Bible Crampon 1923/Baruch

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Traduction par Augustin Crampon.
Texte établi par Société de S. Jean l’Évagéliste, Desclée..



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LIVRE DE BARUCH

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PREMIÈRE PARTIE.

[I. 1 — III, 8.]

CONFESSION DES PÉCHÉS ET PRIÈRE DU PEUPLE.

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1. Chap. i, 1-15a : Introduction historique.Titre (i, 1. 2). Lecture du livre devant les exilés (i, 3-5). Envoi d’argent à Jérusalem, recommandations (i, 6-13). Invitation à lire le livre saint confié aux messagers (i, 14, 15a).[1]


Voici les paroles du livre qu’écrivit Baruch, fils de Nérias, fils de Maasias, fils de Sédécias, fils de Sédéï, fils de Helcias, à Babylone, 2la cinquième année[2], le septième jour du mois, au temps où les Chaldéens avaient pris Jérusalem et l’avaient brûlée. 3Baruch lut les paroles de ce livre aux oreilles de Jéchonias, fils de Joakim, roi de Juda, et aux oreilles de tout le peuple qui était venu pour entendre ce livre, 4aux oreilles des grands et des fils des rois, et aux oreilles des anciens, et aux oreilles de tout le peuple, du plus petit jusqu’au plus grand, de tous ceux qui habitent à Babylone, près du fleuve Sodi[3]. 5En l’entendant, ils pleuraient, jeûnaient et priaient le Seigneur. 6Et ils recueillirent de l’argent, selon que chacun[4] put en donner suivant ses moyens. 7Et ils l’envoyèrent à Jérusalem, à Joakim, fils de Helcias, fils de Salom, le prêtre, aux autres prêtres et à tout le peuple qui se trouvait avec lui à Jérusalem. 8Baruch avait alors recouvré[5] les ustensiles de la maison du Seigneur qui avaient été emportés du Temple, pour les renvoyer au pays de Juda, le dixième jour du mois de Sivan, ustensiles en argent qu’avait fait faire Sédécias, fils de Josias, roi de Juda, 9après que Nabuchodonosor, roi de Babylone, eut enlevé de Jérusalem Jéchonias, les princes, les otages, les grands et le peuple du pays, et les eut emmenés à Babylone. 10Ils dirent[6] : “Voici que nous vous envoyons de l’argent ; achetez avec cet argent des victimes pour les holocaustes et les sacrifices d’expiation, et de l’encens ; faites aussi des oblations, et offrez-les sur l’autel du Seigneur, notre Dieu. 11Priez pour la vie de Nabuchodonosor, roi de Babylone, et pour la vie de Baltassar, son fils, afin que leurs jours sur la terre[7] soient comme les jours du ciel ; 12et le Seigneur nous donnera la force ; il fera briller la lumière à nos yeux ; nous vivrons à l’ombre de Nabuchodonosor, roi de Babylone, et à l’ombre de Baltassar, son fils ; nous les servirons de longs jours et nous trouverons grâce devant eux. 13Priez aussi pour nous le Seigneur notre Dieu, parce que nous avons péché contre le Seigneur notre Dieu, et que la colère du Seigneur et son courroux ne se sont pas détournés de nous jusqu’à ce jour. 14Lisez ce livre que nous vous envoyons pour qu’on en fasse la lecture publique dans la maison du Seigneur, les jours de fête et les jours d’assemblée.

15Et vous direz :[8]
2. Chap. i, 15b-ii, 10 : Confession des péchés.Confusion pour le péché (i, 15b-18). Perpétuité de ce péché (i, 19, 20) ; obstination (i, 21, 22). Accomplissement des promesses de châtiment (ii, 1-3) ; humiliation (ii, 4 5). Pas de prière pour toucher Dieu (ii, 6-10).

Au Seigneur notre Dieu appartient la justice,
à nous la confusion du visage,
comme on le voit aujourd’hui,
pour les hommes de Juda
et les habitants de Jérusalem,
16pour nos rois et nos princes,
pour nos prêtres et nos prophètes,
et pour nos pères.
17Nous avons péché devant le Seigneur[9]
18et nous lui avons désobéi.
Nous n’avons pas écouté la voix du Seigneur notre Dieu,
en suivant les commandements du Seigneur,
qu’il a donnés devant nous.

19Depuis le jour où le Seigneur a tiré nos pères
du pays d’Égypte, jusqu’aujourd’hui,
nous avons été indociles envers le Seigneur notre Dieu,
et, dans notre folie[10] nous nous sommes détournés,
pour ne pas entendre sa voix.
20Aussi, comme on le voit en ce jour,
de grands malheurs[11] se sont attachés à nous,
ainsi que la malédiction que le Seigneur a prononcée,
par l’intermédiaire de Moïse, son serviteur,
qui a fait sortir nos pères du pays d’Égypte,
pour nous donner un pays où coulent le lait et le miel.

21Nous n’avons pas écouté la voix du Seigneur, notre Dieu,
selon toutes les paroles des prophètes,
qu’il a envoyés vers nous.
22Et nous sommes allés, chacun selon l’inclination de son cœur méchant,
servir des dieux étrangers,
faire le mal sous les yeux du Seigneur notre Dieu.



C’est pourquoi le Seigneur, notre Dieu, a accompli sa parole,
qu’il avait prononcée contre nous,
contre nos juges qui ont jugé Israël,
contre nos rois, contre nos chefs,
et contre tous les hommes d’Israël et de Juda,[12]
2nous menaçant de faire venir sur nous de grandes calamités,
telles qu’il n’en a pas existé sous tout le ciel
comme il en a existé à Jérusalem,
selon ce qui est écrit[13] dans la loi de Moïse,
3savoir, que nous mangerions chacun la chair de son fils,
et chacun la chair de sa fille[14].
4Et il les a mis sous la main de tous les rois qui nous entourent,
pour être un objet d’opprobre et de stupéfaction,
pour tous les peuples
au milieu desquels le Seigneur nous a dispersés.
5Et nous avons été assujettis au lieu de commander[15],
parce que nous avons péché contre le Seigneur, notre Dieu,
en n’obéissant pas à sa voix.

