Biographie des femmes auteurs contemporaines françaises/Savignac

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P. A. M. Miger.
Texte établi par Alfred de MontferrandArmand-Aubrée, libraire (p. 214-225).


Mlle  de Savignac.


Mlle DE SAVIGNAC

(Alida-Esther-Charlotte)
NÉE À PARIS LE 5 JUILLET 1796.
Fille de Pierre-François Dubillon de Savignac et de Sophie de Liniers.


Élevée par sa mère, qui n’eut d’autre but que d’en faire une honnête femme, propre au ménage et au monde, Mlle de Savignac vécut auprès d’elle de cette vie simple et tranquille ; mais toujours occupée, mêlant aux soins de la famille les travaux à l’aiguille et ceux de l’esprit, se complaisant dans ses diverses affections, faisant succéder une instruction solide aux délassements et aux plaisirs de la société, cultivant à la fois les arts d’agrément et les arts utiles, et voyant s’écouler rapidement dans de douces jouissances, ces jours si précieux de la jeunesse, qui pèsent tant aux âmes indifférentes et aux esprits désœuvrés.

Mais bientôt de cruels chagrins vinrent l’assaillir. À peine avait-elle atteint sa quatorzième année lorsqu’elle perdit son père, officier distingué dans la marine royale. Des revers de fortune, qui suivirent presque immédiatement ce désastre, éloignèrent Mme  et Mlle de Savignac de la société, sans cependant leur faire perdre la place qu’elles y occupaient, ni les séparer de leurs amis ; prèsque tous les suivirent dans leur retraite plus que modeste ; presque tous s’empressèrent à l’envi de leur offrir des consolations, de leur faire oublier par leurs prévenances et leurs égards tout ce que leur nouvelle position avait de pénible, et tout ce qu’elle leur imposait de privations.

Dans cet état de renoncement aux plaisirs du grand monde, Mlle de Savignac se créa des distractions, sinon plus agréables, au moins plus utiles, plus profitables, plus en rapport avec l’activité de son esprit et la solidité de son jugement. Les ouvrages des philosophes moralistes, des historiens et des auteurs les plus distingués parmi les anciens et les modernes, devinrent dès lors sa société la plus intime. Elle aimait à les relire, à les commenter ; quelquefois même elle s’exerçait à les comparer entre eux, à les défendre ou à les combattre, selon qu’ils lui paraissaient être dans le vrai ou dans le faux, dans le naturel ou l’exagéré. Habituée qu’elle était à reconnaître dans sa mère la suprême régulatrice de ses actions comme de ses sentiments, de ses idées d’éloignement ou de ses répugnances comme de ses préférences ou de ses entraînements, elle lui soumettait modestement ses doutes et ses impressions diverses : bien différente en cela de la plupart des jeunes personnes de nos jours, qui pensent tout savoir sans avoir presque rien appris, qui se croiraient humiliées d’interroger l’expérience et de se diriger d’après la sage autorité de leurs parents. Mme de Savignac, en mère tendre, affectueuse, se prêtait volontiers à ces petites discussions littéraires : douée elle-même d’un bon fonds d’instruction, et jouissant avec satisfaction des progrès de sa fille, elle se complaisait à entretenir son goût pour l’étude et à donner à ses moindres travaux une direction raisonnée vers un but constamment utile.

Le premier ouvrage de Mlle de Savignac fut écrit pendant l’hiver de 1823. Sa mère était alors très souffrante. Elle lui prodigua tous ses soins, et ce fut en veillant près de son lit qu’elle composa un roman dont elle lui lisait les chapitres à mesure qu’ils étaient terminés, dans l’intention d’occuper un peu son imagination, de la distraire quelques instants de ses maux, et d’ajouter ainsi un adoucissement moral aux calmants physiques que l’art avait prescrits. Ce roman est : La Comtesse de Melcy, ou le Mariage de convenance. Mme Armande Roland, femme de lettres distinguée autant par son caractère sûr et aimable que par son esprit, et qui avait donné des encouragements à l’auteur novice, lui facilita encore la publication de cet ouvrage, en plaçant son nom justement célèbre à côté du nom inconnu d’Alida de Savignac ; mais dès que le succès du roman fut assuré, elle abdiqua publiquement sa part de gloire, pour la reporter en entier sur sa jeune amie. Nous n’avons pas besoin de faire ressortir tout ce qu’il y a de bonté et de courage dans cette action de Mme Roland : nous remarquerons seulement, à cette occasion, qu’en 1807, M. de Laveme avait donné une preuve d’amitié toute semblable, lorsque, pour procurer à la fille de Mme de Cérenville un prix plus avantageux d’une œuvre posthume de sa mère : la Vie du Comte de Potemkin, il consentit à lui prêter l’autorisation de son nom, et se fit plus tard un devoir d’avouer qu’il n’avait à cette publication de titre réel que celui d’éditeur.

