Chansons de la Haute-Bretagne/Les Filles des Forges de Paimpont

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Pour les autres éditions de ce texte, voir Les Filles des forges.

Hyacinthe Caillière (p. 36-39).

LES FILLES DES FORGES DE PAIMPONT[1]

Ce sont les fill’s des forges, ce sont les fill’s des

for - ges des for-ges de Paimpont fa - la- ri-don, fa--

la - rîdain’, des forges de Paimpont fa-

la - ridain’, fa - la - ri-don.

Ce sont les fill’s des forges, (bis)
Des forges de Paimpont,
Falaridon, falaridaine
Des forges de Paimpont,
Falaridain’, falaridon.

Qui furent à confesse, (bis)
Au curé de Beignon,
Falaridon, falaridaine,
Au curé de Beignon,
Falaridain’, falaridon.

En entrant dans l’église, (bis)
Ont demandé pardon,
Falaridon, falaridaine,
Ont demandé pardon,
Falaridain’, falaridon.

— Qu’avez-vous fait les filles (bis)
Pour demander pardon ?
Falaridon, falaridaine,
Pour demander pardon ?
Falaridain’, falaridon.

— J’avons couru les danses, (bis)
En habits de garçons,
A Falaridon, falaridaine,
En habits de garçons,
Falaridain’, falaridon.

— Vous aviez des culottes, (bis)
Dessous vos blancs jupons ?
Falaridon, falaridaine,
Dessous vos blancs jupons,
Falaridain, falaridon.

— J’avions ben des culottes, (bis)
Mais point de cotillons,
Falaridon, falaridaine,
Mais point de cotillons,
Falaridain’, falaridon.

— Allez-vous en les filles, (bis)
Pour vous point de pardon,
Falaridon, falaridaine,

Pour vous point de pardon,
Falaridain’, falaridon.

Il faut aller à Rome, (bis)
Chercher l’absolution,
Falaridon, falaridaine,
Chercher l’absolution,
Falaridain’, falaridon.

— Si je l’avons à Rome, (bis)
J’l’aurons ben à Beignon,
Falaridon, falaridaine,
J’l’aurons ben à Beignon !!
Falaridain’, falaridon.


  1. Les forges de Paimpont, situées sur la lisière de l’antique forêt de Broceliande, au bord d’un étang ombragé de beaux arbres, furent créées en 1633. Elles tirent d’abord partie de la puissante maison de Laval, et devinrent plus tard, avec la forêt, la propriété des de Montfort, des de Rieux, des de Coligny, des de la Trémouille, et, au commencement du siècle, des princes d’Orléans.
    Parmi les ouvriers des forges, il y eut, jadis, paraît-il, des poètes, ou plutôt des chansonniers, qui rimaient des couplets sur les événements et les histoires égrillardes de l’époque. J’ai recueilli un certain nombre de ces chansons au village du Canée en Paimpont : Le Gars Mathurin ; — Le Grand Loup du bois ; — Le battoué cassé ; — Les Filles des Forges. Celle-ci, dont tout le monde connaît quelques couplets, m’a été chantée en entier, par un ancien forgeron. Elle a été écrite et notée telle que je l’ai entendue.
    Les forges de Paimpont n’existent plus.