6Au Seigneur, notre Dieu, appartient la justice,
à nous et à nos pères la confusion du visage,
comme on le voit en ce jour.
7Tous ces maux dont le Seigneur nous avait parlé à notre sujet
sont venus sur nous.[16]
8Et nous n’avons pas prié la face du Seigneur
de faire revenir chacun de nous[17]
des pensées de son cœur mauvais.
9Aussi le Seigneur a veillé sur le mal,
et le Seigneur l’a fait venir sur nous ;
car le Seigneur est juste dans toutes les œuvres
qu’il nous a commandées.[18]
10Et nous n’avons pas écouté sa voix,
en observant les préceptes du Seigneur,
qu’Il a mis devant nous.

3. Chap. ii, 11 — iii, 8 : Prière en vue de la délivrance.Que la colère du Dieu tout-puissant, se détourne de son peuple (ii, 11-13) ! Il y va de son honneur même (ii, 14-18). Sans doute il n’a fait qu’exécuter ses menaces (ii, 19-23), en frappant son peuple (ii, 24-26). Mais il a aussi prévu que, sur la terre d’exil, son peuple reviendrait à lui (ii, 27-33) et obtiendrait grâce (ii, 34, 35). En fait Israël revient vers son Dieu : que celui-ci s’en souvienne (iii, 1-8) !

11Et maintenant, Seigneur, Dieu d’Israël,
qui avez fait sortir votre peuple du pays d’Égypte
par une main forte, par des miracles et des prodiges,
avec une grande puissance et un bras élevé,
et qui vous êtes fait un nom, comme on le voit en ce jour,
12nous avons péché, nous avons fait des actes impies,
nous avons commis l’iniquité, Seigneur notre Dieu,
à propos de tous vos préceptes.
13Que votre colère se détourne de nous,
puisque nous ne sommes plus qu’un faible reste parmi les nations,
où vous nous avez dispersés !

14Exaucez, Seigneur, notre prière et notre supplication ;
délivrez-nous à cause de vous-même,
et faites-nous trouver faveur devant ceux qui nous ont déportés :
15afin que toute la terre sache que vous êtes le Seigneur notre Dieu,
puisque votre nom a été invoqué sur Israël et sur sa race.
16Regardez, Seigneur, de votre demeure sainte, songez à nous,
inclinez votre oreille et écoutez,
17ouvrez les yeux et considérez :
ce ne sont pas les morts[19], dans le schéol,
dont l’esprit est sorti de leurs entrailles,
qui rendent gloire et justice au Seigneur.
18Mais le vivant, attristé de la grandeur de ses maux[20],
qui marche courbé et sans force,
dont les yeux sont languissants,
dont l’âme est affamée,
c’est lui qui vous rend gloire et justice, Seigneur.

19Car ce n’est pas à cause de la justice de nos pères et de nos rois
que nous répandons notre prière devant vous, Seigneur, notre Dieu.
20Car vous avez envoyé sur nous votre colère et votre indignation,
comme vous l’aviez proclamé par vos serviteurs les prophètes,

21en disant : Ainsi parle le Seigneur :
“Inclinez vos épaules et votre cou[21] et servez le roi de Babylone,[22]
et vous demeurerez dans le pays
que j’ai donné à vos pères.
22Que si vous n’écoutez pas la voix du Seigneur, votre Dieu,
en servant le roi de Babylone,
23je ferai cesser, dans les villes de Juda
et hors de Jérusalem,
le chant de joie et le chant d’allégresse,
le chant du fiancé et le chant de la fiancée,
et tout le pays deviendra un désert, sans habitants.”

24Nous n’avons pas écouté votre voix,
en servant le roi de Babylone,
et vous avez accompli vos paroles,
prononcées par l’organe de vos serviteurs les prophètes,
annonçant que les ossements de nos rois
et les ossements de nos pères
seraient ôtés de leurs sépulcres.
25Et voici qu’ils ont été, en effet, jetés sur le sol,
exposés aux ardeurs du soleil et au froid de la nuit ;
et nos pères sont morts dans de cruelles souffrances,
par la faim, par le glaive et par la peste[23].
26Vous avez réduit la maison sur laquelle votre nom était invoqué
dans l’état où elle est aujourd’hui,
à cause de la méchanceté de la maison d’Israël et de la maison de Juda.

27Vous avez agi envers nous, Seigneur, notre Dieu,
selon toute votre bonté,
et selon toute votre grande miséricorde[24],
28comme vous l’aviez déclaré par l’organe de votre serviteur Moïse,
au jour où vous lui ordonnâtes d’écrire votre loi,
en présence des enfants d’Israël,
29en disant : “Si vous n’écoutez pas ma voix,
cette grande et vaste multitude
sera réduite à un très petit nombre,
parmi les nations où je les disperserai[25].
30Car je sais bien qu’ils ne m’écouteront pas,
parce que c’est un peuple à la tête dure ;
mais ils rentreront en eux-mêmes,
dans le pays de leur exil ;
31et ils sauront que je suis le Seigneur, leur Dieu,
et je leur donnerai un cœur qui comprenne,
et des oreilles qui entendent.
32Et ils me loueront dans le pays de leur exil,
et ils se souviendront de mon nom.
33Ils renonceront à leur cou raide,
et à leurs maximes perverses,
parce qu’ils se souviendront du sort de leurs pères,
qui ont péché devant le Seigneur.
34Et je les ramènerai dans le pays
que j’ai promis par serment à leurs pères,
à Abraham, à Isaac et à Jacob,
et ils en seront les maîtres,
et je les multiplierai, et ils ne diminueront point.

