Au-dessus de la mêlée/Jaurès

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Au-dessus de la mêléeLibrairie Paul Ollendorff (p. 151-163).

XVII

JAURÈS


Il se livre sous nos yeux des batailles où meurent des milliers d’hommes, sans que leur sacrifice ait parfois d’influence sur l’issue du combat. Et la mort d’un seul homme peut être, en d’autres cas, une grande bataille perdue pour toute l’humanité. Le meurtre de Jaurès fut un de ces désastres.

Que de siècles il avait fallu, que de riches civilisations du Nord et du Midi, du présent, du passé, répandues et mûries dans la bonne terre de France, sous le ciel d’Occident, pour produire une telle vie ! Et quand le hasard mystérieux qui combine les éléments et les forces réussira-t-il un second exemplaire de ce bon génie ?

Jaurès offre un modèle, presque unique dans les temps modernes, d’un grand orateur politique qui est, en même temps, un grand penseur, joignant une vaste culture à une observation pénétrante et la hauteur morale à l’énergie de l’action. Il faut remonter jusqu’à l’antiquité pour retrouver un pareil type humain. À la fois soulevant les foules et enchantant l’élite, versant à pleines mains son génie généreux non seulement dans ses discours, dans ses traités sociaux, mais dans ses livres d’histoire, dans ses œuvres de philosophie[1], et partout laissant sa marque, le sillon de son labeur robuste et la semence de son esprit novateur. Souvent je l’ai entendu à la Chambre, dans les congrès socialistes, dans les assemblées pour la défense des peuples opprimés ; il m’a même fait l’honneur de présenter mon Danton au peuple de Paris. Je revois sa grosse figure calme et joyeuse de bon ogre barbu, ses yeux petits, vifs et riants, dont le regard lucide savait en même temps suivre le vol des idées et observer les gens ; je le revois sur l’estrade, allant de long en large, les bras derrière le dos, à pas lourds, comme un ours, et se tournant brusquement pour lancer à la foule, de sa voix monotone et cuivrée, comme une trompette aiguë, de ces mots martelés qui s’en allaient frapper jusqu’aux places les plus hautes des vastes amphithéâtres, et qui touchaient au cœur, qui par toute la salle faisaient bondir l’âme de tout un peuple uni dans la même émotion. Et quelle beauté de voir parfois ces multitudes de prolétaires, soulevées par les grands rêves que Jaurès évoquait des horizons lointains, — dans la voix de leur tribun buvant la pensée grecque !

De tous les dons de cet homme, le plus essentiel fut d’être essentiellement un homme, — non l’homme d’une profession, d’une classe, d’un parti, d’une idée — mais un homme complet, harmonieux et libre. Rien ne l’enfermait ; mais il enfermait tout en lui. Les manifestations les plus hautes de la vie trouvaient ici leur confluent. Son intelligence avait le besoin de l’unité[2] ; son cœur avait la passion de la liberté[3]. Et ce double instinct le défendait en même temps du despotisme de parti et de l’anarchie. Son esprit cherchait à tout étreindre, non pas pour le contraindre, mais pour l’harmoniser. Surtout, il avait le génie de voir l’ « humain » en toute chose. Son pouvoir de sympathie universelle se refusait également à la négation étroite et à l’affirmation fanatique. Toute intolérance lui faisait horreur[4].

S’il se mettait à la tête d’un grand parti de révolte, c’était avec la pensée « d’épargner, comme il dit, à la grande œuvre de la révolution prolétarienne l’écœurante et cruelle odeur de sang, de meurtre et de haine, qui est restée attachée à la Révolution bourgeoise. À l’égard de toutes les doctrines, » il réclamait, en son nom et au nom de son parti, « le respect de la personnalité humaine et de l’esprit qui se manifeste en chacune d’elles. » (1910). Le seul sentiment de l’antagonisme moral qui existe entre les hommes, même sans lutte apparente, des barrières invisibles qui s’opposent à la fraternité humaine, lui était douloureux. Il ne pouvait lire les paroles du cardinal Newman sur le gouffre de la damnation qui est, dès cette vie, ouvert entre les hommes, « sans avoir, disait-il, une sorte de cauchemar… Il voyait l’abîme prêt à se creuser sous les pas de tous ces êtres humains, misérables et fragiles, qui se croient reliés par une communauté de sympathie et d’épreuves » ; et il en souffrait jusqu’à l’obsession.

