puissance de Cyrus. Nouvelle organisation de l’empire qui est divisé en 120 satrapies.

Pisistrate ressaisit l’autorité à Athènes. État florissant de cette ville sous sa domination.

535. Après une désastreuse bataille navale livrée aux Étrusques et aux Carthaginois, les Phocéens se retirent les uns à Rhégium, les autres à Marseille, qu’ils agrandissent.

A Athènes, premières tragédies de Thespis.

534. Mort de Servius Tullius assassiné par les émissaires de l'Etrusque Tarquin, son gendre.

Avènement de Tarquin le Superbe, 7e roi de Rome.

Les Juifs jettent les fondements du temple de Jérusalem, dont la construction est suspendue 16 ans par les intrigues des Samaritains.

532. Polycrate, allié d'Amasis, s’empare du pouvoir à Samos. Il est contemporain du philosophe Pythagore, de Samos, et du poëte Anacréon, de Téos.

530. Malée est banni.de Carthage pour avoir été défait en Sardaigne, mais il s’attache l’armée et s’empare de Carthage, où il essaye d’établir la tyrannie ; il est renversé peu de temps après.

Mort de Cyrus tué dans une guerre contre les Massagèles ou les Derbices. Cambyse, l’aîné de ses deux fils, lui succède. Le second, Tanaoxare ou Smerdis, obtient en partage le gouvernement de l'Arménie, de la Médie et du pays des Cadusiens.

528. Mort de Pisistrate. Ses fils Hipparque et Hippias qui lui succèdent imitent la modération de leur père, embellissent Athènes, favorisent les sciences et les arts.

526. Mort d'Amasis, roi d’Égypte. Son fils Psamménit lui succède.

525. Conquête de l’Égypte par Cambyse, roi de Perse.

Guerre des Lacédémoniens et de Polycrate de Samos. »

Les poètes Anacréon et Simonide, de Céos, viennent' à Athènes.

522. Mort de Polycrate de Samos, mis en croix par l’ordre d'Orétès, gouverneur de Sardes.

Cambyse échoue dans une expédition contre les Éthiopiens. Ses cruautés en Égypte. Il fait mettre à mort son frère Smerdis. Il meurt à Agbatane, en Syrie. Les Mages s’emparent du pouvoir et placent l’un d’eux sur le trône, le faux Smerdis. Av. J.-C.

521. Complot de sept seigneurs perses contre la faction mède des Mages. Massacre des Mages et de Smerdis. Une fête annuelle fut établie pour célébrer ce massacre, et on l’observait encore au siècle suivant. Élévation au trône de Darius Ier, fils d'Hystaspe : nouvelle dynastie. Ce prince est peut-être le même qui est désigné dans l’Écriture sous le nom d'Assuérus. — L’empire perse est divisé par Darius en vingt satrapies.

520. Les Perses donnent Samos à Syloson, frère de Polycrate.

Hécatée de Milet, le plus ancien historien grec. — Pythagore de Samos s’établit dans la grande Grèce.

519. Les Platéens se placent eux-mêmes sous la protection d'Athènes.

518. Les Juifs encouragés par les prophètes Aggée et Zacharie reprennent la construction du temple. Darius casse l’édit du mage Smerdis, qui s’y était opposé.

515. Miltiade, fils de Cimon, s’affermit dans la Chersonèse.

514. Hipparque est tué par Harmodius et Aristogiton, pendant la fête des grandes Panathénées.

Victoire de Cléomène, roi de Sparte, sur les Argiens ; belle défense d'Argos par Télésilla.

513. Prise de Babylone révoltée par Darius Ier, après un siège de 18 mois. Cet événement n’est qu’un épisode des nombreuses révoltes qui éclatèrent dans l’empire après la chute du faux Smerdis et qui nous ont été révélées par la fameuse inscription de Behisloun.

512. Darius charge le Grec Scylax de parcourir le bassin de l'Indus.

511. Phrynichus, poëte tragique d'Athènes, disciple de Thespis, introduisit le premier sur la scène tragique les sujets contemporains et les personnages de femme. Il fleurit jusque vers l’an 476. On cite parmi ses tragédies : La Prise de Milet.

510. Hippias, haï des Athéniens à cause de sa tyrannie, est chassé et se retire à la cour du roi de Perse.

Conjuration de Cylon de Crotone contre les Pythagoriciens.

