Bulletin de la société géologique de France/1re série/Tome II/Séance du 18 juin 1832
Présidence de M. Brongniart.
Après la lecture et l’adoption du procès-verbal de la dernière séance, M. le président proclame membre de la Société :
M. Charles Texier, architecte à Paris, et membre de plusieurs sociétés savantes, présenté par MM. de Bonnard et Michelin.
La Société reçoit les ouvrages suivans :
1° De la part de M. Constant Prévost, ses Observations sur les grès coquilliers de Beauchamps. In-4° de 18 pages. (Extrait du Journal de physique, février 1822).
2° Le premier rapport de l’association britannique pour l’avancement de la science (First report of the british association for the advancement of science (York, 1832, in-8° de 112 pages.)
Cette première assemblée annuelle des naturalistes et des physiciens de la Grande-Bretagne, à l’imitation des grands congrès scientifiques de l’Allemagne et de la Suisse, s’est réunie, en septembre 1831, à York. Cette année, le lieu choisi est Oxford. M. Buckland doit la présider. (Voir séance du 2 avril, Bull., t. II, pag. 371.)
5° Le No 18 du deuxième volume du Journal des travaux de l’Académie de l’industrie.
4° Le No 28 de l’Européen.
5° Le No 109 (mai 1832) du Bulletin de la société de géographie de Paris.
M. Desnoyers offre également à la Société des échantillons de silice pure hydrophanique.
« Cette substance provient d’une argile verdâtre remplissant des fissures verticales de la craie marneuse inférieure, dans des carrières de la Mariette, commune de Courthioust, à une lieue et demie nord-est de Bellesme (Orne), sur le bord de la grande route de Paris à Alençon. Elle s’y trouve disséminée en petits nodules d’un pouce au plus de diamètre, ou en plaquettes de quelques lignes d’épaisseur, présentant, comme les agathes, des zones dont la nuance varie d’un blanc de neige au brun café au lait, opaque, avec l’apparence de gouttes de cire. Elle est légère et poreuse comme le silex nectique et le cacholong. La plus faible pression le réduit en une poussière très fine et d’une grande blancheur telle qu’on en voit dans l’intérieur de certains silex de la craie, ou des meulières ; elle happe fortement la langue ; plongée dans l’eau, elle l’absorbe avec la plus grande avidité, remplace l’air qui s’en dégage rapidement avec un sifflement semblable à celui du contact de l’acide nitrique sur du calcaire. Cette absorption est si rapide, que souvent le morceau imbibé s’éparpille en éclats.
« Elle prend alors dans l’eau, en moins d’une minute, la transparence du cristal de roche ; elle absorbe aussi des liquides diversement colorés qui laissent leur teinte à la pierre après l’évaporation ; plongée dans la cire fondue, elle y devient de même vitreuse et transparente. Par le refroidissement, elle redevient laiteuse ; chauffée de nouveau, elle reprend sa transparence.
« M. Berthier a bien voulu, dès il y a plusieurs années, analyser cette substance, voici le résultat de son examen :
- Elle est composée de silice 95
- eau hygrométrique 5
Ses molécules sont à l’état élémentaire ; elle est dissoluble dans la potasse caustique, à la température de l’ébullition de l’eau. La silice ne se présente avec de tels caractères que dans les eaux du Mont d’Or, dans la magnésite du Piémont et dans la chaux hydraulique de Senonches. On pourrait nommer cette variété de silex, silex dialytique (dialutos, dissoluble).
« L’Hydrophanéite se manifeste dans plusieurs substances minérales, mais particulièrement dans différentes variétés de silex (résinite, opalin, agathe, calcédoine, etc.) auxquelles on attachait autrefois une grande valeur ; on la remarque aussi habituellement dans des silicates d’alumine distingués sous le nom d’halloïsite, liévrite, wallerite, collyrite, lenzinite ; mais aucune ne paraît assez poreuse pour que cette propriété se manifeste à un si haut degré[1].
« Les gisemens les plus célèbres de silex hydrophane sont ceux des serpentines (Musinet près de Turin, et plusieurs autres localités du Piémont).
Ceux des trachytes et autres roches volcaniques décomposées (Schemnitz en Hongrie, îles Féroé).
Ceux des filons métallifères (île d’Elbe, Liége, Châtelaudren, Pyrénées).