35Je ferai avec eux une alliance éternelle,
afin que je sois leur Dieu,
et qu’ils soient mon peuple ;
et je ne chasserai plus mon peuple d’Israël
du pays que je leur ai donné.[26]




Seigneur tout-puissant, Dieu d’Israël,
une âme dans l’angoisse et un esprit inquiet crie vers vous.
2Écoutez, Seigneur, et ayez pitié[27],
parce que nous avons péché devant vous ;
3car vous êtes assis sur un trône éternel,
et nous, nous périssons sans retour.
4Seigneur tout-puissant, Dieu d’Israël,
écoutez la prière des morts d’Israël[28],
et des fils de ceux qui ont péché devant vous,
eux qui n’ont pas écouté la voix de leur Dieu,
et sont cause que ces malheurs se sont attachés à nous.
5Ne vous souvenez plus des iniquités de nos pères,
mais souvenez-vous, à cette heure, de votre puissance et de votre nom.
6Car vous êtes le Seigneur, notre Dieu,
et nous vous louerons, Seigneur.
7C’est pour cela que vous avez mis votre crainte dans nos cœurs,
pour que nous invoquions votre nom ;
et nous vous louerons dans notre exil ;
car nous avons écarté de nos cœurs l’iniquité de nos pères,
qui ont péché devant vous.
8Voici que nous sommes aujourd’hui dans notre terre d’exil,
où vous nous avez dispersés pour l’opprobre,
la malédiction et l’expiation,
selon toutes les iniquités de nos pères,
qui se sont détournés du Seigneur, notre Dieu.



DEUXIÈME PARTIE

[III, 9 — V, 9.]

DISCOURS DE BARUCH.


1. Chap. iii, 9 — iv, 4 : Qu’Israël cherche son salut dans le culte de la sagesse !Israël a été châtié pour avoir abandonné la sagesse, et il la lui faut retrouver (iii, 9-14). Ni les puissants, ni les riches des générations successives (ii, 15-21), ni les peuples les plus réputés pour leur intelligence (iii, 22, 23), ni les géants du passé (iii, 24-28), ni personne n’a pu atteindre la sagesse (iii, 29-31). Dieu seul l’a trouvée (iii, 32-36), il l’a donnée à Israël dans la Loi (iii, 37 — iv, 1). Qu’Israël comprenne son privilège (iv, 2-4) !

9Écoute, Israël, les commandements de vie ;
prête l’oreille pour apprendre la prudence.
10D’où vient, Israël, d’où vient que tu es dans le pays de tes ennemis,
que tu languis[29] sur une terre étrangère,
que tu te souilles avec les morts,
11et que tu es compté parmi ceux qui sont descendus au schéol ?

12Tu as abandonné la source de la sagesse.
13Car si tu avais marché dans la voie de Dieu,
tu habiterais à jamais dans la paix.
14Apprends où est la prudence,
où est la force, où est l’intelligence,
afin que tu saches en même temps
où est la longueur des jours et la vie,
où est la lumière des yeux et la paix.

15Qui a trouvé le lieu de la sagesse,
et qui est entré dans ses trésors[30] ?
16Où sont les chefs des nations,
et ceux qui domptent les bêtes de la terre,
17qui se jouent des oiseaux du ciel,
18qui amassent l’argent et l’or,
dans lesquels les hommes mettent leur confiance,
et dont les possessions n’ont pas de fin ?

Car ces hommes qui amassent de l’argent et en font leur souci,
on ne trouverait plus trace de leurs œuvres.
19Ils ont disparu et sont descendus au schéol,
et d’autres se sont élevés à leur place.
20Des jeunes gens ont vu la lumière,
et ont habité sur la terre ;
mais ils n’ont pas connu le chemin de la sagesse ;
21ils n’ont pas connu ses sentiers ;
leurs fils non plus ne l’ont pas saisie ; ils étaient loin de sa voie !

22On n’a pas entendu parler d’elle au pays de Chanaan,
et elle n’a pas été vue dans Théman[31].
23Et les fils d’Agar[32] qui cherchent la prudence qui est de la terre ;
les marchands de Merrha et de Théman,
les interprètes de paraboles et les chercheurs de prudence
n’ont pas connu la voie de la sagesse,
et ne se sont pas souvenus de ses sentiers.

24O Israël, qu’elle est grande la maison de Dieu,
qu’il est vaste le lieu de son domaine !
25Il est vaste et n’a point de bornes,
il est élevé et immense.

26Là vécurent dès l’origine les géants fameux[33],
à la haute stature et habiles dans la guerre.
27Ce n’est pas eux que Dieu a choisis,
et il ne leur a pas appris le chemin de la sagesse.
28Et ils ont péri parce qu’ils n’avaient pas la vraie science,
ils ont péri à cause de leur folie.

29Qui est monté au ciel et a saisi la sagesse,
et l’a fait descendre des nuées ?
30Qui a passé la mer, et, l’ayant trouvée,
l’a rapportée au prix de l’or le plus pur ?
31Il n’y a personne qui connaisse ses voies,
ni qui observe ses sentiers.

32Mais celui qui sait toutes choses la connaît ;
il la découvre par sa prudence,
celui qui a affermi la terre à jamais,
et qui l’a remplie d’animaux à quatre pieds,
33qui envoie la lumière, et elle part,
qui l’appelle, et elle lui obéit en tremblant.
34Les étoiles brillent à leurs postes,
et elles sont dans la joie ;

35il les appelle, et elles disent : “Nous voici !”
et elles brillent joyeusement pour celui qui les a créées.

