Bepred Breizad/Tina, la Fille du Meunier
Connaissez-vous Tina Kerc’hoant, — la fille du meunier, la belle fille, — si bien mise les dimanches, — et qui danse si légère aux pardons ? —
Voilà la jeune fille mariée. — Et qui pensez-vous qu’elle a épousé ? — Celui qui l’aimait comme son œil, — Laouik du moulin de Rosmad ? —
Nou ! elle a eu un imbécile, — riche et parlant le français, — et voilà brisé par la douleur — le cœur du meunier qui l’aime ! —
Laouik est aimant, — bon travailleur, un garçon vigoureux : — mais l’autre a de l’argent : — et voilà comme Tina s’est vendue ! —
Laouik lui parlait d’amour : — l’autre lui parlait de biens : — avec de beaux habits, de l’argent et de l’or, — il a séduit la pauvre fille ! —
Ma malédiction rouge sur les richesses, — qui tournent la tête aux pauvres jeunes filles ! — Mieux vaut de l’amour une poignée — que de l’argent et de l’or plein un four ! — [1].
- ↑ Proverbe bien connu en Basse-Bretagne. —