Ceux des dépôts tertiaires calcaréo-siliceux (Champigny, etc.), des dépôts argileux du Mans, de Saint-Sever, etc.
C’est à cette dernière sorte de gisement que se rapporte la nouvelle substance de Bellesme ; elle paraît avoir été déposée par une des nombreuses sources silicifères du grand plateau tertiaire, du nord-ouest de la France, précédemment décrit par M. Desnoyers. »
M. Boubée présente des considérations sur le parallélisme des terrains de transition, dans lesquels il comprend les groupes schisteux, quarzeux, fragmentaire, calcareux, houiller, rudimentaire, et pénéen, du tableau des terrains de M. Brongniart. Il met sous les yeux de la Société une esquisse d’un tableau mnémonique qu’il a dressé de tous ces terrains considérés comme à peu près parallèles, et ne constituant qu’une grande formation.
« Les géologues admettent généralement un grand nombre de
formations ou terrains en série représentant autant d’époques
successives de la vie du globe. On les désigne le plus souvent par
le nom de la roche qui domine au milieu de celles que l’on
nomme subordonnées. C’est ainsi qu’à partir des terrains de transition
l’on a le terrain ou l’époque des grauwackes, le terrain de
schiste argileux, le terrain de calcaire de montagne, le terrain
de grès rouge, le terrain houiller, l’époque des schistes cuivreux,
l’époque du zechstein, celle des arkoses, celle du grès bigarré,
celle du Muschelkalk, celle des marnes irisées et autant d’autres
époques encore qu’il y a de terrains, ou que l’on a formé de
groupes de terrains au-dessus de ceux-là.
« Si chacun d’eux représente une partie de la vie du globe, il devrait représenter l’ensemble des phénomènes qui se sont passés sur le globe pendant cette portion de sa longue vie, et l’on devrait y trouver les traces de tous ceux qui sont susceptibles de se conserver par quelque moyen dans les archives naturelles des formations. En d’autres termes, une formation qui représente une portion de la vie du globe doit renfermer dans ses registres stratifiés l’indication des animaux vertébrés et invertébrés qui vivaient pendant cette époque, soit dans la mer, soit sur le sol, soit dans les eaux douces ; l’indication des plantes marines, fluviatiles et terrestres qui végétaient alors, l’ensemble des débris fragmentaires roulés et non roulés que les eaux arrachaient aux terrains existans, les sables qu’elles charriaient, les limons argileux quelles déposaient au loin et les matières dissoutes qu’elles laissaient cristalliser de toute part à la surface du sol, et par infiltration dans l’intérieur des terrains à la manière des eaux artésiennes.
« Après quelques détails sur le parallélisme des divers produits géologiques à toutes les époques, rendu sensible par l’examen des phénomènes actuels, M. Boubée conclut que les caractères géognostiques des formations peuvent entraîner à de grandes erreurs de détermination, que les caractères paléontologiques, encore moins certains, sont insuffisans dans le plus grand nombre de cas, et que les caractères minéralogiques bien entendus devront être les moins trompeurs, puisqu’ils résultent le plus immédiatement de l’état physique du globe qui a dû être nécessairement uniforme sur toute sa surface, à toutes les époques.
« M. Boubée cherche à prouver qu’aucun es des formations de transition, figurées d’ordinaire comme autant de terrains en série, ne sauraient représenter isolément une époque quelconque de la vie du globe ; qu’aucune d’elles ne peut donc être considérée comme un terrain dans le sens propre de ce mot, et qu’il faut, par conséquent, chercher dans plusieurs groupes voisins les compléments réciproques les uns des autres. Ce n’est que dans la réunion des sept formations énoncées qu’il croit pouvoir trouver la réunion des produits contemporains de l’époque qui suivit la formation des terrains primordiaux.
« En résumé, dit l’auteur, toute véritable formation, toute représentation d’un laps de temps de la vie du globe, devra présenter dans l’ensemble des groupes sédimenteux ou plutoniens qui devront y être rapportés parallèlement, des arkoses, des brèches, des poudingues, des grès, des argiles, des marnes, des calcaires, des matières minérales et salines de différentes sortes, en couches, en amas, en rognons, produites par dissolution ou par infiltration des minéraux disséminés, des produits plutoniques, des produits épigéniques, des débris d’animaux vertébrés, d’animaux invertébrés et de végétaux marins, fluviatiles et terrestres, disséminés, ou amoncelés et diversement altérés ; enfin, toute véritable formation devra se retrouver distribuée sur le monde entier partout où les formations plus modernes, ou bien les formations d’épanchement ne couvrent pas la surface du sol.[2] ».