C’est à combler cet abîme d’incompréhension qu’il s’appliqua, toute sa vie. Il eut cette originalité, tout en étant le porte-parole des partis les plus avancés, de se faire le médiateur perpétuel entre les idées aux prises. Il cherchait à les associer toutes au service du bien et du progrès communs. En philosophie, il unissait idéalisme et réalisme : en histoire, présent et passé ; en politique, l’amour de sa patrie et le respect des autres patries[5]. Il se gardait bien, comme tels fanatiques qui se disent libres penseurs, de proscrire ce qui fut, au nom de ce qui sera. Loin de la condamner, il revendiquait la pensée de tous ceux qui avaient lutté, dans les siècles disparus, à quelque parti qu’ils eussent appartenu. — « Nous avons, disait-il, le culte du passé. Ce n’est pas en vain que tous les foyers des générations humaines ont flambé ; mais c’est nous qui marchons, qui luttons pour un idéal nouveau, c’est nous qui sommes les vrais héritiers du foyer des aïeux, nous en avons pris la flamme, vous n’en avez gardé que la cendre. » (Janvier 1909). — Nous saluons, écrivait-il encore dans son Introduction à l’Histoire socialiste de la Révolution, où il tâche, comme il dit, à « réconcilier Plutarque, Michelet et Karl Marx, nous saluons avec un égal respect tous les héros de la volonté. L’histoire (même conçue comme une étude des formes économiques) ne dispensera jamais les hommes de la vaillance et de la noblesse individuelles. Le niveau moral de la société de demain sera marqué par la hauteur morale des consciences d’aujourd’hui. Proposer en exemple tous les combattants héroïques qui, depuis un siècle, ont eu la passion de l’idée et le sublime mépris de la mort, c’est donc faire œuvre révolutionnaire ». — Ainsi, dans tout ce qu’il touche, il rétablit la généreuse synthèse de toutes les forces de la vie, il impose partout sa grande vue panoramique de l’univers, le sens de l’unité multiple et mouvante des choses. Cet équilibre admirable d’éléments innombrables suppose chez celui qui le réalise une magnifique santé du corps et de l’esprit, la maîtrise de l’être. Jaurès la possédait ; et par là, il était le pilote de la démocratie européenne.

Qu’il voyait loin et clair ! Plus tard, quand on refera le grand procès de la guerre de ce temps, il y apparaîtra comme un témoin redoutable. Que n’a-t-il pas prévu ! Qu’on feuillette ses discours, depuis plus de dix ans[6] ! Il est encore trop tôt pour citer, au milieu du combat, telles de ses dépositions vengeresses, devant l’avenir. Rappelons seulement, dès 1905, son angoisse de la guerre monstrueuse qui vient[7] ; — sa hantise « du conflit tantôt sourd, tantôt aigu, toujours profond et redoutable, de l’Allemagne et de l’Angleterre » (18 novembre 1909)[8] ; — sa dénonciation des menées occultes de la finance et de la diplomatie européennes, que favorise « l’engourdissement de l’esprit public » ; — son cri d’alarme contre les « mensonges sensationnels de la presse, dirigée souvent par le capital véreux et qui par calcul financier ou par délirant orgueil, sème la panique et la haine et se joue cyniquement du destin de millions d’hommes » ; — ses paroles méprisantes pour ceux qu’il nommait « les maquignons de la patrie »  ; — sa nette appréciation de toutes les responsabilités[9] ; — sa prévision de l’attitude domestiquée que garderait, en cas de guerre, la social-démocratie allemande, à la face de laquelle il étale (au congrès d’Amsterdam, 1904), le miroir de sa faiblesse orgueilleuse, son manque de tradition révolutionnaire, son manque de force parlementaire, son « impuissance formidable[10] » ; — sa prévision de l’attitude que certains chefs du socialisme français, que Jules Guesde, entre autres, prendrait dans le combat entre les grands États[11] : — et, plus loin que la guerre, sa prévision des conséquences prochaines ou lointaines, sociales et mondiales, de cette mêlée des peuples…