36C’est lui qui est notre Dieu,
et nul autre ne lui est comparable.
37Il a trouvé toutes les voies de la sagesse,
et il l’a donnée à Jacob, son serviteur,
et à Israël son bien-aimé.
38Après cela il[34] a apparu sur la terre,
et il a conversé parmi les hommes.




La sagesse, c’est le livre des commandements de Dieu,
et la loi qui subsiste à jamais ;
 tous ceux qui s’y attacheront arriveront à la vie,
 mais ceux qui l’abandonneront iront à la mort.

2Reviens, ô Jacob, et embrasse-la ;
marche à la splendeur de sa lumière.
3Ne donne pas ta gloire à un autre,
ni tes avantages à une nation étrangère.
4Heureux sommes-nous, ô Israël,
parce que ce qui plaît à Dieu nous a été révélé !


2. Chap. iv, 5-29 : Jérusalem exhorte et console ses enfants.Introduction : le prophète rappelle le châtiment du peuple, (iv, 5-9a). Que les voisins ne se réjouissent pas du malheur qui a frappé Jérusalem en ses enfants coupables (iv, 9b-16) ! Confiante en sa prière et en celle de ses fils (iv, 17-21), elle attend leur délivrance (iv, 22-24). Le temps de la pleine revanche est proche (iv, 25-29).[35]


5Prends Courage, ô mon peuple,
souvenir d’Israël[36] !
6Vous avez été vendus aux nations,
non pour la ruine ;
mais parce que vous avez excité la colère de Dieu,
vous avez été livrés aux oppresseurs.
7Car vous avez irrité Celui qui vous a faits,
en offrant des sacrifices aux démons[37], et non à Dieu.
8Vous avez oublié Celui qui vous a nourris,
Dieu éternel, et vous avez contristé celle qui vous a élevés, Jérusalem.
9Car elle a vu fondre sur vous la colère de Dieu, et elle a dit :

Écoutez, voisines de Sion,
car Dieu m’a envoyé un grand deuil.
10J’ai vu la captivité de mes fils et de mes filles,
que l’Éternel a fait venir sur eux.
11Je les avais nourris dans la joie,
et je les ai laissés partir dans les larmes et le deuil.

12Que nul ne se réjouisse en me voyant veuve, et délaissée d’un grand nombre !
Je suis déserte à cause des péchés de mes fils,
parce qu’ils se sont détournés de la loi de Dieu,
13qu’ils ont méconnu ses commandements,
qu’ils n’ont pas marché dans la voie des préceptes de Dieu,
et n’ont pas suivi les sentiers de la discipline, selon sa justice.

14Qu’elles viennent, les voisines de Sion !
Souvenez-vous de la captivité de mes fils et de mes filles,
que l’Éternel a amenée sur eux.
15Car il a fait venir contre eux une nation lointaine,
une nation cruelle, au langage barbare,
16qui n’a eu ni respect pour le vieillard,
ni compassion pour l’enfant,
qui a emmené les bien-aimés de la veuve,
et m’a laissée seule, privée de mes filles.

17Et moi comment pourrais-je vous secourir ?
18Celui qui a fait venir ces maux sur vous,
c’est lui qui vous tirera de la main de vos ennemis.
19Allez, mes fils, allez ;
pour moi, je reste seule !
20J’ai quitté la robe des jours heureux ;
j’ai revêtu le sac de ma supplication ;
je crierai au Très-Haut tous les jours de ma vie.
21Courage, mes fils ; criez au Seigneur,
et il vous arrachera à la puissance,
aux mains de vos ennemis.

22J’attends de l’Éternel votre délivrance,
et la joie me vient, de la part du Saint, pour la miséricorde
qui vous viendra bientôt de l’Éternel, votre Sauveur.
23Je vous ai laissés partir dans les larmes et le deuil ;
mais Dieu vous ramènera à moi dans la joie
et l’allégresse, pour toujours.
24Comme les voisines de Sion ont vu votre captivité,
ainsi elles verront bientôt votre délivrance de la part de Dieu,
laquelle vous viendra avec une grande gloire
et un grand éclat de l’Éternel.

25Mes fils, supportez avec patience la colère de Dieu qui est venue sur vous ; votre ennemi vous a persécutés ;
mais bientôt vous verrez sa ruine,
et mettrez le pied sur son cou.
26Mes fils les plus délicats ont marché par d’âpres chemins ;
ils ont été enlevés comme un troupeau volé par l’ennemi.
27Courage, mes fils, et criez au Seigneur :
car Celui qui a fait venir sur vous ces maux se souviendra de vous.
28Car, comme votre pensée a été de vous éloigner de Dieu,
revenus à lui, vous mettrez dix fois plus d’ardeur à le chercher.
29Car Celui qui a fait venir sur vous le malheur
vous amènera, en vous sauvant, une joie éternelle.

3. Chap. iv, 30 — v, 9 : Consolations adressées à Jérusalem. — Le châtiment des ennemis (iv, 30-35). Le retour des exilés : joie de Jérusalem (iv, 36 — v, 2). Ce triomphe est l’œuvre de Dieu (v, 3-9).


30Courage, Jérusalem ;
celui qui t’a donné son nom[38], te consolera.

31Malheureux ceux qui t’ont maltraitée,
et se sont réjouis de ta chute !
32Malheureuses les villes où tes fils ont été esclaves !
Malheureuse celle qui les a reçus[39] !
33De même qu’elle s’est réjouie de ta ruine
et qu’elle a triomphé de ta chute,
ainsi elle s’attristera de sa propre dévastation.
34Je lui ôterai la joie que lui causaient ses nombreux habitants,
et sa jactance sera changée en deuil.
35Un feu viendra sur elle de la part de l’Éternel,
pour de longs jours,
et elle sera pendant longtemps le séjour des esprits mauvais.

