Poésies nouvelles (1836-1852)/Chanson (« Lorsque la coquette Espérance »)

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CHANSON


Lorsque la coquette Espérance
Nous pousse le coude en passant,
Puis à tire-d’aile s’élance
Et se retourne en souriant ;

Où va l’homme ? où son cœur l’appelle.
L’hirondelle suit le zéphyr,
Et moins légère est l’hirondelle
Que l’homme qui suit son désir.

Ah ! fugitive enchanteresse,
Sais-tu seulement ton chemin ?
Faut-il donc que le vieux Destin
Ait une si jeune maîtresse !

1840.