Ce fut sur le frontispice de la Comtesse de Melcy que Mlle de Savignac usurpa, pour la première fois, le titre de dame, qu’elle a conservé depuis : suivant en cela l’avis de sa mère, qui, d’après l’état de nos mœurs, croyait que ce titre valait beaucoup mieux que celui de demoiselle, à la publicité de ses productions littéraires.

Cette première composition fut suivie de beaucoup d’autres, destinées la plupart à l’enfance, et que M. Gide publia de 1825 à 1829, dans ces jolis petits volumes à tranches et filets d’or qu’enferment d’élégants cartonnages, et qu’il livre au public pour être donnés en étrennes, à l’époque du nouvel an. Ainsi parurent successivement les Petits proverbes dramatiques, l’Histoire d’une pièce de cinq francs, le Manuscrit trouvé dans un vieux chêne, les Vacances, le Théâtre de mes enfants, quatre vol. de Contes et historiettes, quatre vol. des Soirées de famille, un Abrégé de l’histoire de France, adopté par l’institution Cassart, et une foule d’autres cartonnages qu’il serait trop long d’énumérer ici. Vers la même époque parurent, chez Louis Colas, les Encouragements à la jeunesse, 2 vol. in-12 du même auteur, qui furent adoptés par la commission de l’instruction publique instituée au ministère de l’intérieur, et qui, depuis 1828, figurent avec distinction parmi les bons livres distribués en prix dans la plupart des maisons d’éducation de l’un et de l’autre sexe.

Le mérite de ces petits ouvrages avait, dès leur apparition, classé leur auteur au rang des instructeurs les plus renommés du jeune âge, qui, comme les Berquin, les Jauffret, mesdames Leprince-de-Beaumont, Marie Edgeworth, la comtesse de Genlis et plusieurs autres, ont composé de petits romans, de petites historiettes ou de petits dialogues à la portée des enfants, de manière à leur tracer leurs devoirs, à leur inspirer le goût de la vertu et l’horreur du vice, dont ils faisaient alternativement passer sous leurs yeux des tableaux en action. Mais on reconnut bientôt dans les livres de Mme de Savignac une supériorité marquée sur tous ceux de ses prédécesseurs. En effet, elle ne se borne point à faire comme eux de jolis contes d’où sort une morale simple et pure ; elle entretient encore ses jeunes élèves de l’histoire ancienne et moderne, de la géogra¬ phie, de toutes les notions positives dont ils ont besoin d’être avertis, sinon instruits, et elle les dispose ainsi à recevoir plus tard des leçons spéciales et approfon¬ dies sur les diverses branches des connaissances qui font essentiellement partie de toute bonne éducation. De plus, elle les habitue à analyser les faits, à les raisonner et à s’en rendre un compte exact, en rétrogradant en quel¬ que sorte elle-même vers l’enfance pour se mettre à son niveau ; mais en restant toujours avec elle dans le vrai, en lui parlant le langage qu’elle entend, langage tout a la fois simple, correct et clair, qui cependant a toute la gravité nécessaire pour commander l’attention, inspirer l’intérêt et faire naître le désir d’apprendre encore da¬ vantage. Aussi reçut-elle, comme une sorte de récom¬ pense de ses travaux, l’offre bienveillante et flatteuse d’une collaboration au Bon Génie, excellent journal pour la jeunesse, institué par M. de Jussieu, et dont le succès a si bien justifié l’attente des familles.

Mais une carrière nouvelle devait s’ouvrir bientôt pour Jl™ Alida de Savignac. M. Alphonse de La Forêt, aujour¬ d’hui l’un des rédacteurs de la Gazette de France, écri¬ vait alors dans un journal littéraire auquel coopérait l’élite de la littérature non romantique : l’idée lui vint que Mme Alida, qu’il avait connue jeune fille, gaie, spi¬ rituelle et un peu railleuse, avait dû devenir un bon critique ; il l’invita à faire deux articles sur des romans qui venaient de paraître, et les présenta à ses collabo¬ rateurs comme l’œuvre d’un anonyme. Les articles furent très bien accueillis ; et le comité qui dirigeait la rédac¬ tion ayant désiré s’attacher le jeune écrivain et lui con¬ fier la critique de la littérature légère dans iUniversel, M. de La Forêt présenta Mme Alida de Savignac, qui, à partir des derniers mois de 1829, rédigea presque seule cette partie du feuilleton, jusqu’au 28 juillet 1830, jour où rUniversel cessa ses publications.

