Consuelo (Hetzel, illustré 1855)/Chapitre 18

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XVIII.

Lorsque Anzoleto s’éveilla, il sentit se réveiller aussi la jalousie que lui avait inspirée le comte Zustiniani. Mille sentiments contraires se partageaient son âme. D’abord cette autre jalousie que la Corilla avait éveillée en lui pour le génie et le succès de Consuelo. Celle-là s’enfonçait plus avant dans son sein, à mesure qu’il comparait le triomphe de sa fiancée à ce que, dans son ambition trompée, il appelait sa propre chute. Ensuite l’humiliation d’être supplanté peut-être dans la réalité, comme il l’était déjà dans l’opinion, auprès de cette femme désormais célèbre et toute-puissante dont il était si flatté la veille d’être l’unique et souverain amour. Ces deux jalousies se disputaient dans sa pensée, et il ne savait à laquelle se livrer pour éteindre l’autre. Il avait à choisir entre deux partis : ou d’éloigner Consuelo du comte et de Venise, et de chercher avec elle fortune ailleurs, ou de l’abandonner à son rival, et d’aller au loin tenter seul les chances d’un succès qu’elle ne viendrait plus contre-balancer. Dans cette incertitude de plus en plus poignante, au lieu d’aller reprendre du calme auprès de sa véritable amie, il se lança de nouveau dans l’orage en retournant chez la Corilla. Elle attisa le feu en lui démontrant, avec plus de force que la veille, tout le désavantage de sa position.

« Nul n’est prophète en son pays, lui dit-elle ; et c’est déjà un mauvais milieu pour toi que la ville où tu es né, où l’on t’a vu courir en haillons sur la place publique, où chacun peut se dire (et Dieu sait que les nobles aiment à se vanter de leurs bienfaits, même imaginaires, envers les artistes) : « C’est moi qui l’ai protégé ; je me suis aperçu le premier de son talent ; c’est moi qui l’ai recommandé à celui-ci, c’est moi qui l’ai préféré à celui-là. » Tu as beaucoup trop vécu ici au grand air, mon pauvre Anzolo ; ta charmante figure avait frappé tous les passants avant qu’on sût qu’il y avait en toi de l’avenir. Le moyen d’éblouir des gens qui t’ont vu ramer sur leur gondole, pour gagner quelques sous, en leur chantant les strophes du Tasse, ou faire leurs commissions pour avoir de quoi souper ! Consuelo, laide et menant une vie retirée, est ici une merveille étrangère. Elle est Espagnole d’ailleurs, elle n’a pas l’accent vénitien. Sa prononciation belle, quoiqu’un peu singulière, leur plairait encore, quand même elle serait détestable : c’est quelque chose dont leurs oreilles ne sont pas rebattues. Ta beauté a été pour les trois quarts dans le petit succès que tu as eu au premier acte. Au dernier on y était déjà habitué.



Tandis qu’Anzoleto, paré en guerrier antique… (Page 37.)

— Dites aussi que la belle cicatrice que vous m’avez faite au-dessous de l’œil, et que je ne devrais vous pardonner de ma vie, n’a pas peu contribué à m’enlever ce dernier, ce frivole avantage.

— Sérieux au contraire aux yeux des femmes, mais frivole à ceux des hommes. Avec les unes, tu régneras dans les salons ; sans les autres, tu succomberas au théâtre. Et comment veux-tu les occuper, quand c’est une femme qui te les dispute ? une femme qui subjugue non-seulement les dilettanti sérieux, mais qui enivre encore, par sa grâce et le prestige de son sexe, tous les hommes qui ne sont point connaisseurs en musique ! Ah ! que pour lutter avec moi, il a fallu de talent et de science à Stefanini, à Saverio, et à tous ceux qui ont paru avec moi sur la scène !