Qu’aurait-il fait, s’il avait vécu ? Le prolétariat européen avait les yeux sur lui ; il avait foi en lui, comme le dit Camille Huysmans, dans le discours prononcé sur sa tombe, au nom de l’Internationale ouvrière[12]. Il n’y a aucun doute qu’après avoir combattu la guerre jusqu’à ce que tout espoir fût perdu de l’empêcher, il ne se serait incliné loyalement devant le devoir commun de la défense nationale et qu’il n’y aurait pris part, de toute son énergie. Il l’avait proclamé, au congrès de Stuttgart (1907), en plein accord sur ce point avec Vandervelde et Bebel : « Si une nation, disait-il, en quelque circonstance que ce fût, renonçait d’avance à se défendre, elle ferait le jeu des gouvernements de violence, de barbarie et de réaction… L’unité humaine se réaliserait dans la servitude, si elle résultait de l’absorption des nations vaincues par une nation dominatrice. » Et, de retour à Paris, rendant compte du congrès aux socialistes français (7 septembre 1907, au Tivoli Vaux-Hall), il leur imposait comme un double devoir, la guerre à la guerre, tant qu’elle n’est qu’une menace encore, à l’horizon, et, à l’heure de la crise, la guerre pour la défense de l’indépendance nationale. Ce grand Européen était un grand Français[13]. — Mais il est sûr aussi que le devoir patriotique, accompli fermement, ne l’eût pas empêché de maintenir son idéal humain, et de guetter, en veilleur vigilant, toute occasion de rétablir l’unité déchirée. Certes, il n’eût jamais laissé aller le vaisseau du socialisme à la dérive, comme ses débiles successeurs.


Il a disparu. Mais comme les splendides lueurs qui suivent le coucher du soleil, rayonnent au-dessus de l’Europe sanglante d’où monte le crépuscule, les reflets de son lumineux génie, sa bonté dans l’âpre lutte, son optimisme indestructible dans les désastres mêmes.

Une page de lui, — page immortelle, qu’on ne peut lire sans émotion, — représente le bon Alcide, Héraklès après ses travaux, se reposant sur la terre maternelle :

« Il y a des heures, dit-il, où nous éprouvons à fouler la terre une joie tranquille et profonde, comme la terre elle-même… Que de fois, en cheminant dans les sentiers, à travers champs, je me suis dit tout à coup que c’était la terre que je foulais, que j’étais à elle, qu’elle était à moi ; et, sans y songer, je ralentissais le pas, parce que ce n’était point la peine de se hâter à sa surface, parce qu’à chaque pas je la sentais et je la possédais tout entière, et que mon âme, si je puis dire, marchait en profondeur. Que de fois aussi, couché au revers d’un fossé, tourné au déclin du jour vers l’Orient d’un bleu doux, je songeais tout à coup que la terre voyageait, que, fuyant la fatigue du jour et les horizons limités du soleil, elle allait, d’un élan prodigieux, vers la nuit sereine et les horizons illimités, et qu’elle m’y portait avec elle ; et je sentais dans ma chair, aussi bien que dans mon âme, et dans la terre même comme dans ma chair, le frisson de cette course, et je trouvais une douceur étrange à ces espaces bleus qui s’ouvraient devant nous sans un froissement, sans un pli, sans un murmure. Oh ! combien est plus profonde et plus poignante cette amitié de notre chair et de la terre que l’amitié errante et vague de notre regard et du ciel constellé ! Et comme la nuit étoilée serait moins belle à nos yeux, si nous ne nous sentions pas en même temps liés à la terre ! … »

