Correspondance 1812-1876, 4/1861/CDLXXXIII

La bibliothèque libre.



CDLXXXIII

À M. VICTOR BORIE, À PARIS


Nohant, 29 juin 1861.


Monsieur et illustre professeur,

Daignez permettre à un jeune aspirant à la gloire littéraire de vous offrir la dédicace d’un humble essai, bien indigne d’être mis à vos sacrés pieds, et intitulé jadis l’Homme de campagne, aujourd’hui la Famille de Germandre, devant paraître prochainement dans le Journal des Débats.

J’espère, Monsieur et illustre agronome, que vous ne vous opposerez pas à ce que votre nom vénérable soit le passeport de mon faible essai ; veuillez donc agréer l’hommage du profond respect avec lequel j’ai l’honneur d’être

L’AUTEUR D’André.


Mon cher vieux,

Je ris un peu pour m’étourdir : Maurice est parti d’Alger avec le prince et la princesse Clotilde pour Oran, Cadix, Lisbonne. Jusque-là, c’est charmant, c’est délicieux mais, de Lisbonne, il est question d’aller en Amérique ou de revenir avec la princesse, à son choix et selon mon consentement. Tu penses bien que je ne peux pas ne pas pousser à ce voyage si avantageux pour Maurice en tant qu’instruction et satisfaction, et opéré dans des conditions si belles ; mais le cœur crie tout bas. S’il se décide, comme c’est probable, il ne sera pas de retour avant quatre ou cinq mois peut-être. Conte cela à Lambert, et dis-lui que je compte sur vous deux pour les vacances ; j’ai bien besoin de vous autres pour ne pas m’attrister mais, du côté de Belleville, je compte leur écrire qu’en raison de l’absence de Maurice, on ne se réunira pas cette année.

J’ai vu Carabiac et Lina[1] partant pour Milan.

  1. Calamatta et sa fille.