36Regarde du côté de l’Orient, ô Jérusalem,
et vois la joie qui te vient de la part de Dieu.
37Car voici qu’ils reviennent, tes fils que tu as vus partir,
ils viennent rassemblés de l’Orient à l’Occident à la voix du Saint,
se réjouissant de la gloire de Dieu.



Quitte, Jérusalem, la robe de ton deuil et de ton affliction,
et revêts les ornements de la gloire qui te vient de Dieu pour toujours ;
2enveloppe-toi du manteau de la justice qui te vient de Dieu ;
mets sur ta tête la mitre de la gloire de l’Éternel.

3Car Dieu montrera ta splendeur
à tout pays[40] qui est sous le ciel.
4Ton nom sera prononcé par Dieu pour jamais :
“Paix-de-la-justice “et “Splendeur-de-la-piété”[41].
5Lève-toi, Jérusalem, tiens-toi sur ta hauteur,
et regarde vers l’Orient ;
et vois tes enfants rassemblés du couchant au levant,
par la parole du Saint,
se réjouissant de ce que Dieu s’est souvenu d’eux.

6Ils t’avaient quittée à pied, emmenés par les ennemis ;
Dieu te les ramène portés avec honneur,
comme un trône royal[42].
7Car Dieu a ordonné de s’abaisser
à toute montagne élevée et aux roches éternelles,
et aux vallées, de se combler pour aplanir la terre,
afin qu’Israël marche sans péril,
pour la gloire de Dieu.
8Les forêts elles-mêmes et tous les arbres odoriférants
ont prêté leur ombre à Israël, par l’ordre de Dieu.
9Car Dieu conduira Israël avec joie à la lumière de sa gloire[43],
avec une miséricorde et une justice qui viennent de lui-même.



APPENDICE.

[VI, 1-72.]

LETTRE DE JÉRÉMIE AUX EXILÉS.


Titre (vi, 1). Au spectacle de l’idolâtrie païenne, les exilés devront renouveler leur foi en Yahweh (vi, 2-6). Contraste entre le luxe avec lequel on sculpte ces dieux et on les pare, et leur impuissance à se conserver et à se protéger (vi, 7-22), à se mouvoir et à se nourrir (vi. 23-28). Inefficacité de leur culte impur (vi, 29-39) et indécent (vi, 40-44). Leur impuissance à se dérober à la calamité (vi, 45-51), à l’incendie, aux voleurs (vi, 53-57). Aussi tout leur est préférable (vi, 58-68). Conclusions (vi, 69-72).[44]


Copie de la lettre qu’envoya Jérémie à ceux qui allaient être emmenés captifs à Babylone par le roi des Babyloniens, pour leur annoncer ce que Dieu avait commandé de leur dire. À cause des péchés que vous avez commis devant Dieu, vous allez être emmenés captifs à Babylone par Nabuchodonosor, roi des Babyloniens. 2Étant donc arrivés à Babylone, vous y resterez de nombreuses années et un long temps, jusqu’à sept générations[45] ; et après cela je vous en ferai sortir en paix. 3Or vous verrez à Babylone des dieux d’argent, d’or et de bois, que l’on porte sur les épaules et qui inspirent la crainte aux nations. 4Prenez donc garde de ne pas imiter, vous aussi, ces étrangers, et de ne pas vous laisser saisir par la crainte de ces dieux. 5Quand vous verrez une foule se presser par devant et par derrière eux, et leur rendre ses hommages, dites en votre cœur : “C’est vous, Maître, qu’il faut adorer.” 6Car mon ange est avec vous, et il prend soin de votre vie.

7Car la langue de ces dieux a été polie par un ouvrier ; on la recouvre d’or et d’argent, mais ils ne sont que mensonge, et ne peuvent parler. 8Comme pour une fille qui aime la parure, on a pris de l’or, et l’on a préparé des couronnes pour les poser sur la tête de ces dieux. 9Les prêtres vont jusqu’à dérober à leurs dieux de l’or et de l’argent, qu’ils font servir à leurs propres usages; 10ils en donneront même aux prostituées dans leur maison[46]. Ils les parent de riches vêtements, comme des hommes, ces dieux d’argent, d’or et de bois ; 11mais ceux-ci ne peuvent se défendre ni de la rouille, ni des vers. 12Quand on les a revêtus d’habits de pourpre, il faut encore essuyer leur visage, à cause de la poussière de la maison[47] qui les couvre d’une couche épaisse. 13En voici un qui tient un sceptre, comme un gouverneur de province : il ne fera pas mourir celui qui l’aura offensé. 14Cet autre porte à la main une épée ou une hache, mais il ne peut se défendre contre l’ennemi ou les voleurs. Par où l’on voit bien que ce ne sont pas des dieux ; 15ne les craignez donc point.


Comme le vase qu’un homme possède, lorsqu’il est brisé, devient inutile : ainsi en est-il de leurs dieux. 16Si vous les placez dans une maison, leurs yeux se remplissent de la poussière des pieds de ceux qui entrent. 17De même que les portes de la prison sont fermées avec soin sur un homme qui a offensé le roi, ou sur un homme qu’on va conduire à la mort, ainsi les prêtres défendent la demeure de leurs dieux par des portes solides, par des serrures et des verrous, de peur qu’ils ne soient dépouillés par les voleurs. 18Ils allument des lampes, et même en plus grand nombre que pour eux-mêmes, et ces dieux n’en peuvent voir aucune. 19Ils sont comme une des poutres de la maison, et l’on dit que leur cœur est rongé par la vermine qui sort de terre, et qui les dévore ainsi que leurs vêtements, sans qu’ils le sentent[48]. 20Leur visage devient




noir par la fumée qui s’élève de la maison. 21Sur leur corps et sur leur tête voltigent les hiboux, les hirondelles et les autres oiseaux ; et pareillement s’ébattent les chats eux-mêmes. 22Par là vous reconnaîtrez que ce ne sont pas des dieux ; ne les craignez donc point.