Plusieurs membres rappellent que beaucoup de géologues s’accordent à reconnaître la convenance de distinguer à chaque période géologique des dépôts de nature et d’origine différentes. L’auteur de l’article Terrains du Dict. class. d’hist. nat., a particulièrement insisté sur ces idées. Le Mémoire sur les terrains tertiaires récens en présente une autre application aux terrains de cet âge, parmi lesquels sont rapprochés, comme contemporains, des dépôts sous-marins et des dépôts continentaux lacustres et fluviatiles de composition très différente.
M. Dufresnoy lit une note sur les calcaires amygdalins.
« Ces calcaires, dont le type principal est le marbre campan, présentent un mélange intime de calcaire et de schiste argileux. La chaux carbonatée forme en général des nodules plus ou moins enveloppés de schiste, structure qui rappelle la disposition des amygdaloïdes, et les a fait comparer à ces roches porphyriques.
« Un examen attentif de ces noyaux calcaires a démontré à l’auteur de cette notice, que dans la plupart des cas et peut-être même dans tous, ces amandes calcaires ne sont autre chose que des moules de nautiles qui ont servi de centre de cristallisation à la chaux carbonatée, et l’ont fait concentrer dans les parties de la roche de la même manière que les alcyons ont déterminé la formation de la plupart des silex de la craie. Dans quelques échantillons rares on voit assez distinctement la forme spirée des nautiles et même les cloisons qui leur sont particulières ; dans un grand nombre la forme est indiquée par des surfaces courbes qui présentent la cassure, ou par des taches arrondies dans lesquelles on observe des couches concentriques de nuances différentes ; mais ordinairement on n’observe plus aucune trace de fossiles, et rien ne rappellerait leur existence, si on ne suivait pas par des gradations insensibles le passage des nodules présentant des formes positives d’êtres organisés à des taches alongées et informes ; ces calcaires amygdalins que l’on a associés pendant long-temps aux terrains anciens, sont donc aussi ricches en fossiles que les calcaires secondaires ; ils doivent leur forme particulière à l’abondance des nautiles : seulement il paraît qu’une cause que l’on ne peut indiquer exactement a rendu le calcaire très cristallin, et a par suite détruit en grande partie les traces de ces fossiles qui souvent ne sont plus représentés que par des taches. »
M. Régley annonce avoir recueilli avec M. Cordier, dans ce même marbre de Campan, des échantillons d’une grande espèce de nautile.
M. C. Prévost développe quelques considérations tendantes à appuyer l’opinion qu’il a plusieurs fois énoncée avec M. Desnoyers, que les lignites du nord du bassin parisien sont postérieurs à l’argile plastique.
Il rappelle la coupe des terrains tertiaires d’Alum-Bay, d’Headen-Hill, dans l’île de Wight, localité dans laquelle on voit au-dessus de la craie, 1° l’argile plastique ; 2° l’argile de Londres (correspondant au calcaire grossier), toutes deux en couches verticales ; et 3° un système de couches horizontales composé de deux formations d’eau douce avec lignites séparées par un dépôt marin, que l’on a désigné sous le nom de terrain marin supérieur. Comparant les fossiles et les caractères minéralogiques de ce dernier terrain, dont la position est parfaitement fixée, il fait observer qu’ils ont beaucoup de rapports avec ceux des lignites du Soissonnais et de la Champagne ; et, à l’appui de ce rapprochement, il présente une liste dressée par M. Deshayes des coquilles fluviatiles d’Headen-Hill et d’Épernay. Il en résulte que plus des trois quarts des fossiles comparés ont été trouvés analogues. Sur les fossiles d’Headen-Hill :
Deux espèces ne se trouvent pas dans le bassin de Paris :
Cyrona obovata, Planorbis ovomphaloides.
Les espèces suivantes se trouvent dans le Soissonnais et les environs d’Épernay : Melania inquinata, Melanopsis buccinoides, Paludina lenta, Neritina pisiformis, Cerithium fasciculutum, Cyrena gravesii, Ostrea sparnacensis.