Quelque temps après la disparition de ce journal, M. de Laurentie Tint proposer à M me Alida de remplir le même emploi au feuilleton du Courrier de l’Europe . Mais après avoir participé à la rédaction éclairée, in¬ dépendante, et l’on peut dire vraiment libérale de ÏUniversel, où Mme Alida ne s’occupa jamais que de littérature, il était difficile qu’elle s’accommodât aux exigences et aux camaraderies d’un journal moins con¬ sciencieux. Aussi, malgré le bienveillant appui de M. de Laurentie, n’y inséra - t-elle qu’un petit nombre d’ar¬ ticles.

En 1832, parut le Journal des Femmes. M me Alida de Savignac fut appelée, ainsi que toutes les dames auteurs, à concourir à sa rédaction. Arrivée l’une des premières, elle accepta la mission de composer chaque semaine un bulletin littéraire, sous la condition expresse que, seule et sans aucun contrôle, elle rendrait compte au public des ouvrages nouveaux ; condition qui fut acceptée et remplie exactement par Mme Fanny Richomme, direc¬ trice de cette nouvelle entreprise. De son côté, le criti¬ que prouva son zèle par une suite de près de cent cin¬ quante articles, qui furent publiés durant les vingt-sept premiers mois de l’existence du journal, et auxquels il dut en grande partie son succès.

Une collaboration aussi active n’absorbait pas cepen¬ dant tous les moments de Mme Alida. En 1833, elle in¬ séra dans le joli recueil des Heures du soir, une nouvelle fort intéressante, intitulée : Tout pardonner, ou le Râle dune femme. Elle ne négligeait pas non plus les ouvra¬ ges d’éducation ; car dans cette même année, elle prit part à la création du Journal des Demoiselles, que fondait Mme Fouqueau de Pussy, et depuis lors elle a con¬ stamment écrit dans ce journal.

De 1833 à 1835, M me Alida de Savignac a composé encore : 1° pour la librairie de M. Gide, un Abrégé de lhistoire d’Angleterre, et un Abrégé de l’histoire sainte ;

2° oour la librairie de M itc Émeri, les Paraboles de

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l’Évangile, expliquées par une mère à ses enfants ; Anselme ou VEnfant discret, Pauline ou la Curieuse, et divers cartonnages ; enfin pour M. Louis Janet, 2 vol. de Contes bleus, les Bonnes Petites Filles, le livre des Demoiselles ; 2 vol. des Contes de la Toussaint, et quatre nouvelles historiettes qui sont actuellement sous presse, savoir : la Religieuse de Saint-Jacques, Salvator le Veuf, les Frondeurs y et les Mémoires de Jacques Dumont, prieur de Long-Pont.

Dans aucun de ses nombreux ouvrages, M me Alida n’a démenti ni ses excellents principes ni son beau carac¬ tère. Simple, gale, indulgente avec l’enfance ; bonne, expansive avec les personnes de son sexe ; sérieuse et réfléchie avec les gens d’un âge mûr, elle a trouvé le secret si difficile d’intéresser toutes les classes de lec¬


teurs. Ses bulletins littéraires ont pu froisser quelques amours-propres un peu susceptibles, mais ne lui ont point suscité d’ennemis ; car jamais d’une question litté¬ raire elle ne fit, comme tant d’autres « une question de personnes : tous ses jugements sont empreints du carac¬ tère de la bonne foi et de la moralité ; et dans sa criti¬


que indépendante, quelquefois même hardie, les sévé¬ rités du blâme sont entremêlées de justes éloges, dictés par cet esprit d’impartialité qui ne doit jamais aban¬ donner un véritable aristarque.

Pour n’en citer qu’un exemple, nous dirons que


M w e Alid a de Savignac ayant, dans un grand nombre ^PSfraëpl^ondamné tout ou partie des ouvrages de M. de Balzac, il advint qu’un jour elle trouva dans le Salmigondis, recueil de contes, une nouvelle intitulée le Comte Ckabert, qui lui parut excellente. Le nom de l’au¬ teur qu’elle avait si souvent combattu ne gêna point l’expression de son admiration ; et sans craindre de pa¬ raître chanter la palinodie, elle s’exprimait ainsi, dans le Journal des Femmes, du 20 octobre 1832 : « Ce comte

« Chabert est mort à Eylau. Sa femme s’est remariée.

«Mais non, je m’arrête. — H faudrait transcrire cette « œuvre miraculeuse ! Un mot de moins, un mot autre « que celui employé par M. de Balzac, seraient autant «d’actes de vandalisme, autant de sacrilèges. Quelle « puissance que celle qui fait faire de telles évocations « avec une plume et un chiffon de papier! Seulement je « demanderai à M. de Balzac si, après avoir fait sortir « de son cerveau trois personnages vivants et caractérisés «commele sont le comte Chabert, la comtesse de Fer-

