Bulletins d’arboriculture, de floriculture et de culture potagère/Prune Columbia

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Prune Columbia
Bulletins d’arboriculture, de floriculture et de culture potagère (p. 145-147).

Prune Columbia.

Les amateurs qui ont visité notre grande exposition de fruits, en septembre dernier, y auront vu avec satisfaction la collection de prunes exposées sur branches par M.  C. Thienpont, propriétaire et bourgmestre, à Étichove. Le Comité de pomologie de notre Cercle s’est empressé d’appeler son artiste sur place pour prendre quelques modèles que la dégustation devait désigner à son habile pinceau. La Prune Columbia à laquelle nous allons consacrer quelques lignes, fut une des premières élues.

C’est un fruit de grande dimension et de première qualité.

Fruit quelquefois un peu déprimé, rarement oblong. Sillon peu profond.

Épicarpe de couleur pourpre foncé à reflet brunâtre, régulièrement marqué de gros points fauves et couvert d’une pruine blanche abondante. Cette peau est assez épaisse et s’enlève facilement.

La chair est ferme, jaune orange, aromatisée, sucrée, d’une saveur exquise, relevée ; elle se détache bien du noyau.

Cette variété est une des meilleures parmi les gros fruits pourpres. Son volume atteint souvent les dimensions de 0m12 à 0m15 de circonférence.

Maturité dans la dernière quinzaine de septembre. Fruit de dessert et à compotes. Les rameaux sont vigoureux et chez les jeunes arbres, les feuilles sont assez grandes. La branche exposée qui a servi de modèle, provenant du verger de M.  Thienpont établi sur le versant nord d’un coteau, où tous les exemplaires ont un âge déjà respectable et une fertilité qui ne se dément jamais, n’offrait qu’un feuillage très réduit. L’arbre dans son ensemble est d’une belle tenue.

Cette variété est d’origine américaine, comme une quantité des plus précieuses de ses congénères. On prétend qu’elle est issue d’un noyau de Reine Claude verte ; ce serait un écart bien étrange de la nature, aussi il n’est pas surprenant que tenant compte de tous ses caractères, le pomologue allemand Liegel en fasse un descendant de la Reine Claude violette. D’après Downing, c’est M.  Lawrence, d’Hudson (New-York), qui en est l’obtenteur et qui l’a nommée Columbia gage.

Dans nos recherches sur ce fruit, nous avons rencontré une description d’une Prune Columbia à fruit jaune.

L’ouvrage allemand Illustrirtes Handbuch der Obstkunde fait mention aussi d’un fruit jaune verdâtre répandu sous le nom de Columbia et qui serait le Lucombe’s nonsuch.

Il est hors de doute que nous avons affaire ici à la vraie Prune Columbia décrite par un grand nombre de pomologues.

Jahn, le regretté pomologue allemand, exprime ainsi son appréciation sur ce fruit :

« La Prune Columbia est un très beau fruit, un des plus beaux que je connaisse. L’arbre chargé de fruits a un aspect imposant, on croit voir des pommes bleues !… L’arbre mérite d’être planté dans tous les jardins. »

C’est aussi notre opinion et nous exprimons le vœu que les pépiniéristes en multiplient pour toutes les formes.