Biographie universelle ancienne et moderne/1re éd., 1811/Albert de Strasbourg (Albertus Argentinensis)

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ALBERT DE STRASBOURG (Albertus Argentinensis), écrivain dont le nom se trouve à la tète d’une Chronique du 14e siècle, paraît être, suivant Sinner (Catal. codd. Bibl. Bernensis, II, 520), le même que Mathias de Nuwenburg ou de Neufchatel, indiqué par d’autres manuscrits comme l’auteur de cette chronique. Albert était secrétaire et chapelain de Berthold de Buchecke, évêque de Strasbourg, mort en 1353. Il fut député par ce prélat vers le pape Jean XXII, à Avignon, pour l’informer que l’empereur Louis V (Voy. ce nom, XXV, 97) refusait de reconnaître la suprématie de la cour de Rome. Albert vivait en 1378, année où finit sa Chronique, qui commence en 1270, à l’avènement au trône de Rodolphe de Habsbourg. Elle est écrite avec franchise ; et l’on y trouve des détails précieux pour l’histoire de l’Allemagne, de la Suisse et de l’Italie. Cuspinien en a publié des fragments à la suite de son Austria (Voy. Cuspinien, X, 384). Urstitius l’a donnée en entier dans ses Scriptores Germanici, II, 97, d’après deux manuscrits, dont l’un était sans nom d’auteur, et dont l’autre, tiré du couvent d’Ebersheim, portait celui d’Albert. Le savant Schoepflin ayant découvert une copie de cette chronique, avec le nom de Mathias, parmi les manuscrits de Bongars, à Berne, avait promis d’en donner une nouvelle édition dans les Scriptores rerum alsaticarum ; mais ce projet est resté sans exécution. Sinner a publié, d’après ce même manuscrit, ce qui concerne la Suisse, dans son Catal. codd. Bernens, déjà cité. Dans l’édition d’Urstitius, la Chronique d’Albert est suivie d’un opuscule du même auteur : Commentarius de vita et rebus gestis Bertholdi II a Buchecke, Argentin, episcopi. Cette vie, qui renferme des documents intéressants, a été mise à contribution par Schoepflin et les autres historiens de l’Alsace. W—s.