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«rend et M. Derville l’avoué, on n’a pas peur de soi- « même ? Si l’on ne craint pas d’être quelque chose de «plus qu’un simple mortel? Car il n’est pas démontré «que M 016 Ferrand soit l’ouvrage de Dieu ; que ce type «de perversité froide existe à Paris, à Londres ou à « Vienne ; mais pour sûr il vit dans l’ouvrage de M. de «Balzac ; il y vit, non pas pour trente, quarante, quatre- «vingts ans, mais à toujours! Âh! qu’il est beau d’être « ainsi créateur, ne fut-ce qu’une fois en sa vie! »

Voilà sans doute une preuve bien grande de bonne foi, et qui suffît seule à justifier notre assertion. Veut-on maintenant des preuves de moralité? qu’on lise les ar¬ ticles du Courrier de l’Europe, du 21 août 1831, et du Journal des Femmes, du 21 septembre 1833, sur deux ouvrages de M. de Balzac, la Peau de chagrin et le Médecin de campagne ; qu’on lise encore celui inséré le 29 octobre suivant dans ce dernier journal, sur le Prêtre marié de M. d’Azincourt ; qu’on lise enfin tous les livres d’éducation de Mme Alida de Savignac, sans en excepter aucun, et l’on sera complètement édifié à cet égard.

Mais. à propos d’éducation, les idées de M me Alida sur ce point important sont bonnes à connaître ; elle les a consignées en grande partie dans un article intitulé : 1‘Anarchie en morale, publié en 1832, et dont voici l’ana¬ lyse succincte. L’auteur y passe en revue les diverses édu¬ cations données aux femmes : l’éducation frivole du paganisme, où les seuls devoirs connus sont à la lettre ceux que le maître corrige: — l’éducation des ménagères, qui consiste à savoir tailler une robe, calculer et régler les dépenses du ménage ; à être économe, active et vi¬ gilante, ce qui n’empêche ni d’être galante, ni d’être dure, égoïste, orgueilleuse:—l’éducation scolastique des couvents, ou tout ce qu’on y apprend se trouve en opposition, sinon en guerre perpétuelle avec le monde, et même avec la famille : — enfin, l’éducation philoso¬ phique, qui enseigne aux jeunes filles à remplacer la loi écrite par les inspirations de leur cœur, et l’enthou¬ siasme de la vertu. Puis, M me Alida se demande pour¬ quoi ces guides qui semblent devoir suffire, laissent encore indécise la question : Qu’est-ce que la vertu? Qui, de la raisoa, de Futilité ou du sacrifice, mérite ce beau nom? Après avoir discuté séparément ces trois bases de la vertu, elle se résume en ces termes : « Faut-il «donc conclure de tout ceci que la vertu n’est qu’un « mot? Ge serait proférer un horrible blasphème. Encore « un pas, nous arrivons à la vérité. La vertu, c’est l’obéis- « sance. Nommez la divinité à laquelle vous voulez être «soumis, Patrie, comme faisaient les anciens ; Éternel, « comme les Juifs ; Evangile, comme les chrétiens : mais « obéissez, et vous ne serez plus embarrassé de savoir en « quoi consiste le bien. »

L’obéissance, voilà donc le principe de Mme Alida de Savignac. Et, comme elle n’admet pas de loi plus pure, plus belle, plus facile que celle de l’Évangile, qui dit : « Aime Dieu de toute ton âme, de toute ta pensée, et ton prochain comme toi-même, » elle en a fait le fondement de tous ses livres, depuis le conte de nourrice, destiné aux tout petits enfants, jusqu’aux nouvelles insérées dans le Journal des Demoiselles ; elle a constamment prêché l’amour de Dieu et l’obéissance à la loi qui commande l’oubli de soi-même ; et cet oubli, elle l’a présenté comme seul gage du bonheur sur la terre. Ainsi dans ses Soirées de famille, le mauvais riche périt misérablement, pour avoir arraché à un pauvre laboureur le champ qu’il avait ensemencé, afin de se passer, à lui riche, une fantaisie. Ainsi dans les deux Jumelles, conte de fées, Châtaigne, quoique laide, désire en secret d’être aimée ; elle peut demander à sa marraine de la rendre belle, elle n’a que ce don à réclamer ; mais elle préfère implorer la fée pour de pauvres villageois que la famine désole, et par ce sacrifice elle gagne le cœur que sa laideur repoussait.

Nous pourrions multiplier à l’infini les citations et les exemples ; mais obligé de nous renfermer dans le cercle étroit d’une simple notice, nous dirons, en terminant celle-ci, que M me Alida de Savignac pratique elle-même toutes les vertus qu’elle enseigne ; (pie les ressources qu’elle s’est créées par ses utiles et honorables travaux, tournent en bonne partie au profit des malheureux qu’elle soulage journellement sans ostentation ; et que, fidèle à la loi de l’oubli de soi-méme, elle jouit en paix de ce bonheur si pur et si doux à la participation duquel sont appelées les jeunes personnes dont elle s’est bénévole¬ ment constituée le Mentor.


P. A. M. Miger.