Comme je regardois ces yeux (mais ceste fouldre)

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Comme je regardois ces yeux (mais ceste fouldre)
Les Amours, Texte établi par Hugues VaganayGarnier2 (p. 322-323).

XXIX

Comme je regardois ces yeux (mais ceste fouldre)
Dont l’esclat amoureux ne part jamais en vain,

Sa blanche, charitable et delicate main
Me parfuma le chef et la barbe de pouldre.
Pouldre, l’honneur de Cypre, actuelle à resouldre
L’ulcere qui s’encharne au plus creux de son sein,
Depuis telle faveur j’ay senty mon cœur sain,
Ma playe se reprendre, et mon mal se dissouldre.
Pouldre, Atomes sacrez qui sur moy voletoient,
Où toute Cypre, l’Inde, et leurs parfums estoient,
Je vous sens dedans l’ame. O Pouldre souhaitée,
En parfumant mon chef vous avez combatu
Ma douleur et mon cœur : je faux, c’est la vertu
De ceste belle main qui vous avoit jettée.


XXX

Le mois d’Augst bouillonnoit d’une chaleur esprise,
Quand j’allay voir ma Dame assise aupres du feu :
Son habit estoit gris, duquel je me despleu,
La voyant toute palle en une robbe grise.
Que plaignez vous, disoy-je, en une chaire assise ?
Je tremble, et la chaleur reschaufer ne m’a peu :
Tout le corps me fait mal, et vivre je n’ay peu
Saine depuis six ans, tant l’ennuy me tient prise.
Si l’Esté, la jeunesse, et le chaut n’ont pouvoir
D’eschaufer vostre sang, comment pourroy-je voir
Sortir un feu d’une ame en glace convertie ?
Mais, Corps, ayant soucy de me voir en esmoy,
Serois-tu point malade en langueur comme moy,
Tirant à toy mon mal par une sympa