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Chansons de la roulotte/La chanteuse et le conférencier

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La Chanteuse et
le Conférencier














LA CHANTEUSE ET LE CONFÉRENCIER

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  À quatre heur’s, en nos p’tits thé- â- tres, Il est smart d’al- ler ap- pré- cier, Par- mi
  des fou- les i- do- lâ- tres, un’ chan- teuse, un con- fé- ren- cier. Tout se pa- ye dans 
  l’ex- is- ten- ce. Sans é- pi- nes pas de ro- sier. De même, en ce- te cir- cons- tan- ce,
  Pas d’chan- teus’ sans con- fé- ren- cier_! 
  Tout se pa- ye dans l’ex- is- ten- ce. Pas d’chan- teus’ sans con- fé- ren- cier_!
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La Chanteuse et
le Conférencier [1]

À Maurice Lefèvre
I

 
À quatre heur’s, en nos p’tits théâtres,
Il est smart d’aller apprécier,
Parmi des foules idolâtres,
Un’ chanteuse, un conférencier.
Tout se paye dans l’existence.
Sans épines pas de rosier ;
De même, en cette circonstance,
Pas d’chanteus’ sans conférencier.

Tout se paye dans l’existence.
Pas d’chanteus’ sans conférencier.

II

 
La chanteuse est toujours charmante,
Et toujours elle a du talent.
Puis, quel que soit ce qu’elle chante,
Dès qu’ell’ le chant’, c’est excellent
Au son de sa voix merveilleuse
Impossible de s’ennuyer !…


Sépulcral

Avant d’entendre la chanteuse,
On entend le conférencier !
bis


III

 
Entre temps, pour que la chanteuse
Se repos’, le conférencier
Parle un peu, puis c’est la chanteuse
Qui repos’ du conférencier.
Combinaison vraiment heureuse
Dont chacun peut bénéficier ;

Car, lorsqu’on entend la chanteuse,
On n’entend pas l’conférencier !

bis

IV

 
Le conférencier, la chanteuse
N’opèr’nt donc que successiv’ment.
Aussi, quand chante la chanteuse,
On ne sait d’où vient l’agrément.
Chacun, dans la salle joyeuse,
Se dit : « Qu’est c’qui peut m’égayer ?

Est-ce la voix de la chanteuse ?…
Ou l’silenc’ du conférencier ? »

bis

V

 
La chanteus’ ne chante rien d’elle ;
Ses refrains sont de tous les temps.
Les auteurs qu’elle nous révèle
Sont souvent morts depuis cent ans.

 
Or, jugez de la différence :
Le conférencier — bien plus fort ! —

Est l’auteur de sa conférence !
Malheureus’ment… il n’est pas mort !
bis (C’est l’auteur)

  1. Cette chanson, publiée d’abord sous le titre de Les Conférences de la Bodinière (texte un peu différent), et cordialement dédiée à Maurice Lefèvre, n’a pas été, je dois le dire, moins spirituellement accueillie par les autres conférenciers du même local, — du moins par les plus éminents d’entre eux, c’est-à-dire par Henry Fouquier, Georges Vanor et moi… (Et encore moi, au fond, je n’aime pas ces blagues-là ; seulement, à l’exemple de M. le Président de la République, de M. le Président du Conseil et de MM. les Ministres, j’affecte d’en rire et de trouver ça drôle pour faire croire au peuple que je ne suis pas une bête). —
    La Chanteuse et le Conférencier a été et est encore interprétée à Paris par Mlles Camille Stéfani, Odette Dulac et Miriam Manuel. Or, par une coïncidence des plus curieuses, ces charmantes et spirituelles divettes la chantent toutes les trois beaucoup mieux que moi, ce qui est excessivement difficile.
    J. F.