Au Printemps (André Fontainas)

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Parnasse de la Jeune BelgiqueLéon Vanier, éditeur (p. 52-53).


Au Printemps


Printemps jeune et doux, ton retour caresse
xxxxMollement notre paresse ;

Le soleil naissant grise le cerveau.
xxxxComme un flot de vin nouveau,

Voici les bourgeons pointant sur les branches,
xxxxQui s’ouvrent par avalanches ;

Et c’est le Printemps qui revient, le temps
xxxxDes délires palpitants.

Ô salut, saison consolante et brève
xxxxQui renouvelles le rêve ;

Salut blond poète, amoureux pensif,
xxxxÔ religieux lascif,


Printemps qui, joyeux, comme des étoffes,
xxxxDéroules l’or de tes strophes !

Clair printemps qui fais rire, triomphants,
xxxxLes cheveux blonds des enfants,

Printemps ébloui de tes splendeurs même,
xxxxTendre et céleste poème,

Fraîche éclosion, chant divin du sang
xxxxDe l’Amour éblouissant,

Printemps, qui n’as pas tout le charme encore
xxxxDe la Vierge que j’adore !