— À ce compte, chère Corilla, je courrais autant de risques en me montrant auprès de toi, que j’en cours auprès de la Consuelo. Si j’avais eu la fantaisie de te suivre en France, tu me donnerais là un bon avertissement. »

Ces mots échappés à Anzoleto furent un trait de lumière pour la Corilla. Elle vit qu’elle avait frappé plus juste qu’elle ne s’en flattait encore ; car la pensée de quitter Venise s’était déjà formulée dans l’esprit de son amant. Dès qu’elle conçut l’espoir de l’entraîner avec elle, elle n’épargna rien pour lui faire goûter ce projet. Elle s’abaissa elle-même tant qu’elle put, et elle se mit au-dessous de sa rivale avec une modestie sans bornes. Elle se résigna même à dire qu’elle n’était ni assez grande cantatrice, ni assez belle pour allumer des passions dans le public. Et comme tout cela était plus vrai qu’elle ne le pensait en le disant, comme Anzoleto s’en apercevait de reste, et ne s’était jamais abusé sur l’immense supériorité de Consuelo, elle n’eut pas de peine à le lui persuader. Leur association et leur fuite furent donc à peu près résolues dans cette séance ; et Anzoleto y songeait sérieusement, bien qu’il se gardât toujours une porte de derrière pour échapper à cet engagement dans l’occasion.

Corilla, voyant qu’il lui restait un fond d’incertitude, l’engagea fortement à continuer ses débuts, le flattant de l’espérance d’un meilleur sort pour les autres représentations ; mais bien certaine, au fond, que ces épreuves malheureuses le dégoûteraient complètement et de Venise et de Consuelo.


Et Consuelo n’eut qu’à regarder dans la direction… (Page 44.)

En sortant de chez sa maîtresse, il se rendit chez son amie. Un invincible besoin de la revoir l’y poussait impérieusement. C’était la première fois qu’il avait fini et commencé une journée sans recevoir son chaste baiser au front. Mais comme, après ce qui venait de se passer avec la Corilla, il eût rougi de sa versatilité, il essaya de se persuader qu’il allait chercher auprès d’elle la certitude de son infidélité, et le désabusement complet de son amour. Sans nul doute, se disait-il, le comte aura profité de l’occasion et du dépit causé par mon absence, et il est impossible qu’un libertin tel que lui se soit trouvé avec elle la nuit en tête-à-tête, sans que la pauvrette ait succombé. Cette idée lui faisait pourtant venir une sueur froide au visage ; s’il s’y arrêtait, la certitude du remords et du désespoir de Consuelo brisait son âme, et il hâtait le pas, s’imaginant la trouver noyée de larmes. Et puis une voix intérieure, plus forte que toutes les autres, lui disait qu’une chute aussi prompte et aussi honteuse était impossible à un être aussi pur et aussi noble ; et il ralentissait sa marche en songeant à lui-même, à l’odieux de sa conduite, à l’égoïsme de son ambition, aux mensonges et aux reproches dont il avait rempli sa vie et sa conscience.

Il trouva Consuelo dans sa robe noire, devant sa table, aussi sereine et aussi sainte dans son attitude et dans son regard qu’il l’avait toujours vue. Elle courut à lui avec la même effusion qu’à l’ordinaire, et l’interrogea avec inquiétude, mais sans reproche et sans méfiance, sur l’emploi de ce temps passé loin d’elle.

« J’ai été souffrant, lui répondit-il avec l’abattement profond que lui causait son humiliation intérieure. Ce coup que je me suis donné à la tête contre un décor, et dont je t’ai montré la marque en te disant que ce n’était rien, m’a pourtant causé un si fort ébranlement au cerveau qu’il m’a fallu quitter le palais Zustiniani dans la crainte de m’y évanouir, et que j’ai eu besoin de garder le lit toute la matinée.

— Ô mon Dieu ! dit Consuelo en baisant la cicatrice faite par sa rivale ; tu as souffert, et tu souffres encore ?

— Non, ce repos m’a fait du bien. N’y songe plus, et dis-moi comment tu as fait pour revenir toute seule cette nuit ?

