Bepred Breizad/Au Revoir !
Au revoir, Marie, ma douce ! — au revoir ! je vais à l’instant, là-bas, sous les remparts, — mourir pour la défense de mon pays ! —
De tous côtés tonnent les canons, — de tous côtés sonnent les trompettes ; — il faut aller, de bon cœur, — et sans peur, comme un vrai Breton ! —
Oui, j’irai d’un cœur joyeux, — au premier rang, la tête haute ; — je mourrai sans regret pour mon Dieu, — pour mon pays et pour mon Monarque ! —
Adieu, adieu pour ce monde, — où nous ne devons plus nous revoir ; — nous nous retrouverons un jour dans le ciel, — avec tous les bons soldats de la foi ! —
Les boulets au-dessus de ma tête, — sifflent dans l’air, en passant, — les remparts sont tout en feu, — de tous côtés je vois des morts ! —
Voici, voici le jour des noces ! — mon sang, à moi, est le vin rouge du festin, — et le canon et le clairon — nous tiendront lieu de Biniou ! —
Viens donc, viens, ô mon petit cœur, — que je passe à ton doigt charmant — l’anneau conjugal, — plus beau que celui de Reine. —
Adieu encore, adieu pour dans ce monde ! — souviens-toi toujours du soldat — mort pour son pays et sa foi, — comme tout bon fils de Breiz ! —