Il est rentré dans la terre, — cette terre qui était à lui, cette terre à qui il était. Ils ont repris possession l’un de l’autre. Mais son esprit à présent la réchauffe et l’humanise. Sous les torrents de sang répandus sur sa tombe germent la vie nouvelle et la paix de demain. La pensée de Jaurès aimait à répéter, avec le vieil Héraclite, que rien ne peut interrompre le flot continu des choses et que « la paix n’est qu’une forme, un aspect de la guerre, la guerre n’est qu’une forme, un aspect de la paix, et ce qui est lutte aujourd’hui est le commencement de la réconciliation de demain. »

R. R.
Journal de Genève, 2 août 1915.

NOTES

De la page 5 (LETTRE à GERHART HAUPTMANN)

La lettre à Gerhart Hauptmann, écrite après la ruine de Louvain et dans l’émotion de la première nouvelle, a été provoquée par un article retentissant de Hauptmann, paru peu de jours avant. Il y repoussait l’accusation de barbarie lancée contre l’Allemagne, et la retournait… contre la Belgique. L’article se terminait par ces lignes :

«… Je donne à M. Maeterlinck l’assurance que personne en Allemagne ne songe à imiter les actes de sa « nation civilisée ». Nous préférons être et rester les barbares allemands, pour lesquels les femmes et les enfants de nos adversaires son sacrés. Je peux lui assurer que nous ne massacrerons et ne martyriserons jamais lâchement des femmes et des enfants belges. Nos témoins sont aux frontières ; le socialiste à côté du bourgeois, le paysan à côté du savant, le prince à côté de l’ouvrier ; et tous combattent avec une pleine conscience pour un noble et riche trésor national, pour des biens intérieurs et extérieurs qui servent et au progrès et à l’ascension de l’humanité. »



De la page 25 (AU-DESSUS DE LA MÊLÉE.)

Mes adversaires n’ont pas manqué d’utiliser ce texte pour m’attribuer des sentiments de mépris à l’égard des races d’Asie et d’Afrique. — Cette accusation est d’autant moins fondée que j’ai parmi les intellectuels d’Asie de précieuses amitiés, avec qui je suis resté en communion épistolaire, durant cette guerre ; et ces amis se sont si peu trompés sur ma véritable pensée qu’un d’eux, un des principaux écrivains hindous ; Ananda K. Coomaraswamy, m’a dédié une admirable étude parue dans The New Age (24 décembre 1914), et intitulée : Une Politique mondiale pour les Indes. — Mais :

1o — Les troupes d’Asie, recrutées parmi des races professionnelles de la guerre, ne représentent nullement la pensée de l’Asie, comme le déclare lui-même Coomaraswamy.

2o — L’héroïsme des troupes d’Afrique et d’Asie n’est pas en cause. On n’avait pas besoin des hécatombes qui en ont été faites depuis un an pour admirer leur magnifique dévouement.

3o — Quant à la barbarie, je me plais à reconnaître que désormais « les peaux blanches » n’ont plus de reproche à faire aux « peaux noires, rouges ou jaunes. »

4o — Ce n’est pas à celles-ci que mon blâme s’adresse, c’est à celles-là. Avec autant de vigueur qu’il y a quatorze mois, je dénonce aujourd’hui encore la politique à courte vue qui a introduit l’Afrique et l’Asie[14] dans les luttes de l’Europe. L’avenir se chargera de me donner raison.
R. R.
  1. Son principal ouvrage philosophique est sa thèse de doctorat : La réalité du monde sensible (1891) De la même année est son autre thèse (thèse latine) : Des origines du socialisme allemand, où il remonte au socialisme chrétien de Luther.