On trouve les espèces qui suivent à la partie supérieure du calcaire grossier : Natica mutabilis, Cerithium concavum, Cerithium duplex, Potamides ventricosus, Mureas plicatilis.
Dans tout le calcaire grossier, le Fusus excisus.
L’objet de la communication de M. C. Prévost étant de montrer à la Société l’un des points sur lesquels reposent ses doutes à l’égard des lignites soissonnais, ce géologue engage M. de Beaumont à exposer les motifs de l’opinion contraire qu’il a énoncée dans l’avant-dernière séance.
M. de Beaumont demande à remettre à la prochaine séance le développement de son opinion.
On lit un Mémoire de M. Bertrand Geslin sur le terrain de transport du val d’Arno supérieur.
« L’auteur décrit successivement la disposition de ces terrains si riches en ossemens d’éléphants, de rhinocéros, d’hippopotames, de bœufs, et d’autres grands mammifères, dans les trois bassins étagés d’Arezzo, de Figline, de l’Incisa, qui constituent le Val-d’Arno supérieur. Dans le premier, le terrain de transport consiste surtout en amas puissans de cailloux roulés, déposés sans ordre, avec ossemens à leur partie inférieure, et recouvrant une argile bleue micacée, puissante, contenant aussi des ossemens et un banc de lignite tourbeux. Dans le deuxième, sur la même argile bleue, reposent des cailloux roulés, des sables fins, des sables jaunes grossiers et quartzeux, avec ossemens dans toutes les couches : Le troisième présente les mêmes dépôts, mais sans galets ; ceux-ci sont d’autant plus abondans et plus gros qu’ils sont plus voisins de la chaîne secondaire de Vallombrosa ; les sables grossiers occupent la partie centrale de la vallée, et les plus fins bordent le pied de la chaîne des Montegrossi. L’argile bleue micacée forme constamment la base du dépôt.
« Mais ce dépôt d’argiles et de sables, quoique dans un ordre de superposition analogue à celui des collines marines subapennines, est bien plus récent, appartient à la série des terrains d’attérissemens, et ne contient que des coquilles d’eau douce mêlées aux ossemens. Il remplit tout le fond de la vallée, la marne s’élevant de quelques toises, et les graviers de 200 pieds au plus au-desus du cours de l’Arno actuel. Il est stratifié horizontalement, et ne se relève point sur les bords du bassin. Les ossemens placés à la partie moyenne et inférieure des sables jaunes et à la partie supérieure des argiles bleues sont très abondans vers la partie centrale du val, sur la rive droite de l’Arno, et rares sur la gauche de ce fleuve. Ils sont déposés plus ou moins régulièrement sur plusieurs plans, suivant le plus ou moins d’ordre des galets et des sables. Neuf coupes très soigneusement figurées présentent les détails de ces superpositions.
« Le mémoire se termine par des considérations théoriques sur le mode de formation de ce terrain de transport. La présence des ossemens intacts parmi les cailloux roulés porte l’auteur à penser que l’enfouissement des os est postérieur à la trituration des galets, et que ceux-ci ont été ainsi arrondis sur des bords plus élevés, au pied des chaînes de Casentino et de Vallombrose. Il faudrait donc reconnaître deux périodes ; l’une pendant laquelle les matériaux (calcaires et macigno} extraits des chaînes secondaires auraient été convertis en cailloux roulés et sn sables ; l’autre postérieure, durant laquelle les argiles bleues, les galets, les sables jaunes et les ossemens abandonnés sur les flancs des chaînes auraient été a plusieurs reprises charriés dans le bassin lacustres du Val-d’Arno supérieur. »
On lit un Mémoire de M. Marcel de Serres sur les animaux découverts dans les diverses couches des dépôts quaternaires.
« L’auteur définit d’abord le sens qu’il attache au mot quaternaire, le restreignant beaucoup plus que ne l’avait fait M. Desnoyers en le proposant. Pour M. Marcel de Serres, ce sont les dépôts formés depuis la retraite des mers, hors de leur influence, postérieurement à l’existence de l’homme, et ne différant pas des dépôts actuels, quoique renfermant des espèces détruites.
