Bepred Breizad/Le Pré fauché
Voilà le pré fauché ! hier, quand je passai, — c’était plaisir devoir, dans l’herbe, les fleurettes, — aux yeux si animés, si riches de couleurs ; — et d’écouler les grillons qui leur chantaient leurs chansons ! —
Il y en avait là de toute dimension et aussi de toute couleur, — de bleues, de jaunes, de rouges et de blanches ; — et toutes étaient joyeuses, après les mauvais jours, — et levaient si gentiment la tête, quand je passais ! —
De beaux papillons, des scarabées d’or — et des mouches bleues et rouges leur faisaient la cour ; — le soleil leur souriait, le beau soleil béni, — et tout autour les oiseaux chantaient sur les arbres —
Hélas ! ce matin un faucheur impitoyable — vint avec sa faux, et, sans regret ni pitié, — l’homme sans cœur les a toutes fauchées ! — Ah ! mon cœur en est plein de tristesse ! —
Je sais un autre Faucheur, son nom est la Mort, — qui fauche parmi les hommes et sème partout la désolation ; — jeunes et vieux, un jour il nous abattra tous, tous ! — Je ne le crains nullement, il peut venir quand il voudra ! —