    Sa grande œuvre historique est son Histoire socialiste de la Révolution, — Très intéressante, sa discussion avec Paul Lafargue sur l’Idéalisme et le matérialisme dans la conception de l’histoire.

  2. « Le besoin de l’unité est le plus profond et le plus noble de l’esprit humain ». (La réalité du monde sensible, 1891).
  3. « Il faut encore apprendre à cette jeune démocratie le goût de la liberté. Elle a la passion de l’égalité ; elle n’a pas, au même degré, la notion de la liberté, qui est beaucoup plus difficile et beaucoup plus longue à acquérir. Il faut donner aux enfants du peuple, par un exercice suffisamment élevé de la faculté de penser, le sentiment de la valeur de l’homme et par conséquent du prix de la liberté, sans laquelle l’homme n’est pas. » (Aux instituteurs, 15 janvier 1888).
  4. « Pour moi, non seulement je n’ai jamais fait appel à la violence contre des croyances, quelles qu’elles soient, mais je me suis toujours abstenu envers elles de cette forme de violence qui s’appelle l’insulte… L’insulte exprime la révolte débile et convulsive plus que la liberté de la raison… » (1901).
  5. « La vraie formule du patriotisme, c’est le droit égal de toutes les patries à la liberté et à la justice, c’est le devoir pour tout citoyen d’accroître en sa patrie les forces de liberté et de justice… Misérables patriotes qui, pour aimer et servir un pays, ont besoin de ravaler les autres, les autres grandes forces morales de l’humanité ! » (1905).
  6. Ou les extraits qu’en donne Charles Rappoport, dans son livre excellent : Jean Jaurès, l’homme, le penseur, le socialiste, (1915, Paris, à l’Émancipatrice), avec une préface d’Anatole France. — À ce livre se réfèrent les indications de pages dans les notes qui suivent.

    À lire aussi la brochure de René Legand : Jean Jaurès.

  7. Rappoport, op. cit., p. 70-77.
  8. Rappoport, p. 234.
  9. « Chaque peuple, disait-il dans son discours de Vaise (près de Lyon), le 25 juillet 1914, six jours avant sa mort, « chaque peuple parti à travers les rues de l’Europe avec sa petite torche à la main ; et maintenant, voilà l’incendie… »
  10. Rappoport, p. 61.
  11. Rappoport, p. 369-70.
  12. « Nous sommes, à travers le monde, dix millions d’ouvriers organisés, pour lesquels le nom de Jaurès incarnait l’aspiration la plus noble et la plus complète… Je me rappelle ce qu’il fut pour les ouvriers des autres pays. Je vois encore les délégués étrangers attendre qu’il eût parlé pour fixer leur opinion décisive ; et même quand ils n’étaient pas d’accord avec lui, ils aimaient à se rapprocher de sa conception… Il était plus que la Parole. Il était la Conscience… »
  13. Qui a parlé plus noblement que lui de la France éternelle, « la vraie France, qui n’est pas résumée dans une époque et dans un jour, ni dans le jour d’il y a des siècles, ni dans le jour d’hier, mais la France tout entière, dans la succession de ses jours, de ses nuits, de ses aurores, de ses crépuscules, de ses montées, de ses chutes, et qui, à travers toutes ces ombres mêlées, toutes ces lumières incomplètes et toutes ces vicissitudes, s’en va vers une pleine clarté qu’elle n’a pas encore atteinte, mais dont le pressentiment est dans sa pensée ! » (1910).

    Voir le tableau magistral qu’il fait de l’histoire française, et son magnifique éloge de la France, dans la conférence de 1905, qu’il fut empêché de prononcer à Berlin et que lut à sa place Hubert Fischer.

  14. (Il est bien entendu que ces dénominations d’Asie et d’Afrique n’ont pas un caractère géographique, mais ethnologique. La Turquie n’est pas, n’a jamais été européenne ; et c’est une question de savoir jusqu’à quel point le sont certaines des puissances Balkaniques.)