23L’or dont on les recouvre pour les embellir, si quelqu’un n’en ôte pas la rouille, ils ne le feront pas briller ; car ils n’ont même rien senti lorsqu’on les fondait. 24Ces idoles ont été achetées au plus haut prix, et il n’y a point en elle de souffle de vie. 25N’ayant pas de pieds, elles sont portées sur les épaules, montrant ainsi aux hommes leur honteuse impuissance. Qu’ils soient confondus[49] avec elles ceux qui les servent ! 26Si elles tombent à terre, elles ne se relèveront pas d’elles-mêmes ; et si quelqu’un les pose debout, elles ne se mettront pas d’elles-mêmes en mouvement ; et si elles penchent, elles ne se redresseront pas. C’est comme devant des morts[50] qu’on met devant elles des offrandes. 27Les prêtres vendent les victimes qu’on leur offre et en font leur profit ; leurs femmes en font des salaisons, et ne donnent rien[51] ni au pauvre, ni à l’infirme. 28Les femmes en couches ou dans un état impur[52] touchent à leurs sacrifices. Sachant donc par ces choses que ce ne sont pas des dieux, ne les craignez point.

29Et pourquoi les appeler des dieux ? Car ce sont des femmes[53] qui viennent apporter leurs offrandes à ces dieux d’argent, d’or et de bois. 30Et, dans leurs temples, les prêtres sont assis, la tunique déchirée, la tête et le visage rasés, et la tête découverte[54]. 31Ils rugissent[55] en criant devant leurs dieux, comme dans un festin mortuaire. 32Leurs prêtres leur enlèvent leurs vêtements[56], et ils en habillent leurs femmes et leurs enfants. 33Qu’on leur fasse du mal ou qu’on leur fasse du bien, ils ne pourront rendre ni l’un ni l’autre ; ils sont incapables d’établir un roi ou de le renverser. 34Ils ne peuvent pas davantage donner la richesse, ni même une pièce de monnaie. Si quelqu’un, leur ayant fait un vœu, ne s’en acquitte pas, ils ne réclament pas. 35Ils ne sauveront pas un homme de la mort, ils n’arracheront point le faible de la main d’un puissant. 36Ils ne rendront pas la vue à un aveugle, et ne délivreront pas celui qui est dans la détresse. 37Ils n’auront pas pitié de la veuve, et ne feront pas de bien à l’orphelin. 38Elles ressemblent aux rochers détachés de la montagne, ces idoles de bois, recouvertes d’or et d’argent, et ceux qui les servent seront confondus. 39Comment croire ou dire que ce sont des dieux ?

40Les Chaldéens eux-mêmes les déshonorent[57], lorsque, voyant un homme qui ne peut parler, ils le présentent à Bel demandant que le muet parle, comme si le dieu pouvait entendre quelque chose. 41Et quoiqu’ils s’en rendent compte[58], ils ne peuvent abandonner ces idoles ; car elles n’ont pas le sentiment. 42Les femmes, entourées d’une corde, vont s’asseoir sur les chemins, brûlant de la farine grossière[59] ; 43et, quand l’une d’elles, entraînée par quelque passant, a dormi avec lui, elle reproche à sa voisine de n’avoir pas été jugée digne du même honneur, et de n’avoir pas vu rompre sa tresse de jonc. 44Tout ce qui se fait à l’égard des idoles est mensonge. Comment donc croire ou dire que ce sont des dieux ?

45Ils ont été façonnés par des artisans et des orfèvres ; ils ne sauraient être autrement que les ouvriers veulent qu’ils soient. 46Et les ouvriers qui les ont façonnés n’ont pas longtemps à vivre : comment donc leurs ouvrages seraient-ils de longue durée ? 47Ils n’ont laissé que mensonge et opprobre à la postérité. 48Que survienne une guerre, ou quelque autre calamité, les prêtres délibèrent entre eux pour savoir où ils se cacheront avec leurs dieux : 49comment donc ne comprend-on pas que ceux-là ne sont pas des dieux, qui ne peuvent se sauver de la guerre ou d’une autre calamité ?

50Ces idoles de bois, recouvertes d’or et d’argent, seront reconnues plus tard comme n’étant que mensonge ; pour toutes les nations et pour tous les rois il sera évident qu’elles ne sont pas des dieux, mais des ouvrages de mains d’hommes, et qu’il n’y a en elles aucune œuvre divine. 51Pour qui donc ne serait-il pas évident que ce ne sont pas des dieux ?

52Ils n’établiront jamais un roi sur un pays, et ne donneront pas la pluie aux hommes. 53Ils ne sauront pas juger leurs propres affaires, et ils ne protégeront pas contre l’injustice, puisqu’ils ne peuvent rien, semblables à des corneilles qui se tiennent entre le ciel et ta terre. 54Et lorsque le feu tombera sur la maison de ces dieux de bois, recouverts d’or et d’argent, leurs prêtres prendront la fuite et seront sauvés ; mais eux seront consumés comme des poutres au milieu des flammes. 55Ils ne résisteront ni à un roi, ni à une armée ennemie. Comment admettre ou penser que ce sont des dieux ?