— Toute seule ? Oh ! non, le comte m’a ramenée dans sa gondole.

— Ah ! j’en étais sûr ! s’écria Anzoleto avec un accent étrange. Et sans doute… il t’a dit de bien belles choses dans ce tête-à-tête ?

— Qu’eût-il pu me dire qu’il ne m’ait dit cent fois devant tout le monde ? Il me gâte, et me donnerait de la vanité si je n’étais en garde contre cette maladie. D’ailleurs, nous n’étions pas tête à tête ; mon bon maître a voulu m’accompagner aussi. Oh ! l’excellent ami !

— Quel maître ? quel excellent ami ? dit Anzoleto rassuré et déjà préoccupé.

— Eh ! le Porpora ! À quoi songes-tu donc ?

— Je songe, chère Consuelo, à ton triomphe d’hier soir ; et toi, y songes-tu ?

— Moins qu’au tien, je te jure !

— Le mien ! Ah ! ne me raille pas, ma belle amie ; le mien a été si pâle qu’il ressemblait beaucoup à une chute. »

Consuelo pâlit de surprise. Elle n’avait pas eu, malgré sa fermeté remarquable, tout le sang-froid nécessaire pour apprécier la différence des applaudissements qu’elle et son amant avaient recueillis. Il y a dans ces sortes d’ovations un trouble auquel l’artiste le plus sage ne peut se dérober, et qui fait souvent illusion à quelques-uns, au point de leur faire prendre l’appui d’une cabale pour la clameur d’un succès. Mais au lieu de s’exagérer l’amour de son public, Consuelo, presque effrayée d’un bruit si terrible, avait eu peine à le comprendre, et n’avait pas constaté la préférence qu’on lui avait donnée sur Anzoleto. Elle le gronda naïvement de son exigence envers la fortune ; et voyant qu’elle ne pouvait ni le persuader ni vaincre sa tristesse, elle lui reprocha doucement d’être trop amoureux de la gloire, et d’attacher trop de prix à la faveur du monde.

« Je te l’ai toujours prédit, lui dit-elle, tu préfères les résultats de l’art à l’art lui-même. Quand on a fait de son mieux, quand on sent qu’on a fait bien, il me semble qu’un peu plus ou un peu moins d’approbation n’ôte ni n’ajoute rien au contentement intérieur. Souviens-toi de ce que me disait le Porpora la première fois que j’ai chanté au palais Zustiniani : Quiconque se sent pénétré d’un amour vrai pour son art ne peut rien craindre…

— Ton Porpora et toi, interrompit Anzoleto avec humeur, pouvez bien vous nourrir de ces belles maximes. Rien n’est si aisé que de philosopher sur les maux de la vie quand on n’en connaît que les biens. Le Porpora, quoique pauvre et contesté, a un nom illustre. Il a cueilli assez de lauriers pour que sa vieille tête puisse blanchir en paix sous leur ombre. Toi qui te sens invincible, tu es inaccessible à la peur. Tu t’élèves du premier bond au sommet de l’échelle, et tu reproches à ceux qui n’ont pas de jambes d’avoir le vertige. C’est peu charitable, Consuelo, et souverainement injuste. Et puis ton argument ne m’est pas applicable : tu dis que l’on doit mépriser l’assentiment du public quand on a le sien propre ; mais si je ne l’ai pas, ce témoignage intérieur d’avoir bien fait ? Et ne vois-tu pas que je suis horriblement mécontent de moi-même ? N’as-tu pas vu que j’étais détestable ? N’as-tu pas entendu que j’ai chanté pitoyablement ?

— Non, car cela n’est pas. Tu n’as été ni au-dessus ni au-dessous de toi-même. L’émotion que tu éprouvais n’a presque rien ôté à tes moyens. Elle s’est vite dissipée d’ailleurs, et les choses que tu sais bien, tu les a bien rendues.

