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Bepred Breizad/Tina, la Fille du Meunier

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Bepred Breizad — Toujours Breton
J. Haslé (p. 87-89).


TINA,


LA FILLE DU MEUNIER.




Connaissez-vous Tina Kerc’hoant, — la fille du meunier, la belle fille, — si bien mise les dimanches, — et qui danse si légère aux pardons ? —

Voilà la jeune fille mariée. — Et qui pensez-vous qu’elle a épousé ? — Celui qui l’aimait comme son œil, — Laouik du moulin de Rosmad ? —

Nou ! elle a eu un imbécile, — riche et parlant le français, — et voilà brisé par la douleur — le cœur du meunier qui l’aime ! —

Laouik est aimant, — bon travailleur, un garçon vigoureux : — mais l’autre a de l’argent : — et voilà comme Tina s’est vendue ! —

Laouik lui parlait d’amour : — l’autre lui parlait de biens : — avec de beaux habits, de l’argent et de l’or, — il a séduit la pauvre fille ! —

Ma malédiction rouge sur les richesses, — qui tournent la tête aux pauvres jeunes filles ! — Mieux vaut de l’amour une poignée — que de l’argent et de l’or plein un four !  — [1].

  1. Proverbe bien connu en Basse-Bretagne. —