56Ils n’échapperont pas aux voleurs et aux brigands, ces dieux de bois, recouverts d’argent et d’or. 57Des hommes plus puissants qu’eux enlèveront l’argent et l’or, et s’en iront avec les riches vêtements dont on les a couverts, et ces dieux ne pourront se secourir eux-mêmes. 58Aussi vaut-il mieux être un roi déployant sa force, ou un vase utile dans la maison, dont le maître se sert, que d’être ces faux dieux ; ou bien une porte à une maison, qui garde ce qui s’y trouve, que d’être ces faux dieux ; ou encore une colonne de bois dans la maison d’un roi, que d’être ces faux dieux. 59Le soleil, la lumière et les astres, qui sont brillants et envoyés pour l’utilité des hommes, obéissent à Dieu. 60De même encore l’éclair, lorsqu’il paraît, est beau à voir ; le vent aussi souffle sur tous le pays ; 61et les nuées, lorsque Dieu leur commande de parcourir toute la terre, exécutent ce qui leur est ordonné. 62Le feu également, lorsqu’il est envoyé d’en haut pour consumer les montagnes et les forêts, fait ce qui lui a été commandé. Mais les idoles ne sont pas comparables, ni en beauté ni en puissance, à toutes ces choses. 63Il ne faut donc ni penser ni dire que ce sont des dieux, puisqu’elles ne peuvent ni discerner ce qui est juste, ni faire du bien aux hommes. 64Sachant donc que ce ne sont pas des dieux, ne les craignez point.

65Ils sont incapables de maudire ou de bénir les rois. 66Ils ne font pas voir aux nations des signes dans le ciel ; ils ne brillent pas comme le soleil, ils n’éclairent pas comme la lune. 67Les bêtes valent mieux qu’eux, puisqu’elles peuvent en fuyant trouver un abri et être utiles à elles-mêmes. 68Ainsi d’aucune manière il n’est évident pour nous que ce sont des dieux ; ne les craignez donc pas.

69De même qu’un épouvantail dans un champ de concombres ne préserve de rien, ainsi en est-il de leurs dieux de bois, recouverts d’or et d’argent. 70Tout semblables à un buisson d’épines dans un jardin, sur lequel tous les oiseaux se posent, ou à un mort jeté dans un lieu obscur, tels sont leurs dieux de bois, recouverts d’or et d’argent. 71La pourpre[60] elle-même et l’écarlate qui se gâtent sur eux font voir que ce ne sont pas des dieux. Eux-mêmes finiront par être dévorés et deviendront une honte dans le pays. 72Mieux vaut l’homme juste qui n’a pas d’idoles ; il n’aura pas à craindre la confusion.