— Et celles que je ne sais pas ? » dit Anzoleto en fixant sur elle ses grands yeux noirs creusés par la fatigue et le chagrin.

Elle soupira et garda un instant le silence, puis elle lui dit en l’embrassant :

« Celles que tu ne sais pas, il faut les apprendre. Si tu avais voulu étudier sérieusement pendant les répétitions… Te l’ai-je dit ? Mais ce n’est pas le moment de faire des reproches, c’est le moment au contraire de tout réparer. Voyons, prenons seulement deux heures par jour, et tu verras que nous triompherons vite de ce qui t’arrête.

— Sera-ce donc l’affaire d’un jour ?

— Ce sera l’affaire de quelques mois tout au plus.

— Et cependant je joue demain ! je continue à débuter devant un public qui me juge sur mes défauts beaucoup plus que sur mes qualités.

— Mais qui s’apercevra bien de tes progrès.

— Qui sait ? S’il me prend en aversion ?

— Il t’a prouvé le contraire.

— Oui ! tu trouves qu’il a été indulgent pour moi ?

— Eh bien, oui, il l’a été, mon ami. Là où tu as été faible, il a été bienveillant ; là où tu as été fort, il t’a rendu justice.

— Mais, en attendant, on va me faire en conséquence un engagement misérable.

— Le comte est magnifique en tout et n’épargne pas l’argent. D’ailleurs ne m’en offre-t-il pas plus qu’il ne nous en faut pour vivre tous deux dans l’opulence ?

— C’est cela ! je vivrais de ton succès !

— J’ai bien assez longtemps vécu de ta faveur.

— Ce n’est pas de l’argent qu’il s’agit. Qu’il m’engage à peu de frais, peu importe ; mais il m’engagera pour les seconds ou les troisièmes rôles.

— Il n’a pas d’autre primo-uomo sous la main. Il y a longtemps qu’il compte sur toi et ne songe qu’à toi. D’ailleurs il est tout porté pour toi. Tu disais qu’il serait contraire à notre mariage ! Loin de là, il semble le désirer, et me demande souvent quand je l’inviterai à ma noce.

— Ah ! vraiment ? C’est fort bien ! Grand merci, monsieur le comte !

— Que veux-tu dire ?

— Rien. Seulement, Consuelo, tu as eu grand tort de ne pas m’empêcher de débuter jusqu’à ce que mes défauts que tu connaissais si bien, se fussent corrigés dans de meilleures études. Car tu les connais, mes défauts, je le répète.

— Ai-je manqué de franchise ? ne t’ai-je pas averti souvent ? Mais tu m’as toujours dit que le public ne s’y connaissait pas ; et quand j’ai su quel succès tu avais remporté chez le comte la première fois que tu as chanté dans son salon, j’ai pensé que…

— Que les gens du monde ne s’y connaissaient pas plus que le public vulgaire ?

— J’ai pensé que tes qualités frapperaient plus que tes défauts ; et il en a été ainsi, ce me semble, pour les uns comme pour l’autre.

— Au fait, pensa Anzoleto, elle dit vrai, et si je pouvais reculer mes débuts… Mais c’est courir le risque de voir appeler à ma place un ténor qui ne me la céderait plus. Voyons ! dit-il après avoir fait plusieurs tours dans la chambre, quels sont donc mes défauts ?