« Se fondant sur ce fait, que depuis les temps historiques plusieurs espèces d’animaux ont été expulsées de leurs stations primitives, ou même totalement anéanties, sans l’action de catastrophes violentes, et, d’un autre côté, considérant comme non sujet à objections, comme susceptible d’être généralisé, le fait du mélange accidentel d’os humains ou d’objets d’industrie humaine découverts dans deux ou trois cavernes du midi de la France, M. Marcel de Serres en conclut que tous les débris d’animaux enfouis dans des gisemens analogues (brèches osseuses, cavernes, alluvions, marnes d’eau douce) postérieurs aux derniers terrains tertiaires d’origine marine, sont contemporains de l’homme et mon point antédiluviens. Il nomme ces innombrables débris humatiles (humatus, enfoui), voulant ainsi les distinguer des fossiles qui n’appartiennent, dit-il, qu’aux temps géologiques, ou antérieurs à la retraite des mers.
« Les causes lentes, naturelles, qui ont pu et peuvent encore expulser ou même anéantir certaines espèces, sont surtout l’influence de l’homme et les inondations. La diminution de la température semble encore à l’auteur avoir dû contribuer à restreindre les limites d’habitation, et dans l’état actuel la plupart des espèces tendraient plutôt à se concentrer qu’à s’étendre. L’auteur distingue ainsi qu’il suit ces espèces détruites ou qui ont changé de station, postérieurement à l’existence de l’homme :
1° Celles qui, ayant encore leurs analogues, ont disparu des lieux qu’elles habitaient primitivement ; telles que l’ours, le chackal, le lion, la panthère, le castor, le sanglier, plusieurs cerfs, l’élan, le renne, le moufflon, l’aurohcs, et parmi les êtres marins, la baleine. D’autres espèces ont été modifiées par leur changement d’habitation, et ont également fait varier les espèces dont elles ont partagé la patrie.
2° Celles qui paraissent n’avoir plus de représentant sur la terre et qui se sont éteintes à des époques connues des temps historiques, telles que le cerf à bois gigantesque, décrit en 1550, comme existant encore alors dans la Prusse, le dronte ou Dodo, qui, depuis le commencement du dix-septième siècle, a disparu des iles de France et de Bourbon ; deux espèces de crocodiles des catacombes d’Égypte dont M. Geoffroy pense qu’il n’existe plus d’analogues.
3° Enfin, les espèces qui auraient également disparu depuis l’existence de l’homme, mais sans qu’on puisse fixer l’époque de leur destruction, c’est-à-dire, toutes celles des cavernes, des brèches, des alluvions et des terrains d’eau douce récens. L’auteur en présente l’énumération, ou renvoie à des listes déjà publiées ; leur nombre est fort considérable : pour les cavernes seulement, il cite vingt-un carnassiers, six rongeurs, sept pachydermes, ruminans, huit oiseaux, douze coquilles terrestres et dix coquilles marines. On y voit figurer toutes les espèces et d’hyènes fossiles, l’éléphant primigénius, le grand hyppopotame, les deux grandes espèces de rhinocéros, de nombreux cerfs, etc. Il en est de même des espèces des brèches osseuses, parmi. lesquelles on distingue un palœotherium (p. medium ?) et un chéropotame. Dans les terrains d’eau douce supérieurs sont inscrits une nouvelle espèce d’ours, un rongeur analogue au castor, l’elephas meridionalis, l’hippopotamus major, un chéropotame, neuf cerfs, un grand nombre de coquilles et de végétaux terrestres. À l’appui de ce groupement nouveau de tant d’espèces perdues et de la plupart des mammifères fossiles, au milieu des temps historiques, M. Marcel de Serres rappelle surtout les fragmens de poteries et autres objets d’une grossière industrie trouvés dans quelques cavernes du Midi, et il fait connaître le fait nouveau de fragmens de verres émaillés différens de tout ce qui se fabrique dans le pays, qui lui ont été remis comme provenant de l’intérieur d’un crâne de l’ursus Pitorii, de la caverne de Fausan, (Hérault)[3].
- ↑ Il existe plusieurs dissertations sur l’hydrophanéite par Bergman, Klaproth, Bossi, de Boulrnon, Bonvoisin, Théodore de Saussure, et Patrin.
- ↑ Le texte contient un appel de note manquante en bas de page
- ↑ Cette question a été envisagée sous un point de vue différent par d’autres géologue. (Voir le Rapport sur les travaux de la Société pendant l’année 1831, § 11 à 14.).