Biographie nationale de Belgique/Tome 3/BUKENTOP, Henri DE ou VAN

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BUKENTOP, Henri DE ou VAN



BUKENTOP (Henri DE ou VAN), exégète et hébraïsant distingué, né à Anvers, en 1653 ou 1654, mort à Louvain, le 27 mai 1716, dans sa soixante-troisième année. Il entra, à l’âge d’environ vingt ans, au couvent des Récollets, où il reçut la prêtrise et s’adonna à l’étude des langues grecque et hébraïque et spécialement à celle de l’Écriture sainte, dont il devint le lecteur au grand couvent de Louvain, en 1689. Il exerça cette charge jusqu’en 1702. Il remplit encore les fonctions de définiteur de sa province (1703-1704), de gardien du couvent de Louvain (1701-1714), de custode et de visiteur de la province de Saxe. Au milieu de ces fonctions, il continua avec tenacité ses études. Humble, pieux, ardent au travail, savant et éclairé, Henri de Bukentop a laissé de nombreux ouvrages de critique sur les Livres saints. Son style, ordinairement correct, est d’une latinité facile. Tous ses écrits ont pour but de défendre la Vulgate ou d’en faciliter l’intelligence. C’est vers ce but que tendent son Abrégé d’introduction à l’Écriture sainte, son Dictionnaire des termes obscurs de la Vulgate, ses Règles d’herméneutique pour l’intelligence des tropes de l’Écriture et des hébraïsmes de la Vulgate, écrits qu’il publia en 1696 et développa dans la seconde édition, en 1706. C’est en vue de ce même but qu’il composa son Lux de luce. Dans cet ouvrage, il explique d’abord les obscurités de la Vulgate par la comparaison avec les textes originaux; ensuite il examine les variantes des Livres saints selon les règles de la critique et prouve la justesse du choix des leçons admises dans les éditions de Sixte V et de Clément VIII; enfin il compare entre elles ces deux éditions, observe leurs différences, et montre par le peu de valeur qu’elles ont la fausseté des conclusions du savant anglais Jamès, dans son fameux Bellum papale.

Bukentop écrivit aussi plusieurs opuscules critiques sur la traduction flamande du Nouveau Testament faite par De Witte. Voici l’indication des écrits dus à ce savant : 1° Pædagogus ad sancta sanctorum sive dux fidelis ingredi cupientibus penetralia S. Scripturæ. Lov., 1696. In-12 de 45 pages; 2e éd. Lov., 1706. In-12 de 252 pages. — 2° Dictionnarium, in quo voces omnes difficilioris significationis quæ in Vulgata nostra S. Scripturæ latina translatione occurrunt, dilucide explicantur. Lov., 1696. In-12 de 256 pages; 2e éd. Lov., 1706. In-12 de 352 pages. — 3° Canones seu regulæ, pro intelligentia S. Scripturæ utilissimæ ex SS. Patribus collectæ. Lov., 1696. In-12 de 80 pages; 2e éd. Lov., 1706. In-12 de 282 pages. — 4° Theses in Evangelium S. Matthæi. Lov., 1697. In-12. — 5° Examen translationis Flandricæ N. T., Embricæ nuper impressæ. Lov., 1698. In-12 de 244 pp. — 6° Notæ in Psalt. David., item in libri Act. Apost. translationem Flandricam Embricæ nuper impressam. Lov., 1699.In-12 de 55 pages.— 7° Diatribæ, pro Psalterii versione Embricensi factæ, refutatio. Lov, 1700. In-12, de 79 pages. — 8° Medulla tritici. Lov., 1703. In-12, de 119 pages. C’est un abrégé en vers de l’Écriture sainte, peu utile. — 9° De sensibus S. Scripturæ et cabbala Judæorum. Lov., 1704. In-12, de 138 pages. Excellent traité. — 10° Alphabetum græcum et hebraicum. Lov., 1704. Opuscule de peu de valeur. — 11° Lux de luce. Colon., Agripp., 1710. In-4° de 530 pages.

Bukentop avait encore composé d’autres traités qui n’ont pas été imprimés.

F. J. Lamy.

Préfaces des ouvrages indiqués ci-dessus. — Paquot, Mémoires littér., éd. in-fol., t. I, pp. 661-663.