— Ceux que je t’ai dits souvent, trop de hardiesse et pas assez de préparation ; une énergie plus fiévreuse que sentie ; des effets dramatiques qui sont l’ouvrage de la volonté plus que ceux de l’attendrissement. Tu ne t’es pas pénétré de l’ensemble de ton rôle. Tu l’as appris par fragments. Tu n’y as vu qu’une succession de morceaux plus ou moins brillants. Tu n’en as saisi ni la gradation, ni le développement, ni le résumé. Pressé de montrer ta belle voix et l’habileté que tu as à certains égards, tu as donné ton dernier mot presque en entrant en scène. À la moindre occasion, tu as cherché un effet, et tous tes effets ont été semblables. À la fin du premier acte, on te connaissait, on te savait par cœur ; mais on ne savait pas que c’était tout, et on attendait quelque chose de prodigieux pour la fin. Ce quelque chose n’était pas en toi. Ton émotion était épuisée, et ta voix n’avait plus la même fraîcheur. Tu l’as senti, tu as forcé l’une et l’autre ; on l’a senti aussi, et l’on est resté froid, à ta grande surprise, au moment où tu te croyais le plus pathétique. C’est qu’à ce moment-là on ne voyait pas l’artiste inspiré par la passion, mais l’acteur aux prises avec le succès.

— Et comment donc font les autres ? s’écria Anzoleto en frappant du pied. Est-ce que je ne les ai pas entendus, tous ceux qu’on a applaudis à Venise depuis dix ans ? Est-ce que le vieux Stefanini ne criait pas quand la voix lui manquait ? Et cependant on l’applaudissait avec rage.

— Il est vrai, et je n’ai pas compris que le public pût s’y tromper. Sans doute on se souvenait du temps où il y avait eu en lui plus de puissance, et on ne voulait pas lui faire sentir le malheur de son âge.

— Et la Corilla, voyons, cette idole que tu renverses, est-ce qu’elle ne forçait pas les situations ? Est-ce qu’elle ne faisait pas des efforts pénibles à voir et à entendre ? Est-ce qu’elle était passionnée tout de bon, quand on la portait aux nues ?

— C’est parce que j’ai trouvé ses moyens factices, ses effets détestables, son jeu comme son chant dépourvus de goût et de grandeur, que je me suis présentée si tranquillement sur la scène, persuadée comme toi que le public ne s’y connaissait pas beaucoup.

— Ah ! dit Anzoleto avec un profond soupir, tu mets le doigt sur ma plaie, pauvre Consuelo !

— Comment cela, mon bien-aimé ?

— Comment cela ? tu me le demandes ? Nous nous étions trompés, Consuelo. Le public s’y connaît. Son cœur lui apprend ce que son ignorance lui voile. C’est un grand enfant qui a besoin d’amusement et d’émotion. Il se contente de ce qu’on lui donne ; mais qu’on lui montre quelque chose de mieux, et le voilà qui compare et qui comprend. La Corilla pouvait encore le charmer la semaine dernière, bien quelle chantât faux et manquât de respiration. Tu parais, et la Corilla est perdue ; elle est effacée, enterrée. Qu’elle reparaisse, on la sifflera. Si j’avais débuté auprès d’elle, j’aurais eu un succès complet comme celui que j’ai eu chez le comte, la première fois que j’ai chanté après elle. Mais auprès de toi, j’ai été éclipsé. Il en devait être ainsi, et il en sera toujours ainsi. Le public avait le goût du clinquant. Il prenait des oripeaux pour des pierreries ; il en était ébloui. On lui montre un diamant fin, et déjà il ne comprend plus qu’on ait pu le tromper si grossièrement. Il ne peut plus souffrir les diamants faux, et il en fait justice. Voilà mon malheur, Consuelo : c’est d’avoir été produit, moi, verroterie de Venise, à côté d’une perle sortie du fond des mers. »

Consuelo ne comprit pas tout ce qu’il y avait d’amertume et de vérité dans ces réflexions. Elle les mit sur le compte de l’amour de son fiancé, et ne répondit à ce qu’elle prit pour de douces flatteries, que par des sourires et des caresses. Elle prétendit qu’il la surpasserait, le jour où il voudrait s’en donner la peine, et releva son courage en lui persuadant que rien n’était plus facile que de chanter comme elle. Elle était de bonne foi en ceci, n’ayant jamais été arrêtée par aucune difficulté, et ne sachant pas que le travail même est le premier des obstacles, pour quiconque n’en a pas l’amour et la persévérance.