509. Destruction de Sybaris par les Crotoniates que commandait le célèbre athlète Milon.

Rivalité de Clisthène et d'Isagoras à Athènes. Clisthène change la constitution de cette ville, porte le nombre des tribus de 4 à 10, celui des sénateurs de 400 à 500, et donne le droit de cité aux habitants des bourgs qu’il met dans les tribus. — Établissement de l’ostracisme.

Siège d'Ardée par Tarquin le Superbe. Attentat de son fils Sextus sur Lucrèce, femme de Tarquin Collatin. Expulsion de Tarquin le Superbe. Abolition du gouvernement monarchique et établissement de la république. Brutus et Tarquin Collatin sont les deux premiers consuls.

Brutus condamne à mort ses fils convaincus d’avoir conspiré pour ouvrir les portes de Rome à Tarquin. Abdication du consul Tarquin Collatin devenu odieux au peuple par son nom et son opposition au supplice de ses neveux, complices des fils de Brutus. Il est remplacé par Valérius Publicola qui fait passer les lois suivantes : 1° la candidature au consulat est rendue libre ; 2° la peine de mort est portée contre celui qui aspirera à la tyrannie ; 3° la faculté de l’appel au peuple est accordée à tout citoyen contre lequel aura été rendu un jugement portant la peine de mort, du fouet ou même d’une simple amende.

Guerre des Romains contre les Véïens et les Tarquiniens alliés de Tarquin. Brutus et Aruns, fils de Tarquin, succombent dans un combat singulier.


Av. J.-C.

1er traité entre les Romains et les Carthaginois. — A la même époque, ces derniers s’emparent de Panorme, en Sicile, et fondent Lilybée.

508. Isagoras, soutenu par Cléomène, roi de Sparte, expulse Clisthène d'Athènes, mais ayant tenté de renverser le Sénat, il est à son tour expulsé.

Expédition de Darius contre les Scythes, au delà du Danube, qu’il passe près de l’embouchure, mais il ne peut atteindre ses ennemis et repasse le Danube sur un pont dont il avait confié la garde aux Grecs qui l’avaient construit.

Seconde guerre pour rétablir Tarquin. Porsenna. Les Romains vaincus au pied du Janicule. Horatius Coclès.

507. Les Athéniens repoussent les efforts des Spartiates, des Béotiens, des Chalcidiens,des Ëginètes, coalisés contre eux, chassent de l'Attique les Spartiates et leur roi Cléomène qui soutenaient Isagoras, défont les Béotiens, se vengent des Chalcidiens, font la conquête de l’île d'Eubée et y envoient une colonie de 4000 hommes.

Mucius Scævola essaye d’assassiner Porsenna, qui traite avec les Romains. Aventure de Clélie.

506. Soumission de Périnthe, d’une partie de la Thrace et des Péoniens par Mégabyse, général de Darius.

Miltiade soumet les Cyclades. Guerre d'Athènes contre les Ëginètes. Construction d’une flotte avec le produit des mines du Laurium, par le conseil de Thémistocle.

505-499. 3e guerre pour rétablir les Tarquins, elle est faite contre les Sabins.

503. Vers cette époque, philosophes célèbres : Heraclite d’Éphèse, de l’école d'Ionie, Parménide d’Élée, disciple de Xénophane de Colophon et maître d'Empédocle et de Zénon d’Élée.

Aristagoras, avec l’appui du satrape Artapherne, tente de rétablir dans Naxos quelques nobles chassés par le parti populaire. Rivalité d' Aristagoras et du Perse Mégabate qui fait échouer l’entreprise. Aristagoras redoutant la colère de Darius se rend indépendant des Perses et fait révolter l'Ionie.

501. Aristagoras sollicite des secours de Sparte et d'Athènes ; repoussé par Cléomène, roi de Sparte, il entraîne dans son parti les Athéniens et les Érétriens qui lui fournissent des navires.

Épicharme, premier poëte comique grec en Sicile.

Vers cette époque, la révolution démocratique qui se préparait depuis longtemps en Grèce s’accomplit enfin. Dans presque toutes les villes de la péninsule, la tyrannie fut abolie et le gouvernement démocratique s’établit, surtout dans les États arcadiens, achéens, ioniens, arnéens, c’est-à-dire dans une partie du Péloponnèse et de la Grèce centrale. L’aristocratie ou l’oligarchie prévalut dans les États doriens et thessaliens, c’est-à-dire dans l’autre partie du Péloponnèse et dans une partie considérable de la Thessalie.

  1. 1. On a donné à tort à cette bataille le nom de Thimbree, qui se trouve bien plus à l'E.