  1. 1. La traduction du livre de Baruch est faite sur le grec, non sans tenir compte de bonnes leçons propres à la Vulgate.
  2. 2. La cinquième année depuis la prise de Jérusalem par Nabuchodonosor (quatrième mois de la onzième année de Sédécias), c.-à-d. l’an 583 av. J.-C.
  3. 4. Le fleuve Sodi (gr. Σοὐδ) n’est pas nommé ailleurs ; c’est peut-être l’un des canaux qui mettaient l’Euphrate en communication avec le Tigre.
  4. 6. Selon que chacun' etc. ; m. à m., selon que pouvait la main d’un chacun.
  5. 8. Baruch avait alors recouvré ; m. à m. alors que Baruch avait recouvré. — Le mois de Sivan commençait avec la lune de juin.
  6. 10. Ils dirent, dans la lettre d’envoi.
  7. 11. Afin que leurs jours sur la terre. D’autres : comme les jours du ciel au-dessus de la terre. Comp. Jér. xxix, 7.
  8. 15. Les jours de fête et les jours d’assemblée, m. à m. au jour de la tête, peut-être des Tabernacles, et aux jours du temps ; mot grec correspondant à l’Hébreu assemblée.
  9. 17. Le Seigneur. Vulg. le Seigneur, notre Dieu. — Et nous lui avons désobéi. Vulg. Nous avons manqué de foi en lui, nous défiant de lui, et nous ne lui avons pas été dociles.
  10. 19. Et dans notre folie etc., ; m. à m., d’après le grec : et nous avons eu la légèreté de nous refuser à entendre sa voix.
  11. 20. De grands malheurs. Grec, les malheurs.
  12. II, 1, 2. Comp. Dan., ix, 12, 13.
  13. 2. Selon ce qui est écrit. Comp. Lév., xxvi, 29 ; Deut., viii, 19 ; xxvii, 14 sv.
  14. 3. Comp. Lam., ii, 20 ; iv, 10.
  15. 5. Nous avons été assujettis au lieu de commander ; m. à m., nous avons été en bas, et non en haut.
  16. 7-17. Comp. Dan. ix, 13-18.
  17. 8. De faire revenir chacun de nous. Ou bien, pour que chacun de nous revienne.
  18. 9. Comp. Jér., i, 12 ; xxxi, 28.
  19. 17. Ce ne sont pas les morts etc. Comp Is. xxxviii, 18 sv.
  20. 18. Nous qui sommes vivants, malheureux en ce moment, nous vous louerons. — Le texte grec est difficilement traduisible.
  21. 21. Et votre cou n’est pas dans les LXX.
  22. 21. Comp. Jér., xxvii, 8-11, 12.
  23. 25. Par la peste, en grec ἀποστολῇ, litt, par un fléau envoyé de Dieu. Vulg., emissione.
  24. 27. Selon toute votre grande miséricorde. Comp. Jér., iv, 27 ; v, 10 ; Lam., iii, 22.
  25. 29. Comp. Lév., xxvi, 27, 28 ; Deut., xxviii, 62, 63.
  26. 35. Comp. Jér., xxxi, 31, 32 ; xxxii, 40.
  27. III, 2. Après ayez pitié, la Vulg. ajoute parce que vous êtes un Dieu compatissant, et ayez pitié de nous. Comp. ii, 27.
  28. 4. Des morts d’Israël, les exilés eux-mêmes, accablés de maux et semblables à ceux qui descendent au sombre séjour.
  29. 10. Tu languis ; litt. tu vieillis. — Tu te souilles avec les morts, c.-à-d. tu es comme les morts, en proie, pour ainsi dire, à la corruption du tombeau ; ce membre doit exprimer la même pensée que le suivant, son parallèle.
  30. 15. Ses trésors, l’endroit où sont cachés ses trésors. L’auteur montre par des exemples que l’homme par lui-même ne saurait trouver la sagesse.
  31. 22. Théman, partie orientale de l’Idumée, renommée pour ses sages.
  32. 23. Les fils d’Agar, les Ismaélites. — Merrha, inconnu. D’après une conjecture probable, Médan. — Théman, ville d’Arabie, différente de celle du vers. 22.
  33. 26. Ces géants fameux : allusion à Gen. vi, 1 sv. Comp. Sag. xiv, 6 ; Eccli. xvi, 7 ; Job, xxii, 15. D’une manière générale, l’allusion comprend les diverses populations géantes dont les livres sacrés font mention.
  34. 38. Il, Dieu a apparu : comp. Jean, i, 14 ; Tit. ii. 11 ; iii, 4 ; Hébr. i, 1. Toutefois de bons exégètes pensent que le sujet de la phrase est « la sagesse » ; cette manière d’entendre le v. 37 semble mieux en harmonie avec le contexte précédent où il est toujours question de la sagesse, et avec iv, 1.
  35. IV, 5-9a. Dans ce prélude, c’est le prophète qui parle, annonçant le discours que Jérusalem personnifiée va tenir elle-même. Dans les vers. 9-16, elle s’adresse à ses voisins, leur parlant de ses fils. Dans les vers. 17-29, c’est à ces derniers qu’elle s’adresse.
  36. 5. Souvenir d’Israël : faibles et réduits à un petit nombre, c’est vous qui conservez la mémoire et le nom d’Israël.
  37. 7. Aux démons : il y avait probablement en hébr. schédim (Deut. xxxii, 17 ; Ps. cvi, 37) idoles, que les LXX traduisent ordinairement par démons (de même, hébr. elîlîm. gr. δαιμονία).
  38. 30. Son nom, qui a fait reposer son nom sur Jérusalem, selon une métaphore biblique très fréquente. D’autres ton nom, de Ville Sainte.
  39. 32. Qui les a reçus comme captifs.
  40. V, 3. À tout pays qui est sous le ciel, litt. à toute celle qui est sous le ciel, c.-à-d. à toute la terre.
  41. 4. Jérusalem aura désormais la paix et l’honneur, comme récompense de sa justice et de sa piété.
  42. 6. Comme un trône royal ; Vulg, d’après plusieurs manuscrits, comme des enfants de roi.
  43. 9. À la lumière de sa gloire : allusion à la colonne de feu qui guidait les Israélites dans le désert. — Qui viennent de lui-même : les mérites d’Israël ne sont pour rien dans ces bienfait de Dieu.
  44. VI. La traduction de la lettre de Jérémie est faite sur le grec, en tenant compte de plusieurs leçons de la Vulgate.
  45. 2. Sept générations. Jérémie (xxix, 10) assigne à la captivité une durée de soixante-dix ans ; sans doute il faut entendre ces sept générations de périodes indéterminées.
  46. 10. Dans leur maison, probablement sous le même toit que les dieux, dans les temples : chose ordinaire chez les anciens peuples de l’Orient. La Vulg. traduit ainsi le vers. 10 : Ils en donnent aussi aux prostituées, et ils en parent les courtisanes : et pareillement, quand ils ont reçu cet argent des courtisanes, ils en parent leurs dieux.
  47. 12. Leur maison, litt. la maison.
  48. 19. La ponctuation du grec favoriserait cette ponctuation de la phrase : Ils sont comme une des poutres de la maison, dont on dit que le cœur est rongé ; la vermine qui sort de terre les dévore ainsi que leurs vêtements, et ils ne le sentent pas.
  49. 25. Qu’ils soient confondus etc. Au lieu de l’optatif, on pourrait, en restant fidèle au grec, mettre simplement l’indicatif.
  50. 26. Devant des morts qui ne jouissent pas des aliments qu’on dépose sur leurs tombeaux.
  51. 27. Et ne donnent rien etc. Le contraire avait lieu dans les repas sacrés des Israélites (Deut. xiv, 28 sv.).
  52. 28. Dans un état impur. La loi juive interdisait l’entrée du temple aux femmes dans l’un de ces deux cas (Lév. xii, 4 ; xv, 19 sv. etc.)
  53. 29. Les femmes, chez les Juifs, ne participaient pas au service du culte.
  54. 30. Pratiques de deuil interdites aux prêtres juifs (Lév. xxi, 5).
  55. 31. Ils rugissent. Comp. I Rois, xviii, 28. — Festin mortuaire, où on se lamentait sur la perte du défunt. Comp. Jér. xvi, 7.
  56. 32. Les vêtements étaient souvent renouvelés par la piété des fidèles.
  57. 40. Les déshonorent, en demandant à leurs idoles des choses qu’elles sont incapables de faire, ce qui fait éclater leur impuissance. — Ils le présentent à Bel. Plus littéralement peut-être, ils apportent Bel, sa statue. — Entendre quelque chose ; la Vulg. ajoute, lui qui n’a pas le mouvement.
  58. 41. D’autres, et pourtant ils ne peuvent se rendre compte eux mêmes, qu’elles (les idoles) n’ont pas le sentiment et les (les idoles) abandonner ; Vulg., et eux, en s’en rendant compte, les (les idoles) abandonnent ; car leurs dieux mêmes n’ont pas de sentiment.
  59. 42, 43. Allusion aux prostitutions en l’honneur des dieux.
  60. 71. L’écarlate, d’après la Vulgate. Grec : le marbre.